Les gouvernements semblent ne pas avoir pris conscience de l'urgence de renforcer drastiquement les actions de réduction de risques liés aux catastrophes. Cinq jours après le passage dévastateur du cyclone Pam au Vanuatu, les craintes de l'ONG CARE France se confirment : financements additionnels, changement climatique et objectifs quantifiables ne font pas partie de l'accord de Sendai.
Alors que le changement climatique renforce l'intensité des catastrophes naturelles - qui touchent déjà chaque année plus de 220 millions de personnes -, les Etats les plus exposés n'ont aujourd'hui pas les moyens de faire face à des cataclysmes aussi dévastateurs que le cyclone Pam au Vanuatu ou le typhon Haiyan aux Philippines.
« L'accord de Sendai n'est pas à la hauteur de l'urgence. Le statu quo actuel ne répond pas aux besoins des populations vulnérables qui sont les premières victimes des catastrophes naturelles », alerte Guillaume Devars qui a suivi les négociations à Sendai pour l'ONG CARE.
Malgré l'annonce de quelques projets concrets, l'accord manque d'engagements financiers.
« C'est totalement incohérent : cet accord ne mentionne pas les moyens qui permettront de financer les actions de réduction des risques liés aux catastrophes naturelles. Aujourd'hui, seulement 0,4% de l'aide internationale est dédiée à ces politiques. Cela n'est pas suffisant », déclare Aurélie Ceinos, chargée de mission sur le changement climatique de l'ONG CARE France.
Les 186 gouvernements présents ne se sont pas engagés sur des résultats précis. Un groupe d'experts doit se réunir, dans les mois qui viennent, afin de préciser les indicateurs de suivi et les mécanismes de redevabilité. Ils restent vagues dans l'accord de Sendai alors que c'est un point essentiel pour évaluer l'efficacité des politiques mises en œuvre et rendre compte aux populations affectées par les catastrophes naturelles.
« Les négociateurs ont également laissé de côté la question des causes sous-jacentes de vulnérabilité, telles que l'urbanisation, le genre ou la pauvreté... C'est pourtant un axe de travail qui permettrait de renforcer les capacités de résilience des populations », continue Guillaume Devars.
A 8 mois des négociations internationales sur le changement climatique qui se dérouleront à Paris, cet accord envoie un signal négatif quant à la volonté des pays développés d'assumer leurs responsabilités :
« Le changement climatique n'est mentionné qu'en préambule de l'accord. Le besoin de réduire les émissions est quant à lui absent du texte », déplore Aurélie Ceinos.
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