« Nous finirons bien par mourir, si ce n'est pas à cause du Coronavirus, ce sera de la pauvreté. » Les habitants de la ville de Tripoli sont plongés dans une situation impossible, alors que l’impact du Coronavirus exacerbe la terrible crise économique qui affecte tout le pays. Aidez-nous à poursuivre nos actions d’urgence au Liban !
Dans les souks et marchés de Tripoli dans le nord du Liban, la vie continue comme si la pandémie n'avait jamais éclaté. Ces lieux restent ouverts en dépit des mesures de quarantaine prises par le gouvernement. Vendeurs et acheteurs s’y promènent sans masque ni gants. Entre le risque de mourir du Coronavirus ou de pauvreté, beaucoup ont été forcés de faire un choix.
« Je sais que le virus existe, mais qu’est ce qui est le plus dangereux : cette épidémie ou la pauvreté ? Nous finirons bien par mourir. Le gouvernement veut que nous restions chez nous mais alors ils doivent nous fournir de la nourriture et suffisamment d'argent pour payer le loyer », témoigne Fady.
Ce père d'une cinquantaine d'années travaille avec ses trois enfants dans son épicerie. Comme les autres marchands du souk, il n’a aucune précaution contre le Coronavirus.
Des milliers de personnes travaillent comme journaliers à Tripoli et sont obligées de sortir tous les jours pour subvenir aux besoins de leur famille. L’impact du Coronavirus exacerbe aujourd’hui la terrible crise économique qui affecte tout le pays. En janvier dernier, les estimations officielles craignaient que 45% de la population vivrait dans la pauvreté en 2020. Cela pourrait être bien pire du fait de la pandémie.
« Le Coronavirus nous a mis à genoux. Avant, même avec la crise économique, je gagnais encore 40 000 livres (environ 24€) par jour. Aujourd'hui, je vis avec 10 000 livres par jour (6€) », explique Omar, une trentaine d'années, qui travaille chez un marchand de légumes.
Des milliers de personnes souffrent désormais de la faim.
Tripoli est la ville la plus pauvre du Liban. Des milliers de personnes y souffrent désormais de la faim. Pour avoir de quoi manger, des familles recherchent des herbes sauvages dans les champs et du bois pour cuisiner faute d’avoir de quoi acheter du gaz.
Bahaa, 24 ans, témoigne : « Nous sommes affamés. Ici, les enfants ne vont plus à l'école. Ils font des petits boulots pour aider leurs parents. Vous les trouvez dans les rues à la recherche de morceaux de ferraille et de plastique, qu'ils vendent au kilo. »
Beaucoup de familles n'ont plus de meubles dans leur maison parce qu'ils les ont vendus pour payer leur loyer ou acheter de la nourriture.
Dans l'un des quartiers pauvres de la ville, Khadijeh, 39 ans, mère de quatre enfants, fait face à ces difficultés : « Nous avons trois mois de retard pour notre loyer. Chaque jour, nous courons le risque d'être expulsés et de finir à la rue. Dans cette ville, on ne trouve rien d’autre que des gens pauvres et affamés. »
* Certains noms ont été modifiés pour protéger les identités.
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Dans le monde, CARE unit ses forces avec 5 autres ONG pour répondre à l’urgence Coronavirus en France tout comme dans les zones les plus vulnérables de la planète. C'est l'Alliance Urgences. Ensemble, nous sommes plus forts et complémentaires : Action Contre la Faim, CARE France, Handicap International, Médecins du Monde, Plan International et Solidarités International.