Précarité menstruelle : des feuilles de bananier dans la culotte ou des morceaux de matelas insérés dans le vagin
De la boue séchée ou des morceaux de matelas en guise de protections menstruelles ? Des millions de filles et femmes à travers le monde sont obligées de mettre leur vie en danger parce qu’elles n’ont pas les moyens de trouver des protections saines. C’est le sujet de l’illustration de Margaux Motin.
"Le tabou des règles est la discrimination sexiste la plus répandue dans le monde.
On la trouve aussi bien en France qu’en Somalie ou au Vanuatu. Et les conséquences du tabou des règles sont dramatiques : honte, exclusion sociale, déscolarisation des filles à la puberté, précarité menstruelle qui met leur vie en danger… Tout cela enferme les femmes dans une situation de violences et de pauvreté”, explique Marina Ogier, responsable du département programmes de l’ONG CARE France.
1 fille sur 2
En France, plus d’une fille sur deux (56%) de 11 à 18 ans a ressenti de l’angoisse ou de la peur lors de leurs premières règles
85% des femmes
Au Népal, 85% des femmes sont exclues d’au moins une activité pendant leurs règles
Un tiers des filles
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, un tiers des filles manquent une partie ou la totalité des jours d’école pendant leurs règles
Les règles, un sujet de santé et un enjeu clé en termes d’égalité femmes-hommes
À travers 5 illustrations inédites, impactantes et pour certaines drôles, ces trois illustratrices ont allié leur force et leurs différents styles pour soutenir le combat de l’ONG CARE : Cécile Dormeau dénonce la honte et le tabou des règles, notamment chez les hommes; Hina Hundt, les fausses croyances autour des règles, sources de violences et discriminations sexistes; et Margaux Motin évoque les dangers de la précarité menstruelle.
De quoi cet homme a-t-il peur? Une souris? Non, un tampon.
“Je me rappelle adolescente des garçons qui se moquaient des filles lorsqu’elles avaient leurs règles. J’ai taché une fois une chaise à l’école, ce fut une honte profonde. J’aimerais que les filles n’aient plus honte de parler des règles et de les avoir, ne redoutent plus la tache sur les fesses ! Et que les règles ne soient plus source de moquerie ou de dégoût chez les hommes. D’où la nécessité de leur en parler à eux aussi”, explique Cécile Dormeau.
Les conséquences du tabou des règles sont dramatiques
Dans beaucoup de pays, les femmes sont considérées comme impures quand elles ont leurs règles.
“Je ne savais pas qu’en Ouganda courait cette fausse croyance qui défend aux femmes ayant leurs règles, de toucher la nourriture, ou les récoltes, au risque de les gâter.
Le manque d’information sur les règles est terrible dans ce qu’il produit d’exclusion des filles, des femmes et toutes les personnes menstruées. Lutter contre le «tabou» des règles -qui ne sont rien d’autre qu’un événement biologique et naturel – est déjà difficile en soi ; alors combien plus en étant presque pointée du doigt et mise à l’écart de la société”, alerte Hina Hundt.
#RespectezNosRègles sur Instagram
RDV sur Instagram le 28 mai, journée internationale de l’hygiène menstruelle, avec le hashtag #RespectezNosRègles. La diffusion de ces illustrations sur les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne de sensibilisation, lancée par CARE France, est un premier pas pour casser le tabou des règles. Mais l’ONG CARE va plus loin aujourd’hui :
- En lançant un module pédagogique en ligne et gratuit, soit 10minutes pour mieux comprendre les causes, conséquences et solutions du tabou des règles, avec Teach on earth.
Celui-ci a vocation à vivre dans le temps, et sera ainsi largement communiqué aux collectivités, écoles, associations… etc. ”À plus de 40 ans, encore aujourd’hui, je découvre de nouvelles informations sur les règles et comment m’approprier mon cycle. C’est un sujet important, parlons-en !” explique Margaux Motin. - En allant à la rencontre des Français.e.s pour engager la conversation. Une fresque participative a récemment été installée par CARE France pour faire réagir les passant.e.s et comprendre leur stratégie d’évitement afin de ne pas prononcer le mot “règles”. Et une chose est sûre, c’est que ces expressions ne manquent pas de créativité, ce qui alimente finalement le tabou lui-même. CARE s’est aussi associée à Simone Media et Charles Merlin (@vivremoinscon), dans un micro- trottoir sans tabou. A-t-il peur d’une souris, d’une araignée ? Perdu ! Face aux illustrations de Cécile Dormeau, la révélation en a surpris plus d’un.e et a engagé une conversation sur la place de ce tabou dans notre quotidien à toutes et tous.
- En agissant localement dans une centaine de pays dans le monde, comme au Népal, à Madagascar, au Vanuatu ou en Éthiopie : fabrication de serviettes menstruelles réutilisables, saines et économiques ; construction de toilettes et d’accès à l’eau pour garantir la santé et l’hygiène menstruelle ; sensibilisation des communautés, filles et femmes mais aussi garçons et hommes pour briser les discriminations liées aux règles, etc.
Contact presse pour les médias :
Lisa Dubreuil lisa.d@oxygen-rp.com 06 65 95 96 25
Aude Jasaron aude.j@oxygen-rp.com 06 63 26 17 27
Note aux rédactions
Ces illustrations inédites et les micros-trottoirs sont à télécharger ici.
Le dossier de presse est à télécharger ici.
En savoir plus
- 19 décembre 2024
Afrique. Ces couturières sortent de la pauvreté grâce à des serviettes menstruelles réutilisables