Résolution n°1 : lutter contre le tabou des règles
Martha vit en Éthiopie, là où 70% des jeunes filles n’ont jamais entendu parler des menstruations avant qu’arrivent leurs premières règles (1). « Je me souviens de la première fois que j’ai eu mes règles. Je ne savais pas ce que c’était. J’ai été choquée et, pendant un moment, je ne savais pas quoi faire« , témoigne Martha, 16 ans.
Pourquoi est-il crucial de lutter contre le tabou des règles ? Car sans connaissance ni accès aux protections menstruelles, les jeunes filles et les femmes sont contraintes d’utiliser ce qu’elles ont sous la main comme protection menstruelle : vieux tissus, boue séchée… Ce qui met leur santé en danger. De plus, de nombreuses écoles dans le monde sont mal équipées en infrastructures sanitaires, avec par exemple des toilettes qui ne ferment pas. Ce qui augmente le risque de déscolarisation des filles.
Pour y remédier, l’ONG CARE forme les jeunes filles comme Martha lors de programmes sur l’hygiène menstruelle. Et Martha perpétue désormais les bonnes pratiques qu’elle a apprises auprès de ses camarades : « Nous conseillons aux élèves de se sentir libres et de poser toutes les questions relatives aux menstruations, mais aussi de se sentir en confiance pour demander des serviettes hygiéniques lorsqu’elles en ont besoin. » Ses apprentissages continueront à perdurer en 2024 !
Résolution n°2 : lutter contre la déscolarisation des filles
Au Soudan du Sud, une fille sur deux se marie avant l’âge de 18 ans (2). C’est le cas de Sandra*, mariée de force lorsqu’elle avait 17 ans. L’une des raisons de ces mariages précoces dans sa région, à Ofiriha ? Le manque d’écoles ! Forcées de choisir entre scolariser leurs filles ou leurs garçons, les familles choisissent d’envoyer les garçons à l’école et de marier leurs filles.
Face à ce constat, CARE et ses partenaires locaux ont créé une école communautaire, afin que moins de familles soient face à ce terrible choix. « Je suis heureuse que nous ayons maintenant une école dans la région. Les filles ne sont plus en charge des travaux domestiques comme la cuisine, aller chercher de l’eau, du bois de chauffage, s’occuper des personnes âgées ou de leurs frères et sœurs », détaille Sandra. La jeune femme a elle-même rejoint un programme d’apprentissage accéléré pour adulte. Elle souhaite mettre à profit son éducation pour aider sa communauté : « J’espère devenir médecin et aider mon village car le manque de médecins dans l’unité de santé primaire d’Ofiriha affecte de nombreuses mères et enfants ».
*Le prénom a été changé pour protéger l’identité de la personne.
Résolution n°3 : protéger l’environnement grâce à une agriculture écologique
Pour les familles d’agriculteurs et d’agricultrices, il est primordial d’avoir suffisamment de rendements pour survivre. Notre enjeu chez CARE était de concilier le développement agricole et la protection de l’environnement. Nous avons mis en place une solution : la création d’écoles d’agroécologie.
Mama, agricultrice à Madagascar, s’est formée dans une de ces écoles. Elle témoigne du avant/après : « Ces dernières années, j’ai vu mon rendement en aubergine et en poivron chuter, notamment à cause du changement climatique. Les plants se desséchaient, pourrissaient ou étaient dévorés par les insectes. » Mais grâce à des techniques naturelles, son rendement lui permet de nouveau de vivre. Sans l’utilisation de pesticides chimiques ! « Depuis mon adhésion au groupe d’agricultrices soutenu par CARE, j’utilise un mélange à base d’eau, de feuilles de neem et de bouse de zébu comme pesticide naturel et fertilisant ».
Pas question que la protection de la planète se fasse au détriment de la population, et inversement : il n’y a pas de justice sociale sans justice climatique.
Résolution n°4 : soutenir l’activité économique des femmes
Mon vit dans une communauté thaïlandaise du Vietnam, où le rôle des femmes reste très traditionnel. Sa place dans l’économie est inexistante et une fois mariée, les femmes doivent s’acquitter des tâches ménagères. Au-delà de l’ancrage des traditions, le plus gros obstacle à l’indépendance financière de Mon était l’accès à un crédit.
Pour y remédier, elle a participé à la création d’une Association Villageoise d’Épargne et de Crédit (AVEC), concept imaginé par CARE. Les femmes y mettent leur argent en commun, parfois quelques centimes d’euros par semaine. Elles se font ensuite des petits prêts entre elles pour créer des petites entreprises et sortir de la pauvreté. Cette méthode est une alternative au micro-crédit qui se base sur la solidarité féminine.
Grâce à ce groupe d’épargne villageois, Mon a pu lancer sa propre coopérative de café ! Elle est ainsi sortie de la pauvreté et elle continue de soutenir les femmes de sa communauté. Pour 2024, on veut encore et toujours des exemples de cette solidarité féminine !
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Résolution n°5 : lutter contre les violences sexistes et sexuelles
Dans notre société patriarcale, être une femme est malheureusement synonyme de violences sexistes et sexuelles. L’ONG CARE soutient les filles et les femmes du monde entier en les sensibilisant sur leurs droits et les mesures qu’elles peuvent prendre contre les abus.
C’est par exemple le cas dans un camp de Rohingya, au Bangladesh. Contre les croyances sexistes et abus dont les femmes étaient victimes, CARE a mis en place des formations des premiers soins psychosociaux, des mesures de protection contre l’exploitation et les abus sexuels, ainsi qu’un système de visites à domicile des victimes ainsi que leur aiguillage vers une aide appropriée suivant leur situation. Ayesha, mère de 4 enfants, a suivi ces formations. Elle est à son tour devenue formatrice auprès de sa communauté.
L’implication d’Ayesha en tant que formatrice et lanceuse d’alerte a eu de véritables retombées positives au sein de sa communauté. La formation et l’engagement de volontaires issues de la communauté Rohingya dans la lutte contre les violences basées sur le genre permet une intervention précoce, puisque les femmes réfugiées sont plus enclines à faire confiance à une personne de leur propre communauté.
En bref, nos résolutions pour 2024 : poursuivre notre action de 2023 !
Sources : (1) France Diplomatie, 2022 ; (2) Unicef, 2020
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- 19 décembre 2024
Afrique. Ces couturières sortent de la pauvreté grâce à des serviettes menstruelles réutilisables