Les ONG présentes en Afrique australe réitèrent leur appel auprès des bailleurs à débloquer de toute urgence des fonds afin de sauver des vies et de subvenir aux besoins de millions de personnes affectées par la pire sécheresse des 35 dernières années, provoquée par El Niño.
Jusqu’à la prochaine récolte prévue en 2017, 18 millions de personnes devraient avoir besoin d’une aide d’urgence. Pourtant, sur les 1,2 milliard de dollars US nécessaires au Comité régional inter-organisations (RIASCO), dont font partie ces ONG, pour agir d’ici mars 2017, seuls 16% ont été collectés.
Récemment déclarée catastrophe naturelle par la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), cette sécheresse a provoqué un déficit de 9,3 millions de tonnes dans la production de céréales et la mort de centaines de milliers de têtes de bétail. Environ 579 000 enfants ont besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë. Le plan d’action du RIASCO vise à soutenir l’appel lancé dernièrement par la SADC.
« Les sécheresses, comme celle provoquée cette année par El Niño, deviennent plus fréquentes et plus intenses : cette tendance devrait malheureusement se confirmer si des mesures ne sont pas prises dans les plus brefs délais. Il est temps d’agir. La communauté internationale doit entièrement financer le plan d’action du RIASCO, non seulement pour sauver des vies mais aussi pour garantir que tout est mis en œuvre pour empêcher une crise de cette ampleur de se reproduire », déclare M. Timo Pakkala, le coordinateur El Niño au sein du bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour l’Afrique australe.
Les familles vivant dans de nombreuses zones de la région touchée ont épuisé leurs derniers stocks de nourriture, plus tôt que d’habitude à cause des récoltes qui ont été faibles, voire nulles. L’accès de plus en plus limité à l’eau potable a d’ores et déjà des conséquences importantes, notamment en matière de santé et d’éducation. 70% des personnes de la région vivent de l’agriculture. Il est essentiel de leur fournir des semences et des engrais avant la prochaine période de plantation qui commence en octobre.
« Nous sommes arrivés à un point critique. La population est à bout et les gouvernements des pays de la région peinent à répondre à l’ensemble des besoins. Si les bailleurs tardent à verser des fonds pour la réponse, des millions de personnes vont souffrir et les avancées obtenues ces dernières années, au prix de nombreux efforts, en termes de développement, seront perdues. Détourner le regard n’est plus une option. Nous avons l’expertise nécessaire pour aider les communautés à survivre et à renforcer leur capacité de résilience face au changement climatique et de résistance aux chocs futurs. Les bailleurs doivent comprendre l’urgence et permettre aux ONG de faire leur travail efficacement », explique Emma Naylor-Ngugi, la directrice régionale de CARE.
La réponse humanitaire est en cours depuis 2015, mais la crise s’est intensifiée et notre capacité à intervenir rapidement pour aider les personnes les plus vulnérables dépend de ces fonds additionnels.
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