CARE se félicite du lancement du fonds de pertes et dommages

La première semaine de cette COP pas comme les autres touche à sa fin. Après un début en fanfare avec des annonces de toutes parts des chefs d’État et de gouvernement, la dynamique des négociations devenues plus techniques a considérablement ralenti les avancées. La reprise en mains des négociations par les ministres vendredi devra donner un second souffle à cette COP car il n’a jamais été plus urgent d’agir et de couper le robinet du chaos climatique, notamment en s’attaquant aux énergies fossiles. Et on n’a jamais été aussi près du but.

Au cours des deux dernières années, il y a des avancées majeures qui paraissaient auparavant inatteignables. Et c’est la même chose avec cette COP. Donc on veut y croire. Des tabous forts ont été brisés sur des sujets qui bloquaient depuis 30 ans : la nécessité d’aider financièrement les populations les plus vulnérables à faire face aux pires impacts du changement climatique – avec le lancement du Fonds pertes et dommages – et l’urgence à sortir des énergies fossiles pour se donner une chance de préserver la planète et l’humanité.

Il faut financer l'adaptation

Mais cette COP doit aller au-delà des symboles. Si les gouvernements poursuivent leur « business as usual » , il y a bel et bien un risque de faire dérailler l’Accord de Paris. En cette année de records de températures, de multiplication des catastrophes climatiques, les États continuent d’ignorer les signaux passés au rouge de l’emballement climatique. Même s’ils mettaient scrupuleusement en œuvre leurs politiques climatiques, les émissions de gaz à effet de serre augmenteraient de 9% d’ici 2030 alors qu’elles devraient baisser de 43%. Les financements climat font, encore et toujours, cruellement défaut. L’adaptation, déjà largement sous-financée, est pour l’instant la grande oubliée de cette COP. Comme le rappelaient les Nations Unies juste avant la COP, les besoins des pays en développement sont de 10 à 18 fois plus importants que ce qui est fourni en aide internationale. Et les maigres promesses faites à la COP28 – à hauteur de 158 millions de dollars US pour le Fonds pour l’Adaptation ne vont pas suffire pour inverser la tendance. Pourtant les pays développés ont les moyens : ils continuent d’arroser abondamment chaque année les industries fossiles de subventions avec l’argent du contribuable.

Alors que le volet « technique » de la COP s’achève, les ministres prendront le relais à partir de vendredi pour essayer de trouver des accords sur les sujets qui fâchent. Ils auront du boulot jusqu’au 12 décembre pour faire de cette COP un électrochoc !

Note aux rédactions :

  • Les besoins en termes de financement adaptation n’ont jamais été aussi énormes : entre 215 et 387 milliards de dollars par an pour les pays en développement d’ici 2030 (selon l’Adaptation Gap Report 2023). Et ça va ne faire qu’augmenter.
  • L’engagement pris par les pays développés à la COP26 à Glasgow en 2021 prévoit de mobiliser 40 milliards de dollars pour l’adaptation d’ici 2025, afin de rattraper le retard accumulé dans l’atteinte de l’objectif de 100 milliards de dollars qui aurait dû être alloué au plus tard en 2020 aux pays en développement pour engager leur transition énergétique et s’adapter aux impacts climatiques. Mais pour l’instant, le compte n’y est pas : CARE a épluché les 26 dernières « soumissions » biennales faites par les pays riches à la CCNUCC et constaté que seuls 10 pays (Canada, Danemark, France, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni, États-Unis, et Commission européenne) ont pour l’instant soumis des objectifs quantifiés pour leurs financements adaptation d’ici 2025 (si, vraiment ils respectent leurs engagements !) avec un total de 14,3 milliards de dollars d’ici à 2025. Et à cette COP28, seuls 158 millions de dollars se sont ajoutés par une dizaine de pays (France, Danemark, Suisse, Suède, Espagne, Norvège, Luxembourg, Allemagne).

Contact médias : 

  • Les experts climat de CARE sont à la COP28. Pour toute demande d’interview, contactez Chloé Sublet (aussi à Dubaï) : 00 33 (0)7 86 00 42 75, sublet@carefrance.org 

L'action de CARE face au climat

Fondée en 1945, CARE est l’une des principales organisations humanitaires au monde. En 2022, nous avons aidé 174 millions de personnes dans 111 pays dans le monde. CARE s’attaque aux causes sous-jacentes de la pauvreté et lutte contre les effets du changement climatique. Nous accordons une attention particulière aux femmes et aux filles, qui sont les plus touchées par les impacts climatiques. Pour cela :

  • CARE soutient des projets de réduction des risques des catastrophes naturelles et climatiques et fournit une aide d’urgence aux populations touchées par ces catastrophes.
  • Nous renforçons la capacité d’adaptation des communautés aux impacts climatiques sur le long terme, notamment en promouvant des techniques agricoles résilientes.
  • Lors des conférences internationales sur le climat, nous soutenons la voix des populations les plus affectées afin que les gouvernements prennent des mesures concrètes et ambitieuses contre le changement climatique.

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