Les sociétés des pays dans les Balkans sont marquées par des valeurs traditionnelles et patriarcales, ainsi que par l’héritage de la guerre. Cela se traduit par un fort taux de dépressions et d’actes de violences faites aux femmes.
Près de 42 720 jeunes ont été sensibilisés contre les attitudes machistes et au respect des droits des femmes, dans le cadre d'un programme mené par CARE. Découvrez les témoignages de ces jeunes.
Be a man : des ateliers de sensibilisation dans les écoles
Depuis 2007, CARE a développé un projet dans les écoles de 5 pays des Balkans : la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Kosovo et l’Albanie.
Des groupes de jeunes hommes, âgés de 13 à 19 ans, se rassemblent pour parler de la masculinité, de l'égalité des genres, des violences faites aux femmes, de la sexualité et del’alcoolisme. Ces ateliers permettent de favoriser une réflexion critique et de déconstruire les stéréotypes de genre très enracinés dans les mentalités.
Ces ateliers permettent aussi de développer les compétences des jeunes et de communiquer sur la question du genre au travers de photo, films, BD ou danses de rue…
42 719 jeunes ont déjà participé à ce programme.
Témoignages des jeunes
« Pour moi, la prison qu’on vit ici, c’est la violence. La violence vient du fait que les gens ne réfléchissent pas par eux-mêmes. La cause de la violence est la tradition, la structure traditionnelle de la famille, le système patriarcal. »
« Je suis content d'avoir pu surmonter les préjugés que j'avais sur les hommes et les femmes, ainsi que sur les différentes communautés. »
« Ici, la société est patriarcale. Un homme qui va chez le médecin entendra dire "mais tu es comme une femme ?" Avec ces ateliers les relations filles/garçons ont changé. On se comporte différemment. »
« Les ateliers abordent des thèmes qui sont importants pour les jeunes : rôle des jeunes dans la société, santé sexuelle, genre…Les jeunes développent une nouvelle conscience autour de ces questions. Ici, les conséquences de la guerre se voient et se sentent. Il y a deux parcours scolaires différents : un croate et un bosniaque. Avec ce projet, nous construisons des ponts. »
« Il y a un fort taux de chômage ici. Le manque de perspectives conduit à des dépressions. Cela nourrit les tensions et les violences au sein des communautés. Certains hommes réaffirment leur virilité par le biais d'actions machistes et d'actes de violence contre les femmes. »
Témoignage de la directrice de l'une des écoles qui accueillent les ateliers
« Ces ateliers sont des espaces de liberté. Ils permettent de poser des questions que les jeunes n’osent pas aborder, d’apprendre à se respecter mutuellement, à lutter contre les stigmatisations, à parler des violences.
Les jeunes n’osent pas dire s’ils sont victimes d’agressions. Pour les filles, il y a le problème des grossesses non désirées. Le modèle patriarcal fait que les filles ne peuvent pas parler à leur père. »