Le patriarcat, c’est quoi ?
Le patriarcat désigne une forme d’organisation sociale dans laquelle les hommes monopolisent le pouvoir et les richesses. La quasi-totalité des sociétés contemporaines sont organisées ainsi. Aucun pays n’a atteint l’égalité hommes-femmes. Un exemple parmi tant d’autres : 90% des pays étaient gouvernés par des hommes au premier janvier 2023 (1).
Lorsque l’on dénonce le patriarcat c’est le système dans son ensemble que l’on remet en question, pas les personnes qui en bénéficient. Il est au contraire essentiel que les personnes qui sont privilégiées dans une société patriarcale – les hommes à la fois blancs, hétérosexuels et cisgenres – réalisent l’étendue de leurs privilèges et luttent pour que personne ne soit plus discriminé.
Quelles sont les conséquences d’une société patriarcale ?
De cette forme d’organisation patriarcale découlent des oppressions et inégalités entre les hommes et les femmes. Elles peuvent s’exprimer à tous les niveaux de la société, sa forme la plus violente étant sans doute le féminicide.
Une des conséquences d’une société patriarcale est la justification des violences que subissent les femmes. Ainsi, les femmes « pousseraient à bout » leurs agresseurs, ou « l’auraient bien cherché » ; c’est ce que l’on appelle la culture du viol.
Comment lutter contre les violences basées sur le genre ? « Pendant très longtemps, on pensait que les femmes étaient inférieures aux hommes. Du coup, les hommes maltraitaient les femmes. Certains les battaient, d’autres abusaient d’elles sexuellement. Mais avec CARE, j’ai appris que les hommes et les femmes doivent pouvoir bénéficier des mêmes droits. Le reste n’est pas acceptable », décrit Irfan. Il est l’un des participants aux ateliers menés par CARE au Sri Lanka pour sensibiliser sur les droits des femmes et mettre fin aux violences domestiques.
Dans le monde, pour 100 hommes âgés de 25 à 34 ans vivant dans la pauvreté, on compte 122 femmes (2). Un exemple : en France, si l’on observe les revenus des personnes actives, les femmes touchent un tiers de moins que les hommes (3).
Gloria vit au Rwanda et avant, lorsqu’elle avait besoin de vêtements, de savon ou encore de sel, elle devait demander à son mari. Tout a changé lorsque Gloria a bénéficié des programmes CARE. Après s’être formée à l’agriculture et avoir bénéficié d’un crédit, elle est devenue l’une des agricultrices les plus prospères et vient aujourd’hui en aide à sa communauté ! L’ONG CARE lutte contre le phénomène de féminisation de la pauvreté, notamment grâce à la mise en place des Associations Villageoises d’ Épargne et de Crédit (AVEC). Ce modèle créé par CARE permet aux femmes de mettre leur argent en commun et de créer des petites entreprises pour sortir de la pauvreté.
De nombreuses croyances sexistes subsistent dans une société patriarcale. Les femmes sont, traditionnellement, cantonnées dans leurs maisons et aux tâches domestiques. Mais le patriarcat s’immisce également sous des formes plus subtiles, comme dans les tabous sur les sujets associés aux femmes, comme les menstruations.
L’ONG CARE lutte contre les discriminations sexistes. Par des ateliers de sensibilisation par exemple, comme ç’a été le cas au Rwanda auprès de couples lors du projet “Journeys of transformation”. Désormais, Ntibimenya et Mukakimonyo, discutent de leur vie commune, de l’éducation à donner à leurs enfants ou encore de contraception, ce qui n’était pas leur cas auparavant. Depuis, ces couples constatent une meilleure répartition des tâches domestiques et une plus grande implication des pères dans l’éducation de leurs enfants.
Qui est victime d’une société patriarcale ?
Les femmes ne sont pas les seules à souffrir de cette société patriarcale. Les minorités de genre, sexuelles et ethniques subissent également des discriminations, qui peuvent s’exprimer sous différentes formes. On appelle « intersectionnalité » le croisement des discriminations issues de différentes formes d’oppression, qui se renforcent mutuellement : sexisme, racisme, LGBTphobies, colonialisme, validisme…
Il ne peut pas y avoir de développement durable si la moitié de la population est exclue. Il est essentiel que les personnes privilégiées par la société patriarcale reconnaissent qu’elles mêmes gagneraient à changer de modèle. En effet, les hommes sont eux aussi victimes d’une telle société. En raison des clichés sur leur force et de leur position dominante dans l’espace public, il leur est d’autant plus difficile de le révéler lorsqu’ils sont victimes d’une agression.
Peut-on atteindre l’égalité de genre dans une société patriarcale ?
Non.
Mais aucune fatalité : le patriarcat est culturel, il peut donc être aboli. Mais il est tellement intégré à nos pratiques que cela peut prendre du temps… et beaucoup d’énergie. Quand on sait que dans l’état actuel des choses, il faudra 300 ans avant d’atteindre l’égalité de genre (4), où tout le monde peut jouir pleinement de ses droits, ça vaut la peine de lutter contre le patriarcat dès maintenant ! On ne sait pas vous, mais chez CARE on n’a pas envie d’attendre aussi longtemps.
Sources : (1) ONU Femmes, 2023 ; (2) Nations Unies, 2020 ; (3) Observatoire des Inégalités, 2022 ; (4) ONU Femmes, 2023
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