A six mois de la COP21, et quelques jours avant la session de négociations sur l'accord de Paris à Bonn, les représentants des gouvernements, de la recherche, des sociétés civiles se réunissent pour débattre des conséquences du changement climatique sur la faim et la sous nutrition, et sur la place qu'il faut accorder à ces enjeux dans l'accord de Paris.
Alors que 805 millions de personnes souffrent aujourd'hui de la faim, les changements climatiques constituent un fardeau supplémentaire pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des plus pauvres et mettront à mal les efforts actuels déployés dans la lutte contre la faim.
Responsable de trois quarts des catastrophes naturelles, le changement climatique représente une menace pour 250 millions de personnes par an*. Paradoxe intolérable, ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique sont ceux qui en souffrent le plus. Les communautés fragiles vivant sur les littoraux et les îles, les petits agriculteurs, les enfants et les femmes sont les plus démunis face à aux conséquences des changements climatiques, du fait de leurs capacités de résilience souvent limitées voire épuisées. Davantage exposés à la faim, la malnutrition, la malaria et la diarrhée, les enfants comptent pour 80% des décès attribués aux changements climatiques**.
Si nous maintenons nos émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) au niveau actuel, ce sont 600 millions de personnes supplémentaires qui souffriront de la faim d'ici 2080. Lutter contre les impacts des changements climatiques et lutter contre la faim relèvent du même effort, du même impératif et de la même urgence.
Par ailleurs, les choix de modèles agricoles promus par des groupes d'intérêts privés ne répondent pas aux besoins des sociétés fortement affectées. La promotion d'un modèle agricole industriel est incompatible avec les exigences de transition écologique et sociale, de droits humains et de justice climatique. Il ne faut pas que les changements climatiques deviennent un alibi pour justifier de fausses solutions, qui auraient un impact négatif sur la sécurité alimentaire.
La société civile appelle donc à des engagements clairs pour lutter contre les changements climatiques et pour relever le défi de la faim. Des alternatives existent. La conférence « La Faim : l'autre visage du changement climatique » est un point de rendez-vous et de débat des acteurs, décideurs et porteurs de solutions de la société civile. Il s'agit de la seule rencontre avec les acteurs et négociateurs des pays du Nord et du Sud avant le cycle de négociations de Bonn, dans le cadre de l'agenda qui mènera à l'accord final de Paris, lors de la COP21.
Pascal Canfin du World Ressources Institute, Hilal Elver, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, Stéphane Le Foll, Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, et Jacqueline Sultan, Ministre de l'Agriculture de la République de Guinée, seront notamment présents pour alimenter les débats. Des témoins de l'impact des changements climatiques sur la sécurité alimentaire et la faim seront présents pour partager leurs expériences.
La conférence « La faim, l'autre visage du changement climatique » est organisée par Action Contre la Faim en partenariat avec Acting for Life, CARE France, CCFD-Terre Solidaire, Réseau Climat & Développement, Secours Catholique-Caritas France et l'UNICEF France.
* Webster, Mackinnon et al. The Humanitarian Costs of Climate Change, 2008. Voir aussi http://www.UNICEF.org/post2015/files/Disaster_2pager_FINAL_web.pdf
** UNICEF, The Challenges of Climate Change: Children on the front line, 2014.
Infos pratiques
Date : 26 MAI 2015 / 9h-18h
Lieu : Musée Dapper (35 bis, rue Paul Valéry, 75116 Paris)
Pour s'inscrire : http://faimetclimat.com/