En amont du 1er mai, journée internationale du travail, CARE dévoile une nouvelle étude accablante sur la banalisation des violences sexuelles au travail dans le monde. L’ONG a aussi lancé une mobilisation mondiale en faveur de l’adoption de la toute première convention internationale contre les violences au travail : gouvernements, entreprises et syndicats se réuniront fin mai à ce sujet à l’OIT (Organisation internationale du travail).
La libération de la parole des femmes l’a montré, les violences sexuelles sont omniprésentes : près d’une femme sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel au travail, selon la Confédération syndicale internationale. Une nouvelle étude appuie ce constat. Réalisée par l’ONG internationale CARE dans 8 pays dans le monde, elle dévoile des chiffres alarmants sur la banalisation des violences au travail :
- Près d’un homme sur quatre (23%) estime que le harcèlement sexuel au travail est acceptable, à savoir qu’il est parfois ou toujours acceptable pour un employeur de demander des contacts sexuels de ses employées.
- En Égypte, 62% des hommes pensent qu’il est normal de demander ou d’attendre des contacts sexuels de ses collègues.
- Aux États-Unis, 44% des hommes estiment qu’il n’y a pas de problème à faire une blague à caractère sexuel à une collègue.
- En Inde, 33% des hommes considèrent normal de siffler une collègue.
- Au Royaume-Uni, pincer les fesses d’une collègue « pour plaisanter » ne pose pas de problème pour 35% des hommes.
Si être protégé contre les violences sexuelles au travail semble aussi fondamental que d’avoir le droit à une pause pour se rendre aux toilettes ou à un temps de travail réglementé, aujourd’hui un pays sur trois n’interdit pas le harcèlement sexuel au travail. Cela équivaut à 235 millions de travailleurs et de travailleuses qui n’ont aucun moyen de recours face à ces violences. Et dans les pays ayant déjà une législation en place, l’indifférence et l’impunité priment souvent.
« Subir des remarques, des gestes déplacés, être victime de harcèlement au travail, cela ne fait partie d’aucune fiche de poste. C’est de la violence sexuelle. Il faut que les mentalités changent et que partout dans le monde, les violences et le harcèlement sexuel au travail soient condamnés », dénonce Sophie Chassot, experte droits des femmes chez CARE France.
Si certains chiffres peuvent choquer, cette étude montre que les femmes attendent un changement : 65% des femmes pensent que le mouvement #MeToo aura un impact positif sur leur environnement de travail. Le 28 mai prochain, nous avons une chance de rendre cela possible : dans le cadre d’une réunion de l’OIT (Organisation internationale du travail), gouvernements, entreprises et syndicats décideront de la nécessité ou pas d’adopter la toute première convention internationale contre le harcèlement au travail.
L’ONG CARE a lancé une mobilisation mondiale. En France, CARE espère récolter plus de 25 000 signatures avant le 28 mai pour interpeller et inciter le gouvernement français à soutenir pleinement l’adoption de cette convention : signer la pétition.
Contact médias
Des porte-paroles sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org / 07 86 00 42 75
Notes aux rédactions
- Cette enquête a été menée par Harris Poll pour CARE entre le 19 et le 31 janvier 2018. 9 408 adultes de plus de 18 ans ont été interrogés en Australie, Inde, Afrique du Sud, Equateur, Égypte, Inde, États-Unis, Royaume Uni et Vietnam.
- Pour consulter la pétition adressée à Emmanuel Macron
- Retrouvez l’enquête complète de CARE ici
- VIDEO – Des jeunes filles de différents pays s’expriment sur ce que sera leur futur dans le monde du travail si nous ne faisons rien.
L’action de CARE sur le terrain
Partout dans le monde, CARE défend les droits des femmes et lutte contre les violences faites aux femmes aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. Par exemple : en Amérique latine, nous soutenons les organisations de travailleuses domestiques pour la défense de leurs droits. En Asie, nous luttons contre les violences dans les usines. Nos programmes soutiennent l’autonomisation économique des femmes et le travail digne.