Les catastrophes naturelles ont des conséquences immédiates pour les populations

Partout dans le monde, les phénomènes météorologiques extrêmes s’intensifient. 

Les inondations de septembre 2024 ont détruit près de 56 000 habitations dans le Nord du Cameroun. Depuis le début de la saison des pluies de cette année, les inondations ont déjà fait plus de 320 morts au Nigéria, 341 au Tchad, 217 au Niger, et bien d’autres. Ces catastrophes climatiques ont de nombreuses conséquences : perte de vies humaines, habitations et infrastructures détruites, destruction des récoltes

« L'irrégularité des pluies est un effet concret du changement climatique, car des zones auparavant cultivables ont été inondées, des villages détruits, des troupeaux déplacés à cause de pluies très fortes et inhabituelles dans certaines régions. »

Y. Boire, Mali

Lorsqu’un tel drame survient, il entraine souvent des déplacements massifs de populations. Pour ces milliers, parfois ces millions de personnes, survivre devient un combat. Les femmes notamment, sont particulièrement exposées aux risques de violences sexistes et sexuelles.

D’autres conséquences des dérèglements climatiques sont plus surprenantes 

70 % des organisations interrogées ont soulevé les impacts des vagues de chaleur : elles entrainent par exemple le dysfonctionnement d’équipements essentiels dans les centres de santé (comme les générateurs), qui peut mettre des vies en danger.

« La région de l’Extrême-Nord du Cameroun a été durement touchée par les inondations. De nombreuses infrastructures de santé ont été touchées, entraînant des complications pour les femmes enceintes et les personnes âgées. Lorsque les écoles sont mobilisées pour accueillir des personnes déplacées, elles ne peuvent plus accueillir les élèves. Les cultures maraîchères sont également affectées. Cela a eu un impact sur les revenus des agriculteurs et agricultrices qui ont chuté drastiquement, voire disparu », témoigne Yinda, Cameroun 

Les impacts moins visibles et à long terme du changement climatique

Outre les catastrophes naturelles, le changement climatique entraine des bouleversements latents, qui ont des impacts moins visibles et à plus long terme. Selon les personnes interrogées, 1 personne sur 4 est gravement affectée par les impacts du changement climatique dans sa localité, que ce soit en termes de perte de moyens de subsistance, de santé, de vies humaines.

La hausse progressive des températures notamment est source de nombreux bouleversements quotidiens. La situation est particulièrement grave pour celles et ceux qui dépendent de l’agriculture pour vivre. En effet, les ressources essentielles comme l’eau se raréfient, et leurs plantations sont régulièrement victimes des sécheresses ou inondations.

« Dans un village d’agropasteurs et d’éleveurs et éleveuses, les points d’eau sont devenus très rares en raison de l’assèchement de la nappe phréatique. Les éleveurs, nombreux pour trop peu de points d’eau, doivent parcourir 20 à 25 km entre le point d’eau et les zones de pâturage. Une femme a été obligée de passer la nuit autour du point d’eau, et a dû laisser ses enfants seuls au village. Un de ses enfants de 3 ans s’est perdu et est mort de soif car il s’est enfui pendant la nuit pour chercher sa mère », témoigne Issa au Tchad.

© CARE
© CARE

Le nombre de décès liés au changement climatique ne cesse d’augmenter

Les municipalités interrogées, représentant environ 45 millions d’habitants dans 10 pays, estiment à 30 000 le nombre de décès annuels imputables au changement climatique. Ces décès sont liés aux catastrophes naturelles, mais aussi aux dérèglements à long terme.

L’extrapolation de ce chiffre à la population totale de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui comprend 460 millions d’habitants, suggère une estimation de 310 000 décès par an dus aux conséquences directes du changement climatique dans la région. À combien de décès annuels faut-il s’attendre dans les années à venir ? Face aux enjeux immenses, les États réunis à la COP29 doivent agir de toute urgence et prendre des mesures concrètes pour l’avenir de la planète et sa population.

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En savoir plus sur l’étude 

La lutte contre le changement climatique nécessite une réelle participation des communautés les plus touchées pour définir les priorités et les stratégies.

Dans ce contexte, l’ONG CARE France a consulté 219 organisations, dont 149 organisations de la société civile et 77 municipalités dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Tchad, Bénin, Centrafrique, Sénégal, Guinée, Mali, Togo, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo, Niger), afin de connaitre leur réalité quotidienne et leurs demandes auprès des États actuellement réunis à la COP29 pour faire de la justice climatique une réalité.

L’étude menée par CARE France parue en novembre 2024 est divisée en un volet quantitatif et un volet qualitatif.

L'action de CARE contre le changement climatique

Parce qu’il est urgent d’agir, les équipes de l’ONG CARE se mobilisent dans plus de 100 pays contre le changement climatique et ses conséquences. Grâce à votre précieux soutien et à plus de 75 ans d’expertise humanitaire :

  • CARE soutient des projets de réduction des risques de catastrophes naturelles  et climatiques (renforcement des bâtiments, plans d’évacuation, stockage de nourriture…) et fournit une aide humanitaire d’urgence aux populations lorsqu’une catastrophe survient.
  • Nous aidons les populations les plus impactées et notamment les agriculteurs et agricultrices à s’adapter face aux dérèglements grâce à des solutions simples comme l’agroécologie.
  • Nous luttons pour la préservation ou la restauration de l’environnement.
  • Lors des conférences internationales sur le climat, nous soutenons la voix des populations les plus affectées afin que les gouvernements prennent des mesures  ambitieuses contre le changement climatique.

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