40 millions de personnes sont menacées de malnutrition dans le sud et l’est de l’Afrique en raison du phénomène El Niño, selon une récente estimation de l’ONU. CARE y apporte une aide alimentaire d'urgence et soutient les agriculteurs de ces régions à faire face aux impacts d'une terrible sécheresse.
La pire sécheresse de ces 35 dernières années
« Qu’est-ce que El Niño exactement ? On m’a posé cette question plus d’une fois ces derniers mois. Pour beaucoup, El Niño est un terme abstrait. Alors que pour 40 millions de personnes en Afrique australe, il s’agit d’un phénomène climatique qui a des conséquences tout à fait concrètes. Elles vivent la pire sécheresse de ces 35 dernières années », explique Marc Nosbach, directeur de CARE Mozambique.
« La saison dernière, les pluies ne sont pas tombées dans de nombreuses parties de la région : cela a un impact sur l’élevage et la production agricole, sur le prix des céréales, sur la disponibilité de l’eau et les moyens de subsistance », poursuit Marc.
La moitié de la population de cette partie du monde survit avec moins d’un dollar US par jour.
Les 3/4 de la population d’Afrique australe vivent dans des régions rurales et leur survie dépend de l’agriculture. Or, la production céréalière de la région a chuté de 23 %.
« Il est impossible pour ces personnes d’acheter de la nourriture, en particulier depuis que les prix du marché ont plus que doublé dans certains pays. Au Mozambique, où je mène la réponse d’urgence de CARE, près de 2 millions de personnes se battent pour survivre », explique Marc Nosbach.
« Je n’ai jamais vu une telle sécheresse. »
« J’ai été agricultrice toute ma vie. Je ne me rappelle pas un jour sans avoir été travailler au champ. J’ai traversé des temps difficiles, mais je n’ai jamais vu une telle sécheresse. Avant la sécheresse, mes récoltes étaient si bonnes que j’avais besoin d’un chariot pour transporter mes récoltes. Mais nombre d’agriculteurs n’ont rien pu récolter depuis l’an dernier », témoigne Almarinda, agricultrice à Funhalouro, dans la province d’Inhambane.
Plus de 70% de la population au Mozambique dépendent de l’agriculture. Le ministre de l’Agriculture estime que la moitié des agriculteurs du pays (près d'un million) sont touchés par la sécheresse et ont vu leurs récoltes détruites.
CARE soutient les petits agriculteurs
Afin d’accompagner les communautés à s’adapter aux chocs climatiques, CARE promeut l’agriculture intelligente et biologique, notamment via l’utilisation de graines résistantes à la sécheresse et de méthodes aidant à augmenter naturellement la productivité.
Almarinda, fait partie des 4 000 familles bénéficiant de ce programme :
« Je suis les formations dispensées par CARE : j’ai appris des techniques pour mieux protéger le sol et j’ai reçu des graines résistantes à la sécheresse. Ainsi, j’ai réussi à faire pousser du maïs alors que d’autres n’y sont pas parvenus. J’ai aussi commencé à faire pousser des noix de cajou comme source de revenu alternative afin de nourrir mes six enfants. »
Vous pouvez nous aider à poursuivre notre action.
CARE travaille au Mozambique depuis 1984. Afin de lutter contre l’insécurité alimentaire provoquée par le phénomène El Niño, CARE a déjà apporté une aide alimentaire à 500 000 personnes.