Que s'est-il passé durant le quatrième jour des négociations climatiques ? Nos expertes Aurélie Ceinos et Fanny Petitbon reviennent sur les principaux points de la journée.
Les droits humains maltraités
L’enthousiasme généré par le soutien du Canada à l’intégration des droits humains dans l’article 2 a laissé la place à une forte inquiétude. Malgré le soutien de nombreux pays, de multiples rebondissements ont rythmé cette journée. Ce matin, la mention des droits humains avait été retirée du texte puis réintroduite dans l’après-midi. Pourtant, à l’issue de cette journée un petit groupe d’Etats continuait d’opposer une forte résistance.
Cet épisode illustre parfaitement l’incertitude du processus des négociations. Rien n’est garanti jusqu’à la dernière minute.
Cela remet aussi sérieusement en question la volonté des Etats à agir en faveur d’une réelle justice climatique. Il est pourtant essentiel que les Etats reconnaissent les impacts du changement climatique sur les droits humains. Ils doivent s’engager à assurer le respect des droits fondamentaux dans toute initiative de lutte contre le changement climatique.
CARE a mis en avant la nécessité de respecter les droits humains et l'égalité de genre lors d'une rencontre avec Pascale Boistard, Secrétaire d’État française chargée des droits des femmes.
"On ne peut pas lutter contre la pauvreté sans résoudre le dérèglement climatique et l'égalité femme/homme", a déclaré Pascale Boistard.
Les négociations sur le financement patinent
Le texte de l'accord
Nous regrettons que la version actuelle de l’article 6 sur les finances ait supprimé toute mention de transparence. Les parties sur les feuilles de route, les montants à atteindre et leur révision tous les 5 ans pourraient être compromises. CARE demande que les financements soient à la hauteur des besoins, prévisibles et revus régulièrement à la hausse.
A ce jour, peu d'avancées ont eu lieu sur la finance post-2020.
Le texte de la décision
Du côté des financements pré-2020, le paragraphe 66 de la décision (à portée immédiate) doit être précisé. Il faut qu'il intégre la demande, notamment porté par le groupe Afrique, d'avoir un objectif de 35 milliards de dollars par an pour les financements pour l’adaptation d’ici à 2020.
Concernant le Fonds pour les pays les moins avancés, nous saluons l’engagement fait le premier jour des négociations de 248 millions de dollars. Nous sommes cependant très préoccupés par le report des annonces des contributions d’ici 2020 pour le Fonds Vert. C’est le signe que ce sujet primordial pour la signature de l’accord de Paris cristallise les tensions.
Les promesses de financement
Demain, l’agenda du Plan d’Action Lima Paris (LPAA) sera consacré aux financements. Alors que les Etats mettent en avant les leviers de la finance privée, il est important de rappeler que les financements publics nécessaires existent et sont nécessaires notamment pour l'adaptation. Par exemple, le G20 dépense à lui seul 452 milliards de dollars par an en subventions annuelles pour les énergies fossiles. Ces financements pourraient être réorientés. Ils doivent soutenir le financement des énergies renouvelables et permettre de réduire le gap pour l'adaptation (entre 50 et 100 milliards par an en Afrique d’ici 2050).
L’action de CARE aux négociations climatiques
Qui sont nos experts ? Retrouvez la liste de nos experts et porte-paroles, ainsi que l’agenda de nos évènements sur notre site.
Comment suivre les réactions de nos experts ? Abonnez-vous à nos fils twitter @CAREfrance et @CAREClimate.
Découvrez des commentaires quotidiens sur les négociations sur notre site internet.
Contact médias
Nos équipes (francophones et anglophones) suivent les négociations au Bourget et sont disponibles pour toute demande d’interview. Contactez Laury-Anne Bellessa (sur le site du Bourget), Chargée des relations medias, +33 (0)6 24 61 85 37, bellessa@carefrance.org
Nos actions autour de la COP 21
Le Forum sur la Vulnérabilité Climatique et CARE International ont lancé le 23 octobre 2015 une campagne en ligne #1o5C /http://www.1o5c.org/ afin d'élargir la base de soutien en faveur de la limitation de la hausse de la température globale à +1,5°C.
Découvrez notre parcours street-art « le climat au pied du mur » visible à Paris jusqu’au 19 décembre 2015.
Consultez le site internet « COP ou pas COP ? » afin de tester vos connaissances sur la COP et de découvrir les impacts du changement climatique sur les droits humains.