Boubacar est originaire de Guinée. Depuis six mois, il bénéficie du droit d’asile en Allemagne. Dans son école, CARE a créé des classes d’intégration et soutient financièrement la mise en place de projets par de jeunes réfugiés et migrants.
Boubacar, 16 ans, a bénéficié du droit d’asile
« Je m’appelle Boubacar », dit le jeune homme avec un grand sourire. Boubacar a 16 ans et vient de Conakry, la capitale de la Guinée. Le virus Ebola a fortement affecté ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest et déstabilisé une économie déjà fragile.
Aujourd’hui, Boubacar vit dans une petite ville sur les bords du Rhin. « Un bel endroit », selon lui. L’ancienne école, fermée il y a des années, a été transformée en abri pour 30 mineurs isolés étrangers.
Un voyage périlleux pour rejoindre l’Europe
Fin 2015, Boubacar a dû traverser le Mali, l’Algérie et le Maroc. En décembre, il a rejoint l’Espagne, enfin le sol européen. Là, il est resté plusieurs mois avant de pouvoir venir en Allemagne et y bénéficier de l’asile.
Boubacar a dû laisser derrière lui sa petite sœur âgée de cinq ans et sa mère, atteinte d’une maladie mentale, à Conakry. Quand il parle de sa famille, Boubacar retient ses larmes. Son père est mort il y a quelques années, il n’y a plus personne pour prendre soin de sa mère.
Sa famille lui manque. Mais il a peur d’appeler sa mère au mauvais moment, un moment pendant lequel son état psychologique ne lui permettrait pas d’avoir une conversation. Il se sentirait encore plus mal.
Une nouvelle vie en Allemagne
Quand Boubacar parle de sa nouvelle vie en Allemagne, un sourire illumine soudain son visage. Depuis son arrivée, il va au lycée tout proche. Désormais, il a un quotidien stable, comme n’importe quel adolescent ordinaire. Il se rend à l’école tous les jours et parfois les cours sont intéressants, d’autre fois ennuyeux.
Boubacar s’entend vraiment bien avec ses camarades de classe et s’est déjà fait des amis. « Tout le monde est très sympa et solidaire ici. J’ai déjà l’impression de faire partie de la communauté de l’école. »
CARE soutient 750 élèves migrants et réfugiés
Boubacar est élève dans une classe d’intégration. Il suit des cours supplémentaires de soutien en allemand, il apprend avec d’autres réfugiés de son âge.
La classe de Boubacar participe au projet mené par CARE intitulé KIWI – Kids Welcome Initiative. CARE soutient les élèves et les enseignants de 28 écoles afin d’intégrer les enfants réfugiés et de les aider à s’adapter.
De plus, CARE fournit aux groupes d’étudiants un peu d’argent pour réaliser un projet qui les aiderait à s’intégrer. Boubacar et ses amis ont construit un petit poulailler dans la cour de l’école.
Pour son avenir, Boubacar a de grands projets : « Je veux améliorer mon allemand, décrocher mon diplôme et suivre une formation en apprentissage. » Il se bat pour réussir en l’honneur de sa mère et de sa sœur. « Mon vœu le plus cher est de vivre à nouveau avec ma famille. »
En savoir plus
L’an dernier, 300 000 enfants migrants ou réfugiés ont été inscrits dans les écoles allemandes. Dans de nombreuses écoles, cet afflux important représente un défi. Les enseignants sont confrontés à des problèmes inédits : comment travailler avec des enfants traumatisés ? Quelle vie menaient-ils auparavant ?
Dans la région de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, CARE soutient 750 de ces élèves et leurs écoles, en se basant sur l’expérience acquise en termes de soutien aux réfugiés et de développement de projets d’intégration contribuant à la paix. Ce projet va se poursuivre jusqu’en mars 2018 et s’étendre à d’autres régions en intégrant d’autres volets tels que l’inclusion sociale ou la transition entre école et monde du travail.