COP28 à Dubaï : quelle importance pour le climat ?

  • Le contexte :

2023 a déjà été l’année des records en termes de dérèglements climatiques : records de chaleurs, incendies, inondations partout sur la planète… Aucun pays n’est épargné. Maisons détruites par les catastrophes, baisse des récoltes agricoles, pollution qui affecte notre santé à toutes et tous. Cela devient incontrôlable. « Le monde doit changer de cap » a encore alerté l’ONU après que les 60°C aient été atteints ces derniers jours au Brésil. Car tant qu’on ne réduit pas le réchauffement climatique, les impacts climatiques seront de plus en plus graves.

  • Ce qu’il faut faire :

Ne pas baisser les bras. Les scientifiques n’arrêtent pas le dire : on peut encore agir et sauver des vies, mais il faut le faire maintenant. C’est pourquoi des ONG comme CARE vont à la COP : pour rappeler aux États qu’ils ont une responsabilité de protéger leurs populations et d’agir !

Pour mieux comprendre : c'est quoi, les COP ?

  • Les COP, ou Conférence des Parties, sont des sommets mondiaux sur le climat. L’objectif des COP est de fixer aux États des objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de lutte contre le changement climatique. Pourquoi ? afin de limiter les impacts climatiques et protéger leurs populations. Les COP se tiennent chaque année depuis 1995 et réunissent 197 pays et l’Union européenne.

Les 5 enjeux climat prioritaires de la COP28

Rester sous +1,5°C de réchauffement climatique

  • Le contexte :

On n’est pas bons. Même si tous les États faisaient ce sur quoi ils se sont engagés, le monde est sur une trajectoire de réchauffement catastrophique qui pourrait atteindre jusqu’à 2,9°C d’ici 2100, a alerté l’ONU la semaine dernière (1). C’est bien au-delà de la limite de +1,5°C préconisée par les scientifiques pour éviter une catastrophe climatique et sur laquelle les Etats s’étaient engagés en 2015 dans le cadre de l’Accord de Paris.

La COP28 est la 1ère COP du bilan de l’Accord de Paris. Pour la première fois, les pays vont faire le point sur ce qui avancé ou pas depuis 2015, et sur comment aller de l’avant pour les années à venir qui sont critiques. Et si la France a déjà été condamnée pour inaction climatique, elle n’est pas le seul pays à ne pas faire assez et à ne pas respecter les engagements pris dans l’Accord de Paris. On sait déjà que les politiques climat actuelles risquent d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre de 9% d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 2010) alors qu’il faudrait qu’elles baissent de 45% pour se donner une chance de rester sous 1,5°C de réchauffement climatique.

  • Ce qu’il faut faire :

La COP28 doit renforcer l’action climatique internationale et notamment, la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est pour cela que CARE demande la sortie de toutes les énergies fossiles au plus tard en 2050.

L'ONG CARE se mobilise contre le changement climatique.

Stop aux énergies fossiles

  • Le contexte :

Plus de 80 % de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent de la combustion des énergies fossiles : gaz, pétrole et charbon. La responsabilité de l’industrie fossile dans l’urgence climatique que nous vivons n’est plus à prouver. Pourtant, l’année dernière, 636 lobbyistes étaient présents à la COP27, c’est plus que les représentants de 10 des pays les plus touchés par le changement climatique. Ça n’a pas de sens, on n’invite pas le lobby du tabac à une conférence contre le cancer.

Alors quelle sera l’impact de cette COP sur cette question ? Oui, le président de la COP est chef d’un géant pétrolier. Mais justement, on ne va pas se taire ! Pour la toute 1ère fois, cette COP offre l’opportunité de briser –enfin- le tabou de la sortie des énergies fossiles. Les demandes se font de + en + fortes, de la part des pays les plus affectés par le changement climatique, des ONG et de l’ONU.

  • Ce qu’il faut faire :

Il est temps de mettre en place une politique contre les conflits d’intérêts au sein des COP et de taxer les super pollueurs – les entreprises du pétrole, du gaz, du charbon – afin qu’ils paient pour les catastrophes qu’ils provoquent.

La hausse des financements climat vers les pays du Sud

  • Le contexte :

Les pays développés et riches sont largement responsables des émissions historiques de gaz à effet de serre mondiales et donc de la crise climatique. Pourtant, ils n’ont toujours pas honoré leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an au plus tard en 2020 aux pays du Sud, les plus vulnérables aux impacts climatiques. Il est particulièrement préoccupant de constater que l’adaptation reste sous-financée alors que c’est un enjeu majeur pour les pays du Sud.

