2022 : ces catastrophes climatiques qui nous rappellent l’urgence d’agir

Les impacts du changement climatique s’accélèrent, s’intensifient et n’épargnent plus personne : canicule puis inondations meurtrières au Pakistan, sécheresses conduisant au bord de la famine en Somalie, ou encore incendies dévastateurs en France. En France, par exemple, le changement climatique est déjà plus rapide et plus grave que prévu initialement : il pourrait être jusqu’à 50 % plus intense au cours du siècle que ce que montraient les précédentes estimations (1).

En 2022, le monde a été confronté à près de 270 événements météorologiques extrêmes.

Qui sont les plus impactés par le changement climatique ?

Ce sont les pays qui ont le moins contribué aux émissions mondiales de CO2 qui continuent de porter le poids du changement climatique. Depuis 1991, 97 % du nombre total de personnes touchées par les conséquences des événements climatiques extrêmes l’ont été dans les pays en développement(2). Et le nombre d’événements climatiques extrêmes auxquels ces derniers sont confrontés a plus que doublé au cours de cette période.

 
La sécheresse menace la vie de millions de personnes en Somalie
© CARE : sécheresse en Somalie
L'association CARE apporte une aide d'urgence au Pakistan
© CARE : inondations au Pakistan
Crise alimentaire mondiale : de plus en plus de personnes meurent de la faim. Ici au Niger
© CARE : crise alimentaire au Niger
Alors quels sont les blocages à dépasser pour faire de cette COP un rendez-vous à la hauteur de l’urgence climatique ?

Agir contre la cause du changement climatique : réduire les émissions de CO2

Actuellement, nous sommes bien loin d’être sur la bonne trajectoire pour respecter l’engagement pris par toute la communauté internationale dans le cadre de l’accord de Paris : rester sous 1,5°C de réchauffement climatique. Au contraire, les émissions mondiales de CO2 sont reparties à la hausse en 2021, après la parenthèse Covid (3). Dans 5 ans, nous risquons de dépasser la limite d’un réchauffement climatique de + 1,5°C au niveau mondial, selon l’Organisation météorologique mondiale (4). Il est plus qu’urgent de prendre des mesures fortes pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.

Augmenter les financements pour s’adapter aux conséquences du changement climatique

Pour faire face aux impacts du changement climatique et éviter des catastrophes de grande ampleur, il faut pouvoir s’adapter, se préparer. Pour cela, des financements sont nécessaires, notamment dans les pays du Sud particulièrement vulnérables. Et ce sont les pays riches, responsables historiques du changement climatique, qui  doivent assumer cette responsabilité. Lors de cette COP27, il est crucial qu’ils tiennent enfin leurs promesses et apportent un soutien concret aux pays du Sud, pour ne pas briser définitivement la confiance entre pays du Nord et du Sud suite à des déceptions à répétition.

 

Première déception : les pays riches n’ont toujours pas honoré leur promesse faite il y a 13 ans de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays du Sud à réduire leurs émissions et à s’adapter. Et deuxième promesse non réalisée : l’année dernière, à la COP26, les pays riches ont annoncé qu’ils doubleraient leurs  financements alloués à l’adaptation aux conséquences du changement climatique, mais là encore, pour le moment, rien de concret. La somme promise (de 20 à 40 milliards par an d’ici 2025) ne représenterait d’ailleurs qu’une goutte dans l’océan : les besoins en adaptation des pays du Sud pourrait atteindre jusqu’à 300 milliards de dollars par an d’ici 2030 (5).

L’action des pays riches ? Une goutte d’eau face à l’océan des besoins.

Agir contre les conséquences irréversibles du changement climatique

 Les pertes et dommages, ce sont les conséquences irréversibles du changement climatique, celles qui ont déjà lieu ou ne pourront pas être évitées malgré tous les efforts de réduction des émissions ou d’adaptation. Les pays du Sud y sont les plus vulnérables et n’ont pas les moyens d’y faire face.

Après 30 ans de blocage, les pays riches vont-ils enfin entendre raison ?

Après des années à être relégué au second plan, l’Union européenne et les USA ont fait comprendre qu’ils ne s’opposeraient pas à ce que le sujet des financements des pertes et dommages soit officiellement à l’ordre du jour de cette COP. Mais attention à ne pas crier victoire trop vite : cela ne veut pas dire que ces bloqueurs historiques comptent débloquer des financements. Pourtant, il est crucial que les pays profitent de la COP27 pour se mettre d’accord sur deux choses : la manière de piloter le réseau de Santiago qui doit aider les pays vulnérables à évaluer les coûts des pertes et dommages qu’ils subissent et à identifier des actions pour y répondre et la création d’un instrument financier dédié aux pertes et dommages. 

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Sources : (1) Earth System Dynamics, collectif de chercheurs français, octobre 2022
(3) Agence internationale de l'énergie, 2022
(2) Loss and Damage Collaboration, 2022
(4) Organisation météorologique mondiale, 2022
(5) Programme des Nations Unies pour l'Environnement, 2021

L'action de CARE contre le changement climatique

Les équipes de l’ONG CARE agissent partout où le changement climatique bouleverse des millions de vies et aggrave les inégalités et l’extrême pauvreté dans le monde :

  • nous apportons une aide d’urgence pour les populations touchées par les catastrophes naturelles
  • et renforçons leurs capacités à s’adapter aux impacts climatiques sur le long terme, grâce à des techniques agricoles résilientes par exemple.
  • Nous portons la voix des populations que nous soutenons au sein des conférences internationales sur le climat afin que les gouvernements agissent contre le changement climatique.

Nous portons une attention particulière aux femmes et aux filles, qui en subissent les répercussions les plus importantes. 

© M. Levin / OCHA

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