La plus grande crise de déplacement au monde
Le Soudan fait face à une crise humanitaire historique. Alors que les organisations de la société civile alertent à nouveau sur le risque imminent de crimes d’atrocité à El Fasher (Darfour Nord), le bilan de ces deux années de conflit est sans précédent, avec la plus grande crise de déplacés au monde, forçant 12,6 millions de personnes à fuir leur foyer et exposant les femmes et les filles à des dangers systématiques.
Explosion des violences sexuelles envers les femmes et filles
Alors que des crimes contre l’humanité sont perpétrés contre les populations civiles, les femmes et les filles vivent sous la menace constante de violences sexuelles, d’abus et de harcèlements systématiques liées au conflit.
La demande de services pour les personnes ayant subi des violences sexuelles a augmenté de 288 %, et l’ampleur réelle de ce fléau est probablement bien plus importante que ce qui est rapporté, la peur de la stigmatisation, des représailles et le manque de soutien empêchant de nombreuses survivantes de se manifester.
Les femmes plus exposées à l'insécurité alimentaire
Avec la famine désormais confirmée au Darfour Nord et menaçant 17 autres régions, le Soudan est confronté à une urgence alimentaire massive. D’ici mai 2025, 24,6 millions de personnes – soit plus de la moitié de la population – n’auront pas suffisamment à manger et auront besoin d’une aide immédiate.
Près de 5 millions d’enfants et de femmes enceintes souffrent de malnutrition aiguë. Les foyers dirigés par des femmes sont touchés de manière disproportionnée, avec 64 % confrontés à l’insécurité alimentaire, contre 48 % des foyers dirigés par des hommes dans dix États.
« Grâce aux cuisines communautaires gérées par les personnes déplacées, nous avons pu fournir de la nourriture et de l’eau. Cela a permis un accès digne à l’alimentation tout en protégeant contre l’exploitation. Toutefois, les récentes coupes de financement menacent ces cuisines vitales, privant des centaines de milliers de familles vulnérables de leur principale source de nourriture. »
Nagat Hommeda, directrice exécutive de Rayra for Awareness and Development Organization, organisation partenaire de CARE Soudan
Moins de 10% des fonds humanitaires nécessaires collectés
La réponse humanitaire au Soudan reste gravement sous-financée, avec seulement 10 % des fonds nécessaires collectés à ce jour. Cela laisse des millions de personnes sans protection adéquate, sans abri, sans nourriture, sans eau ni soins médicaux, rendant quasi impossible l’accès des plus nécessiteux aux services essentiels.
Un financement immédiat et de qualité pour les organisations locales dirigées par des femmes est essentiel, car elles jouent non seulement un rôle de premier plan dans la réponse, mais sont également cruciales pour la consolidation de la paix et la cohésion sociale.
CARE appelle au cessez-le-feu immédiat
CARE appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable. Nous appelons les parties au conflit à revenir à la table des négociations et à respecter leurs engagements pris dans le cadre de la Déclaration de Djeddah, notamment en facilitant un accès humanitaire immédiat, sans entrave et sécurisé aux populations les plus vulnérables, et en protégeant les civils, conformément au droit international humanitaire.
Conflit au Soudan : découvrez le nouveau rapport de CARE
Deux ans après le début du violent conflit au Soudan, la crise a englouti tout le pays, s’est propagée à toute la région et ne montre aucun signe d’apaisement. Des milliers de personnes continuent d’être tuées, affamées et violées, tandis que des millions de personnes fuient désespérément au-delà des frontières.
Face à l’urgence, l’ONG CARE lance l’alerte et publie son rapport sur la plus grande catastrophe humanitaire au monde.
L'action de CARE au Soudan du Sud
L’ONG CARE est présente au Soudan du Sud depuis les années 1970. Nous menons des projets de santé, nutrition et sécurité alimentaire, développement économique, lutte contre les violences contre les femmes et les filles et consolidation de la paix.
Pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles, CARE a contribué à mettre en place un réseau solide d’organisations de défense des droits des femmes.
Pour apporter des soins de santé, CARE a géré 70 établissements de santé et huit cliniques mobiles dans des zones reculées à Jonglei, Unity et dans l’ouest du Bahr El Ghazal.