Avant même les tremblements de terre, les femmes et les filles au Népal étaient confrontées à des challenges considérables : faible accès à l'éducation, aux services de santé, manque d'opportunités économiques, sociales et politiques. Le poids des traditions se ressentait déjà dans les pratiques sociétales.
CARE, présent au Népal depuis 1978, connait bien ces problématiques et s'est employé à renforcer l'empowerement des femmes dont la vulnérabilité pourrait se trouver accrue avec la crise actuelle. Il faut désormais apporter une réponse adaptée aux besoins spécifiques des femmes et des filles affectées par les séismes.
L'association est allée à la rencontre des Népalaises, pour connaitre leurs besoins les plus urgents et fondamentaux.
Jamuna, 23 ans, est la mère de Bhim Bahadur, un nourrisson de un mois décédé durant la catastrophe : "Quand je repense à ce qu'il s'est passé, je me demande pourquoi d'autres enfants ont survécu et non mon bébé."
"A peine une demi-heure avant le tremblement de terre, nous déjeunions et je prenais soin de mon bébé dans la maison. Juste avant la catastrophe, je l'ai installé pour qu'il fasse la sieste. Je suis ensuite sortie, à 15 mètres à peine de l'endroit où je l'avais laissé. Lorsque j'ai ressenti les secousses, je me suis précipitée vers la maison pour essayer de le sauver mais je n'ai pu que constater que le mur s'était déjà effondré. Je me suis mise à hurler et j'ai fait un malaise. Mon beau-frère a essayé d'aller le sauver mais c'était trop tard et ce faisant il s'est blessé à la jambe, ce qui lui a valu d'aller à l'hôpital. Ils ont finalement retrouvé mon bébé une heure après.
Quand je repense à ce qu'il s'est passé, je me demande pourquoi d'autres enfants ont survécu et non le mien. Je ne comprends pas pourquoi. Lorsque je regarde autour de moi, je prends conscience quetout le monde a été touché par le séisme. Mon fils est décédé, c'était peut-être son heure."