Les crises actuelles au Nigéria et en Centre-Afrique provoquent une double pression sur le Cameroun : l'Est et l'Extrême-Nord font face à un afflux de réfugiés et de déplacés. Découvrez la situation humanitaire dans ces régions et les actions de CARE.
La situation dans l'Est et l'action de CARE
Face aux violences qui ont déchiré la République centrafricaine depuis le début de l'année, de nombreux Centrafricains se sont réfugiés au Cameroun. Ils sont actuellement 253 000* à vivre dans des sites gérés par les organisations humanitaires ou dans des villages camerounais.
Depuis un an, CARE se mobilise dans l'Est du pays pour améliorer la situation sanitaire des réfugiés et des communautés hôtes camerounaises par la construction et l'entretien de puits, toilettes, douches et de systèmes d'assainissement. A ce jour, plus de 10 000 personnes ont bénéficié de ces actions.
« La situation humanitaire dans cette zone se stabilise, mais elle dure. Il existe donc un réel besoin de renforcer ces infrastructures de première urgence. CARE travaille actuellement avec les autorités locales afin de leur transférer les compétences techniques nécessaires à l'usage et à la maintenance des points d'eau », explique Anne Perrot, directrice du bureau CARE au Cameroun.
CARE a également mis en place un système de pompe solaire pour un accès à l'eau plus viable et plus efficace.
Victimes d'exactions, les réfugiés arrivent au Cameroun en situation de grande détresse psychologique. Les équipes de CARE apportent un soutien psychologique aux réfugiés qui vivent un réel bouleversement de leur mode de vie : ces éleveurs nomades sont contraints de se sédentariser dans cette région majoritairement agricole. Qui plus est, leur arrivée créée une pression supplémentaire sur les ressources déjà faibles (eau, bois), et entraîne des tensions avec les communautés locales. C'est pourquoi, CARE soutient les deux communautés et participe à renforcer la cohésion sociale.
La situation dans l'Extrême-Nord et l'action de CARE
En 2015, face aux violences de groupes armés dans leur pays, près de 58 000 Nigérians ont fui vers l'Extrême-Nord du Cameroun, laissant derrière eux leurs terres et leurs biens. A ces réfugiés s'ajoutent 117 000* déplacés internes, venus des villages frontaliers victimes d'attaques armées.
CARE, qui mène des projets de développement dans cette zone depuis plusieurs années, a mis en place une réponse d'urgence, en complément de l'aide alimentaire apportée par le Programme Alimentaire Mondial.
En mai et juillet 2015, les équipes de CARE ont distribué des kits de biens de première nécessité et de produits d'hygiène à près de 2 800 familles. CARE a aussi apporté un soutien financier aux villages hôtes ayant accueilli des arrivants.
La situation humanitaire, déjà difficile, a de fortes chances de se dégrader dans les mois à venir, du fait de pénuries alimentaires et des faibles revenus des communautés hôtes et des réfugiés. Cela créera une plus grande pression sur l'Extrême-Nord, une des régions les plus vulnérables du Cameroun.
CARE souhaite maintenant agir au niveau des infrastructures d'accueil :
« En pleine saison des pluies, la construction d'abris provisoires est plus que jamais nécessaire. Nous voyons des familles entières de réfugiés loger dans une même case, les hommes sont parfois contraints de dormir dehors. L'accès à l'eau étant également précaire, il est urgent de réparer les forages », prévient Anne Perrot.
*Source OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires)