Des filles contraintes de se prostituer pour acheter des serviettes menstruelles

« Parfois, je me dispute avec ma mère au sujet de l’achat d’une serviette hygiénique, car elle ne comprend pas l’intérêt de m’en acheter une. Elle pense qu’il y a d’autres problèmes plus urgents », raconte Joëlle, 16 ans.

Acheter des serviettes menstruelles coûte cher, très cher pour les familles les plus précaires du Burundi. Comment prioriser l’achat de serviettes hygiéniques pour une famille qui peut à peine s’offrir un repas par jour ? « Une fois, j’ai demandé des serviettes à mon père et il a failli me frapper, ne comprenant pas pourquoi j’en avais besoin. Depuis, j’ai honte de lui en demander », témoigne Consolate, 18 ans.

Certaines femmes et filles sont aujourd’hui contraintes de se prostituer pour pouvoir subvenir à leurs besoins et acheter des protections menstruelles. Une situation intolérable.

L’utilisation de protections périodiques dangereuses pour la santé

Pour d’autres qui vivent dans des régions reculées et qui n’ont pas accès à des serviettes hygiéniques dans les petits commerces, la seule solution est d’utiliser des protections de fortune : des chiffons, des draps ou encore des sacs en plastique, qui présentent des risques pour la santé, dans des régions où l’accès aux soins et aux médicaments et très difficile. 

"J'ai déjà eu des infections ou des irritations et je n’ai pas pu aller chez le médecin par manque d'argent".

Joëlle, 16 ans.

Nos solutions face à la pauvreté menstruelle et aux discriminations

Face à ces dangers pour les femmes et les filles et grâce à nos décennies d’expertise humanitaire, nous menons plusieurs actions, qui bénéficieront à plus d’1 million de personnes au Burundi d’ici 2025 !

Sensibiliser à l’hygiène menstruelle dans les écoles

Permettre aux jeunes filles de poser des questions sur la puberté, les bouleversements du corps et les protections menstruelles, c’est l’enjeu des ateliers de sensibilisation créés par CARE dans les écoles au Burundi et dans d’autres pays, comme Madagascar. À l’issue de ces ateliers, elles connaissent désormais tout ce qu’il y a à savoir pour pouvoir vivre leurs règles sereinement. 

Mieux encore, nous leur donnons confiance en elles et les encourageons à se protéger face aux abus sexuels.

Une fille devant un point d'eau à Madagascar
"Grâce au club de santé de CARE, je dis maintenant non aux garçons ou aux hommes me promettent de l'argent pour des serviettes en échange de relations sexuelles."

Joëlle, sensibilisée par CARE au tabou des règles et à la prostitution au Burundi.

L'ONG CARE lutte contre le tabou des règles à Madagascar.

Apprendre à fabriquer ses propres serviettes réutilisables

Depuis 2021, nos équipes ont formé 1 million de jeunes à la fabrication de serviettes menstruelles en tissus ! Parce qu’elles sont réutilisables, les femmes et les filles n’ont plus besoin d’en acheter, ou de manquer l’école chaque mois.

Mais ce n’est pas tout : les garçons aussi participent à ce projet ! « Grâce aux connaissances que j’ai acquises avec CARE, j’ai commencé à fabriquer des serviettes hygiéniques lavables pour aider mes sœurs qui n’ont pas les moyens de les acheter chaque mois”, nous confie fièrement Yannick.

Résultat : Les femmes et les jeunes soutenus peuvent aujourd’hui créer leur entreprise de confection de serviettes et les revendre à un prix équitable. Cela leur offre une nouvelle source de revenus pour leurs familles et de nouvelles perspectives d’avenir professionnel !

Combattre les croyances sexistes autour des menstruations

De nombreuses croyances sexistes perdurent autour des règles. Au Burundi, les femmes doivent par exemple éviter de traverser les champs de tomates lorsqu’elles ont leurs règles, car les tomates pourriraient avant d’être mûres.

« On m’a dit que je ne pouvais pas jeter ma serviette usagée, car elle pourrait être utilisée à des fins de sorcellerie », dit Joëlle. Cette stigmatisation est liée au manque d’informations, qui peut mettre en danger la santé des filles, mais aussi faire des premières règles une source d’angoisse pour les filles.

« La 1ère fois que j’ai eu mes règles, je ne savais pas ce qui m’arrivait, j’avais des douleurs atroces. J’avais vraiment peur. Le silence de mes parents sur les menstruations m’a fait du mal », explique Consolation.

Une fille dans son école

Dans les écoles concernées, les clubs de santé mis en place par CARE permettent aux filles et aux femmes de s’informer librement sur les menstruations.

"J'ai participé au club de santé de Gitaza, où j'ai reçu beaucoup d'informations. Toutes les croyances que j'avais entendues sur les menstruations étaient fausses. J'ai beaucoup appris sur l'hygiène menstruelle."

Consolate, 19 ans, soutenue par CARE au Burundi.

Faites un don contre le tabou des règles

Depuis plus de 75 ans, les équipes de l’association CARE luttent contre toutes les formes d’inégalités à travers le monde. Chaque année, ce sont des millions de vies changées grâce à vous. Au Burundi, grâce à ce projet ce qui durera jusqu’en 2025, notre action est globale pour mettre fin au tabou des règles : sensibilisation, accès à des produits sains, écologiques et économiques, lutte contre la pauvreté. 

Sans vos dons, rien ne serait possible. Rejoignez-nous !

40 €

10 € après réduction fiscale

icone femme

Vous fournissez par exemple à 10 filles des protections périodiques réutilisables à Madagascar.

275 €

70 € après réduction fiscale

icone colis humanitaire care

Vous contribuez par exemple à former une couturière à la fabrication de serviettes réutilisables.

1800 €

450 € après réduction fiscale

robinet avec une goutte d'eau

Vous contribuez par exemple à la construction de toilettes et d'un accès à l'eau dans les écoles.

L'action de CARE contre le tabou des règles

Une femme a ses règles en moyenne entre 2 555 et 3000 jours dans sa vie, soit plus de 8 ans au total ! Pourtant, le tabou des règles est l’une des formes de discriminations les plus répandues dans le monde. Pour de trop de femmes et de filles, avoir ses règles peut être synonyme de précarité, de honte, de risques pour la santé, ou même de déscolarisation

Grâce à ses 75 années d’expertise, l’ONG CARE lutte contre la précarité menstruelle et pour les droits des femmes et des filles via plusieurs actions durables :

  • Sensibilisation des femmes, des filles, mais aussi des hommes au sujet des menstruations et à l’hygiène menstruelle
  • Lutte contre la précarité menstruelle : distribution de protections et formation à la fabrication de protections périodiques réutilisables.
  • Construction de toilettes et de points d’eau dans les villages et les écoles afin de permettre aux femmes et aux filles de vivre leurs règles dignement. 

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