Une avancée de la France pour le climat, mais...
C’est un engagement concret de la part de la France, qui mobilise ici des financements nouveaux sous forme de dons – 20 millions d’Euros – pour lancer cet outil dont le potentiel de soutien aux pays du V20 pour faire face aux impacts climatiques, est réel. En revanche, il est regrettable que la France ait choisi d’orienter sa contribution vers l’un des fonds du Bouclier axé principalement sur le secteur privé, au lieu de l’affecter au fonds multi-bailleurs du Forum sur la Vulnérabilité Climatique et le V20, qui est certainement le canal le plus efficace pour attribuer rapidement des subventions aux communautés touchées par les pires impacts climatiques.
Pourquoi ce bouclier contre les risques climatiques ne suffit pas
Comme rappelé par l’Allemagne et le V20, le Bouclier ne peut en aucun cas se substituer à la création dès cette COP d’un instrument financier dédié aux pertes et dommages sous l’égide de la CCNUCC, à travers lequel les pays du Nord devraient s’acquitter de leur dette climatique envers les pays du Sud.
En effet, les modèles assuranciels, au cœur de ce Bouclier, ne sont pas toujours les plus adaptés pour répondre aux besoins tout à fait considérables des plus vulnérables, du fait des montants très élevés des primes d’assurance imposés aux communautés ainsi que des niveaux d’indemnisation souvent bien inférieurs aux dommages subis.
De plus, avec l’augmentation à venir des risques climatiques, il est évident que les primes d’assurance deviendront complètement inabordables pour les populations vulnérables et que les compagnies d’assurance refuseront de couvrir de tels risques. Surtout, faire payer à des populations peu ou pas responsables des émissions de gaz à effet de serre des primes d’assurance de compagnies européennes, est en contradiction totale avec le principe même de justice climatique.
Pour mieux comprendre : Les pertes et dommages climatiques, kezaco ?
Des millions promis alors que les dommages climatiques atteignent des milliards
Le pari lancé par l’Ecosse lors de la COP26 a donc fini par payer, comme en témoigne la série d’annonces financières faites sur les pertes et dommages ces derniers jours à la COP27. Toutefois, cela reste une goutte dans l’océan : les gouvernements mettent sur la table quelques centaines de millions quand les besoins économiques pour répondre aux pertes et dommages pourraient atteindre jusqu’à 580 milliards par an d’ici 2030, et ce uniquement pour les pays du Sud.
La course contre la montre est enclenchée : il reste seulement 4 jours pour décrocher un accord sur la création d’un mécanisme de financement dédié aux pertes et dommages, le test décisif de cette COP27 placée sous le signe des impacts climatiques.
Contact médias : Fanny Petitbon, responsable plaidoyer climat de l’ONG CARE est à Sharm el-Sheikh pour suivre les négociations. Elle est disponible pour des interviews. Contactez Camille Nozières : nozieres@carefrance.org, 07 86 00 42 75
L'action de CARE contre le changement climatique
Les équipes de l’ONG CARE agissent partout où le changement climatique bouleverse des millions de vies et aggrave les inégalités :
- nous apportons une aide d’urgence pour les populations touchées par les catastrophes naturelles
- et renforçons leurs capacités à s’adapter aux impacts climatiques sur le long terme, grâce à des techniques agricoles résilientes par exemple.
- Nous portons la voix des populations que nous soutenons au sein des conférences internationales sur le climat afin que les gouvernements agissent contre le changement climatique.
Nous portons une attention particulière aux femmes et aux filles, qui en subissent les répercussions les plus importantes.
© M. Levin / OCHA
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