Voici les réactions de nos expertes en cette (a priori) avant-dernière journée des négociations.
Les compromis ne doivent pas se faire au détriment des plus vulnérables
Par Aurélie Ceinos, responsable Climat
Les négociations de la nuit dernière ont été tendues. Si hier soir, nous nous félicitions de la disparition de certaines parenthèses dans le texte, beaucoup de ces points ont été rediscutés par les Etats. L’intégration d’une limitation du réchauffement à 1,5°C a ainsi été remise en cause par l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Cela nous fait craindre un accord au rabais.
Aujourd’hui, beaucoup de réunions bilatérales ont eu lieu. Nous craignons que beaucoup de points se décident entre les plus gros pays.
Si les ONG n’ont plus beaucoup de visibilité sur les dernières heures des négociations, cela ne les empêche pas de se faire entendre. Les ONG ont rappelé leurs lignes rouges lors d’une mobilisation au sein de la zone de négociations : zéro émission, justice climatique, équité, finance, respect des engagements.
Adaptation : un pas avant, deux pas en arrière ?
Par Aurélie Ceinos, responsable Climat
Les Etats ne doivent pas revenir sur les avancées du texte d’hier sur l’adaptation. Cette nuit, l’Australie a demandé la suppression de la référence aux « limites » de l’adaptation. Alors que le paragraphe sur les pertes et dommages est en danger, cette nouvelle déclaration ne fait que renforcer l’impression que certains Etats veulent détourner le regard sur les impacts actuels du changement climatique.
Le financement de l’adaptation est aussi en danger : l’Australie souhaitait ainsi supprimer le besoin d’évaluer régulièrement la cohérence des financements avec les besoins.
Le combat continue pour les droits humains et l’égalité de genre
Par Fanny Petitbon, responsable Plaidoyer
Immédiatement après la diffusion du texte hier soir, les ONG ont unanimement dénoncé le retrait des droits humains de l’article 2 (seulement un jour après que l’égalité de genre ait subi le même sort). Un paradoxe alors qu’on célébrait cette semaine au sein de la CCNUCC la journée du genre et la journée internationale des droits de l’Homme !
Champion sur cette question, le Mexique a rappelé la nécessité d’inclure les droits humains et l’égalité de genre à la fois dans l’article 2 et le préambule de l’accord. Ce plaidoyer a reçu le soutien du Canada, du Chili, du Costa Rica, du Guatemala, du Pérou et des Philippines. A l’origine du groupe des « Amis des principes » qui soutient une inscription des droits fondamentaux dans l’accord, le Mexique a envoyé tôt ce matin une lettre aux autres Etats leur demandant de se rallier à cet effort.
Plus de 200 ONG ont apporté leur soutien en adressant une lettre à la présidence française de la COP21 pour lui demander de rester fidèle à ses valeurs. La France doit user de tout son poids diplomatique pour convaincre les Etats d’ancrer ces éléments-clés dans le texte. A l’heure des compromis, il n’est pas question qu’un petit groupe de pays réticents réduisent les droits humains au silence.
Contact médias
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