Ce qui t’a le plus marqué depuis que tu travailles chez CARE Madagascar ?
Je suis responsable de nos projets agricoles. Pour cela, je m’appuie sur les recherches scientifiques sur le secteur de l’agroécologie, comme solution face au changement climatique. Les populations que nous soutenons peuvent appliquer les solutions qui fonctionnent, qui ont fait leurs preuves sur le terrain et dans le cadre de recherches scientifiques. Par exemple, elles peuvent cultiver des aliments comme des tubercules –igname, manioc-, qui résistent mieux au changement climatique. Leur vie en est changée.
Pour mieux comprendre
Madagascar est en proie à des catastrophes naturelles telles que les cyclones et les sécheresses, qui sont amenées à augmenter dans le futur avec le réchauffement climatique.
Aujourd’hui déjà, la récurrence des cyclones impacte fortement les conditions de vie et les ressources alimentaires des populations locales. Et quatre années de sécheresse sévère dans la partie sud de Madagascar, entre 2018 et 2022, ont impacté la production agricole et provoqué une catastrophe humanitaire. Une grande partie de la population a perdu ses sources de subsistance qui passait par l’autoconsommation ou la vente de leur production. Les régions centrales, productrices de riz pour l’ensemble du pays, sont elles aussi en proie aux sécheresses et pics de chaleur, mettant en péril l’approvisionnement de cette denrée alimentaire (1).
(1) Le Monde, 2023
Une histoire, une victoire que tu gardes en mémoire ?
Je pense à Bernadette, une femme membre d’une des premières AVEC (Association Villageoise d’Épargne et de Crédit)* que j’ai soutenu. Bernadette s’était fixé un objectif ambitieux. Elle voulait se construire une nouvelle maison grâce à l’argent qu’elle aurait épargné dans le groupement. Parmi sa communauté, personne ne pensait qu’elle y arriverait car ces femmes ont très peu de revenus et mettent de côté des petites sommes. Mais à force de détermination, Bernadette est parvenue à construire une nouvelle maison. Cela a convaincu beaucoup d’autres femmes de sa communauté à intégrer son groupement !
* Créé par CARE il y a plus de 30 ans, le modèle des associations villageoises d’épargne et de crédit permet aux femmes se regrouper. Elles mettent leur argent en commun et se font ensuite des petits prêts entre elles pour créer des petites entreprises et sortir de la pauvreté. Cette méthode est une alternative au micro-crédit qui se base sur la solidarité féminine.
Lire aussi : 3 questions à… Walter Mawere, de CARE Somalie
Qu’est-ce qui te préoccupe le plus dans la situation actuelle ?
Les difficultés, les défis sont nombreux. On veut résoudre les problèmes sociaux et lutter contre la pauvreté et parfois, ça parait impossible. Plusieurs combats sont à mener de front : pour lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, on doit se mobiliser contre les conséquences du changement climatique. C’est ce qu’on fait, avec l’agroécologie. Je reste motivé, parce que ce qu’on fait chez CARE, ce sont des choses qui comptent. On rend le monde un peu meilleur et si tout le monde y met du sien, tout est possible !
Pour aller plus loin : chaque mois, recevez des histoires inspirantes et des décryptages sur l’actualité via notre newsletter !
L’ONG CARE soutient la population de Madagascar
L’association CARE lutte contre la pauvreté et les inégalités à Madagascar depuis 1992. Nous apportons une aide aux populations les plus vulnérables avec des impacts concrets et durables.
Pour mettre fin aux injustices dans le pays, CARE se mobilise via :
- Une approche globale : accès à l’éducation, lutte contre la malnutrition et soutien à l’agriculture, accès à l’emploi et l’entreprenariat, à la santé et à l’eau.
- Le soutien aux droits des femmes. Nous soutenons l’indépendance économique et sociale des femmes. Parce que les sociétés ne peuvent pas prospérer durablement quand la moitié de la population est mise de côté !
En savoir plus