Dans son nouveau rapport Construire l’Avenir, CARE met en lumière l’impact de la COVID-19 sur nos sociétés, en particulier sur les femmes et les filles dans toute leur diversité. Bien que la pandémie a eu et continuera d’avoir des effets dévastateurs, nous devrions y voir une opportunité de créer un monde plus équitable, inclusif et durable.
COVID-19 : Les femmes et les filles en première ligne
Elles travaillent dans le secteur de l’agriculture, du soin ou de l’assistance à la personne : les femmes et les filles sont sans aucun doute les plus impactées par la COVID-19.
En effet, la pandémie les a exposées à des risques sanitaires disproportionnés. 70 % des agents de santé dans le monde sont des femmes et beaucoup n’ont pas accès aux équipements adéquats pour se protéger. Elles sont aussi en première ligne pour prodiguer les soins aux parents malades et âgés, ainsi qu’aux enfants. Le volume de ces tâches aurait augmenté de 30 à 40 %, soit d’une à deux heures par jour !
La pandémie a également des conséquences économiques dramatiques pour nombre d’entre elles et a lourdement affecté leurs moyens de subsistance. Elles sont 1,8 fois plus susceptibles d’avoir perdu leur emploi que les hommes. Enfin, les mesures mises en œuvre pour freiner la propagation du virus ont contribué à une augmentation des violences sexistes et sexuelles. Confinées avec leur agresseur, elles risquent leur vie.
Les recommandations de CARE pour construire l’avenir
Les nombreux plans de relance économique et sociale en réponse à la pandémie ne prennent pas suffisamment en compte les besoins spécifiques des femmes et des filles. Pourtant, ils devraient être l’opportunité de créer un monde plus équitable, durable et inclusif, sans discrimination basée sur le genre. Cet avenir ne peut exister sans le renforcement des droits des femmes. C’est pourquoi nous devons agir maintenant en plaçant les femmes et les filles au cœur des mesures de relance et de réforme.
Pour construire l’avenir, les responsables politiques et du secteur privé doivent ;
Mettre la priorité à l’égalité des genres et à l’approche intersectionnelle, - qui prend en compte la diversité des femmes et des filles - dans leurs stratégies de relance, leurs politiques environnementales et leurs interventions humanitaires. Cela veut dire : inclure les femmes et les filles à tous les échelons décisionnels, adopter des mesures qui favorisent les femmes et les filles et renforcent l’égalité des genres.
Faire de la collecte de données une priorité et entreprendre des analyses qui permettent la prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des filles, de leur âge, de leur situation de handicap, de leur situation économique et migratoire, de leur appartenance ethnique, de leur nationalité, ou encore de leur sexualité.
Encourager des politiques qui permettent de créer des emplois, défendent les droits des travailleurs et travailleuses et assurent la sécurité au travail. Une attention particulière doit être accordée aux personnes qui travaillent dans le secteur informel.
Renforcer l’esprit d’entreprise et les possibilités commerciales des femmes et leur permettre un meilleur accès à des produits et services financiers qui tiennent compte de leurs besoins. Il s’agira aussi de favoriser l’inclusion des femmes dans l’ensemble des chaînes de valeur.
Corriger de toute urgence la charge inéquitable des soins non rémunérés, investir dans la protection sociale universelle et dans des filets de sécurité en période de crise.
Accroître la résilience des femmes, des filles et des groupes marginalisés face au changement climatique et à la pandémie, notamment en investissant dans les énergies renouvelables, la protection des écosystèmes, l’agriculture résistante aux intempéries et l’adaptation au dérèglement climatique.
Mobiliser un financement public adéquat et accru suite à la COVID-19, de façon favorable à l’équité entre les genres. Ces fonds doivent être utilisés pour répondre aux besoins des populations et leur permettre d’accroître leur capacité d’action et leur résilience face aux crises. Cela suppose des engagements concrets en matière d’aide publique au développement (APD) et une augmentation du montant des fonds alloués aux programmes essentiels pour les femmes et les filles et aux organisations dirigées par des femmes ou œuvrant en faveur de l’égalité des genres.
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