La crise sanitaire sans précèdent qui touche la planète aura des conséquences économiques importantes qui risquent d’impacter plus profondément les femmes et les filles. En effet, à travers le monde, ce sont elles qui occupent majoritairement les emplois les plus touchés par la crise actuelle : à petit revenu, dans le secteur informel ou encore dans le secteur de l’agriculture. Cette crise risque donc de laisser des millions de femmes sans emploi et dans la pauvreté, renforçant encore davantage les inégalités dont elles souffrent déjà, alerte l’ONG CARE .

« La pandémie de COVID-19 et ses effets secondaires – comme la crise économique et financière - sont profondément sexistes. En effet, les femmes et les filles sont impactées de manière disproportionnée : d’abord parce qu’elles sont plus exposées au virus – à l’échelle mondiale, elles représentent plus de 70% du personnel de santé – ensuite parce que beaucoup occupent des emplois informels avec peu de protection juridique et sociale, plus durement touchées par la crise économique. » explique Delphine Pinault, porte-parole de CARE.

Les femmes et les filles, notamment dans les pays en développement, sont particulièrement impactées par les mesures de confinement et de distanciation sociale mises en place pour faire face à la pandémie. En effet, si les travailleurs informels constituent 61% de la main-d'œuvre mondiale, le travail informel est un « secteur » largement féminin : en Asie, les femmes et les filles représentent 95% de la main-d'œuvre informelle et 89% en Afrique subsaharienne. Avec les mesures de confinement, impossible pour elles de sortir pour gagner leur vie.

Cependant, même dans les emplois formels, les femmes sont touchées de plein fouet. C’est le cas de l'industrie du vêtement, où près des trois quarts des 60 millions de personnes employées dans le monde sont des femmes. Au Bangladesh, par exemple, les fermetures d'usines de confection ont laissé à elles seules plus d'un million de femmes sans emploi.

« Si aucune disposition n’est prise pour aider plus spécifiquement les femmes et les filles à traverser cette crise, nous craignons que cela ne fasse que renforcer les inégalités existantes et, pire, nous fasse reculer en matière de justice et de droits des femmes et des filles ! C’est pourtant une occasion unique de renverser la balance et de reconstruire une société plus juste en créant un nouveau modèle de croissance équitable lors de la reprise économique : investir dans l’égalité femmes-hommes est non seulement moralement juste, mais est également économiquement avantageux. Selon la Banque mondiale, les écarts de revenu entre les hommes et les femmes représentent un manque à gagner de 160 000 milliards de dollars » explique Delphine Pinault.

Les femmes et les filles du monde entier seront plus fortement impactées par cette crise mondiale. C’est pourquoi l’ONG CARE prend en compte leurs besoins spécifiques dans tous ses projets de réponse au Coronavirus. Nous appelons les gouvernements à en faire autant ainsi qu’à veiller à ce que les droits des femmes soient protégés, notamment en faisant de l’égalité femmes-hommes une priorité et à travers une participation active des femmes et des filles aux prises de décision.

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Des porte-paroles sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozieres, nozieres@carefrance.org / 07 86 00 42 75