Une grossesse précoce qui se termine mal
Priyanka vit dans un petit village entouré de rizières, peuplé de nombreuses vaches et chèvres. À 16 ans, elle tombe enceinte. Elle porte le bébé pendant neuf mois, mais chute accidentellement dans un trou à côté de sa maison peu avant le terme. Faute d’informations et de soins, le premier enfant de Priyanka décède.
"Après ma chute, je me suis tue. Je ne savais pas quoi faire. Mon ventre est devenu dur. J’avais tellement peur."
Priyanka, soutenue par CARE
« Quand mon premier bébé est mort, j’ai beaucoup pleuré, j’étais traumatisée. A l’époque, je ne connaissais pas les bilans de santé pour les femmes enceintes. Ici, beaucoup de femmes sont mortes pendant leur grossesse ou pendant l’accouchement. Cela me semblait normal, car c’était un risque que nous prenions toutes », raconte Priyanka.
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La pauvreté augmente le risque de mourir lors de l'accouchement
Le témoignage de Priyanka n’est malheureusement pas isolé. Au Bangladesh, la pauvreté entrave l’accès aux connaissances et le développement de la petite enfance.
Malgré les nombreux progrès réalisés, les taux de mortalité infantile et de mortalité maternelle y restent élevés, car les femmes rencontrent encore de nombreuses difficultés pour accéder aux soins de santé maternelle et à des accoucheuses qualifiées.
Au Bangladesh, sur 100 000 naissances, 123 mères meurent à l’accouchement (1). Ces décès prématurés peuvent être évités.
Les femmes bangladaises les plus pauvres sont les premières touchées par ces inégalités d’accès aux soins : 86 % des mères les plus riches, contre 32 % des mères les plus pauvres, ont accès à une aide à l’accouchement qualifiée (1).
La plupart des complications dont meurent les femmes, mais aussi les bébés, sont pourtant évitables. Près de la moitié des naissances au Bangladesh ont toujours lieu à domicile, sans aide à l’accouchement qualifiée (1).
Source : (1) Organisation Mondiale de la Santé, 2023
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CARE transmet les connaissances indispensables à la santé des femmes et de leurs enfants
Priyanka a désormais 25 ans. Maman de Pollobi, 2 ans, elle a régulièrement assisté aux sessions pour les mères et les femmes enceintes organisées par l’association CARE. Elle y a appris, aux côtés d’autres mères, les connaissances essentielles en matière de bien-être, de santé et de nutrition, et les précautions à prendre pendant la grossesse.
« Après avoir assisté aux sessions, j’ai appris à quel point il est important de prendre des précautions. Lorsque j’attendais Pollobi, si mon bébé ne bougeait pas, j’allais immédiatement chez le médecin pour un contrôle », explique Priyanka. « J’ai aussi beaucoup appris sur ce qu’il faut manger pendant la grossesse. Mon mari a des contrats au jour le jour, il travaille dans les champs des autres. Il est difficile de subvenir à nos besoins. »
Grâce aux jardins familiaux mis en place avec CARE, les mères bangladaises peuvent se nourrir et aider leurs enfants à bien grandir
Parce que le sujet de la nutrition est crucial pour les femmes enceintes, mais également pour le bon développement de leurs enfants, CARE propose également des solutions concrètes aux femmes bangladaises, comme la mise en place de jardins familiaux. Plus d’un tiers des enfants de moins de 5 ans sont touchés par un retard de croissance au Bangladesh (2).
Avant le démarrage du projet dans le village de Priyanka, l’inflation liée à la crise mondiale rendait difficile l’accès aux denrées alimentaires, et la plupart des familles ne savaient pas comment faire pousser leurs propres légumes.
"Sans le jardin communautaire, nous ne mangerions que du riz et des pommes de terre. Maintenant, nous mangeons aussi des légumes et des fruits quotidiennement."
Priyanka, soutenue par CARE
Aujourd’hui, les jardins familiaux fournissent des légumes et des fruits aux familles du village. Grâce au programme, les enfants vont bien, et malgré toutes les épreuves passées, Priyanka est sereine: « Je suis plus heureuse maintenant, avec mes enfants en bonne santé. Pollobi va bien et a pris du poids ».
Source : (2) UNICEF, 2021
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