  • Ce qu’il faut faire :

Il faut que les pays riches s’engagent à augmenter massivement les financements vers les pays du Sud pour les aider à se développer en ayant le moins recours possibles aux énergies fossiles mais aussi à s’adapter. Selon les estimations, les besoins réels des pays vulnérables pour lutter contre le changement climatique pourraient atteindre entre 2000 et 3 000 milliards de dollars par an à l’horizon 2030 (2)(3).

Pour cela, ils doivent commencer par tenir leurs promesses : s’engager à mobiliser 600 milliards de dollars entre 2020 et 2025, en accord avec la promesse faite en 2009 et l’accord de Paris et doubler les financements dédiés à l’adaptation d’ici 2025, comme promis à la COP 26. Et cela sous formes de don.

Concrétiser le Fonds pertes et dommages

  • Le contexte :

Le changement climatique, ce n’est pas dans 5 ou 10 ans. C’est une réalité aujourd’hui, avec des conséquences de plus en plus dramatiques. Alors que faire face aux impacts les plus graves et déjà irréversibles du changement climatique ? Ce qu’on appelle les pertes et dommages.

Pendant près de 30 ans, c’était un sujet que les pays développés ont tout fait pour éviter. Pourtant, l’an dernier lors de la COP27, on a obtenu une grande victoire : la création d’un Fonds pertes et dommages pour aider financièrement les pays les plus vulnérables, les plus touchés par l’emballement climatique. Par exemple, des iles comme Tuvalu ou le Vanuatu voient leur territoire grignoté peu à peu par la montée du niveau des mers, et voient leur avenir menacé. Autre exemple, la Somalie qui, après 5 ans de sécheresses à répétition et de faim, subit désormais des inondations extrêmement violentes – comme on en voit une fois par siècle.

  • Ce qu’il faut faire :

Lors de cette COP, il est crucial que le Fonds pertes et dommages soit rendu opérationnel et ne reste pas une coquille vide. Du fait de leur responsabilité historique, les pays riches, tels que les États-Unis et l’Union européenne doivent en priorité annoncer des contributions financières, à hauteur de milliards et sous forme de dons. Il est temps pour eux de payer leur dette climatique.

Placer les femmes au cœur des mesures prises pour le climat

  • Le contexte :

Le changement climatique est sexiste : à cause du changement climatique, les conditions de vie des femmes sont de plus en plus dures, partout dans le monde. Les inégalités persistantes de genre auxquelles les femmes et les filles étaient déjà confrontées (manque d’accès à la santé, à l’éducation) s’aggravent. « Les droits des filles et femmes sont rognés petit à petit à cause du changement climatique. Dans de nombreuses régions du monde, le changement climatique les expose à un risque accru de violences sexistes et augmente leur vulnérabilité » , explique Fanny Petitbon de CARE France. Dans un même temps et alors qu’elles sont les premières impactées, les femmes sont sous-représentées lors des négociations sur le climat. Lors de la COP27, elles représentaient seulement 35% des équipes. 

  • Ce qu’il faut faire :

Il faut une meilleure représentation des femmes lors des négociations et la mise en place des politiques climat, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Il faut également que le genre soit pris en compte lors de la répartition des financements, afin que les femmes puissent elles aussi en bénéficier : en effet, lorsque cet impact n’est pas intégré, les financements bénéficient en premier lieu aux hommes.

Sources : (1) France Info, 2023 ; (2) Le Monde, 2023 ; (3) Oxfam, 2023  

Contact médias : 

L'action de CARE face au climat

Fondée en 1945, CARE est l’une des principales organisations humanitaires au monde. En 2022, nous avons aidé 174 millions de personnes dans 111 pays dans le monde. CARE s’attaque aux causes sous-jacentes de la pauvreté et lutte contre les effets du changement climatique. Nous accordons une attention particulière aux femmes et aux filles, qui sont les plus touchées par les impacts climatiques. Pour cela :

  • CARE soutient des projets de réduction des risques des catastrophes naturelles et climatiques et fournit une aide d’urgence aux populations touchées par ces catastrophes.
  • Nous renforçons la capacité d’adaptation des communautés aux impacts climatiques sur le long terme, notamment en promouvant des techniques agricoles résilientes.
  • Lors des conférences internationales sur le climat, nous soutenons la voix des populations les plus affectées afin que les gouvernements prennent des mesures concrètes et ambitieuses contre le changement climatique.

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