Incertitudes pluviométriques, hausse du niveau des mers, vagues de chaleur et de froid, événements climatiques extrêmes sont autant d'exemples des bouleversements de notre écosystème dus au changement climatique. Frappant différentes régions du globe, le changement climatique a des effets particulièrement dévastateurs sur les pays déjà fragiles et caractérisés par un faible niveau de développement et sur les populations les plus vulnérables. Femmes et enfants sont particulièrement impactés.
Le changement climatique, une grande injustice mondiale
Une chose est sûre, à chaque fois ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables qui en subissent les conséquences les plus graves.
Davantage exposés aux risques de catastrophes naturelles, et dotés d'une capacité d'adaptation limitée aux effets des changements climatiques, les femmes, enfants et communautés marginales sont particulièrement touchées.
Genre et changement climatique, une relation complexe
Les inégalités de genres contribuent à aggraver la menace que représente le changement climatique. En temps normal, l'accès aux ressources, aux droits et au pouvoir est fortement conditionné par les problématiques de genre et cela joue énormément sur les moyens de subsistance des individus. Si les femmes produisent 60 à 80 % des ressources alimentaires issues de petites exploitations agricoles, elles ne détiennent que 10 à 20 % des titres de propriété foncière dans les pays en développement.
Or, les moyens de subsistance des femmes sont majoritairement liés aux ressources naturelles. Par conséquent, la raréfaction ou détérioration des ressources causée par le changement climatique peut avoir un impact direct sur leurs capacités à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Lors de pénuries alimentaires, elles ont aussi tendance à sacrifier leurs besoins alimentaires pour nourrir leur famille.
De par l'attention qu'elles portent à leur famille et communauté, les femmes sont également les premières à subir les conséquences du changement climatique :
- Selon le Bureau pour la prévention des crises et du relèvement, en cas de catastrophes naturelles, les femmes ont 14 fois plus de risques de mourir que les hommes[1], par exemple car elles vont tenter de porter secours à d'autres personnes ou ne savent pas nager.
- De même, face aux impacts du changement climatique sur les moyens de subsistance, la migration est une stratégie principalement utilisée par les hommes. Les jeunes femmes restées au village, font face à une charge de travail supplémentaire.
Les femmes des communautés vulnérables sont donc confrontées à une double inégalité : dans l'accès aux droits fonciers et face aux conséquences du changement climatique.
[1] Genre et Catastrophes, Bureau pour le prévention des crises et le relèvement, PNUD, 2010
Que fait CARE pour lutter contre cette double injustice ?
Dans les programmes mis en œuvre au sein de CARE, la prise en compte du genre est incontournable pour comprendre la vulnérabilité au changement climatique et répondre au mieux aux besoins. CARE France agit en faveur de l'égalité des droits, des choix et opportunités entre les genres. Dans nos programmes, nous veillons à ce que les femmes accèdent à l'information climatique, aux moyens de production et aux sources de financement, de même qu'aux pouvoirs de décisions. Ainsi, les femmes accèdent aux ressources et à des opportunités de choix leur permettant d'anticiper et s'adapter aux contraintes climatiques. Elles deviennent ainsi catalyseurs de pratiques durables au sein de leur communauté pour soigner de manière collective la fièvre de la planète.
Nos recommandations :
- Instaurer dans les cadres internationaux sur le changement climatique un aspect genre spécifique;
- Promouvoir le développement économique des femmes;
- Etablir un meilleur accès et contrôle des ressources et moyens de production, en particulier l'accès à la terre;
- Renforcer l'accès aux services essentiels (santé, éducation, eau potable,...) pour les femmes et les filles;
- Tenir compte des savoirs et connaissances spécifiques des hommes et des femmes dans leur capacités d'adaptation.