L’égalité des sexes est un droit humain fondamental et un facteur clé pour le développement durable. Pourtant, les derniers chiffres de l’OCDE montrent que seulement 0,43% de l’aide publique au développement française a été consacrée, en 2014, à des projets ayant un objectif principal dédié à l’égalité de genre et à l’autonomisation des femmes.
Il est temps de faire plus pour faire de l’égalité une réalité !
Il faut une aide publique au développement plus ambitieuse
La France n’assume pas ses engagements en termes d’aide au développement
L’aide publique au développement française, en baisse depuis plusieurs années, ne représente en 2014 que 0,36% du RNB (Revenu National Brut). Pourtant, la France s'est engagée depuis longtemps auprès de la communauté internationale à consacrer 0,7% de son RNB à l'aide publique au développement (APD).
Une APD ambitieuse est indispensable face aux enjeux actuels existant dans les pays en développement. Elle contribue à l’amélioration des conditions de vie des communautés, dans de nombreux domaines tels que l'accès à l'eau, à la santé, à l'éducation et à la nourriture.
Le rôle des femmes dans le développement
Les femmes, particulièrement touchées par la pauvreté mais aussi premières actrices du développement doivent être incluses dans une politique d’aide ambitieuse. Afin de rendre l’aide au développement plus efficace, il est essentiel qu’elle prenne en compte l’égalité femmes-hommes en axant les financements vers des projets d’autonomisation des femmes et d’égalité des sexes.
Pas de développement durable sans égalité des sexes
L’action limitée de la France en faveur de l’égalité des sexes*
En 2014, les projets entièrement dédiés aux questions de genre représentaient seulement 0,39% de la totalité des flux de l’aide au développement française**.
Les projets de l’aide française examinés selon le marqueur « égalité homme-femme » de l’OCDE, se répartissent ainsi :
- Les projets ayant un objectif principal dédié à l’égalité de genre et à l’autonomisation des femmes (note 2 selon la terminologie de l’OCDE) représentent 35,83 millions de dollars, soit 0,43%.
- Les projets avec un objectif significatif ou secondaire dédié à l’égalité de genre et à l’autonomisation des femmes (note 1 selon la terminologie de l’OCDE) représentent 1,77 milliard de dollars soit 21,5%.
La France doit faire mieux
En comparaison avec d’autres pays européens comme le Royaume-Uni (note 1 = 30,25% et note 2 = 34,46%) la part des projets visant l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en France en 2014 reste très faible.
Dans le cadre de sa stratégie Genre et Développement 2013-2017, la France s’est engagée à ce qu’au moins 50% de ses projets et programmes financés reçoivent d’ici 2017 la note 1 (c’est-à-dire des projets ayant au moins un objectif spécifique dédié à l’égalité femmes-hommes) ou la note 2 (les projets dont l’objectif principal est l’égalité femmes-hommes et l’émancipation des femmes)***.
Afin d’atteindre cet objectif, la France doit, dès le budget 2017, permettre une aide publique au développement ambitieuse, intégrant l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes.
* Les chiffres de l’OCDE sur l’aide publique au développement française dédiée, en 2014, à des projets visant l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ont été publiés en janvier 2016.
**10 620,32 millions de Dollars (Versements et engagements des secteurs public et privé. Données agrégées (pas de répartition géographique par pays bénéficiaire) sur l'APD, Autres apports du secteur public à l'aide au développement (AASP), flux privés et ONG par donneur, type d'aide et flux. Ces données couvrent les flux de tous les donneurs bilatéraux et multilatéraux sauf pour les tables DAC1, DAC4, DAC5 et DAC7b qui se focalisent sur les flux des pays membres du CAD et des Institutions de l'UE.) http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSet
*** Source : Stratégie Genre et Développement 2013-2017, p25 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Strategie_Genre_Dev_2013_FR_VD_PageaPage_cle0cd62a-1.pdf