Financer la réparation des pertes et dommages, ces conséquences irréversibles du changement climatique

Les pertes et dommages correspondent aux impacts du changement climatique qui ont des conséquences irréversibles sur la vie des populations. Face à ces événements de grande ampleur, les communautés ne peuvent plus s’adapter ni les éviter. Les pertes et dommages peuvent être provoqués par des phénomènes extrêmes (ouragans, cyclones, inondations…) ou à occurrence lente, comme l’érosion côtière ou les sécheresses. 

Ils sont à la fois économiques (coût de la reconstruction suite à une catastrophe naturelle) et humains (terres agricoles dévastées, migrations forcées, augmentation de la faim…). Estimés à plusieurs centaines de millions de dollars à travers le monde, les pertes et dommages impactent des pays qui luttent déjà contre la pauvreté.

C’est dans ce contexte qu’a été adopté le Fonds pour les pertes et dommages lors de la COP28 à Dubaï. Mais un an après, un flou persiste sur ce qui doit être couvert ou non par ce fonds. Les organisations consultées par CARE estiment qu’une meilleure définition des priorités et des besoins qui devront être pris en charge par ce fonds est nécessaire pour soutenir concrètement les populations.

Soutenir l’adaptation à long terme au changement climatique des communautés touchées

L’adaptation a pour objectif de trouver de nouvelles solutions pour anticiper les impacts du changement climatique et en limiter les conséquences et les dommages pour les populations et les économies. Pour l’instant, les mesures d’urgence mises en place, notamment suite à une catastrophe naturelle, ne tiennent pas suffisamment compte de ces besoins d’adaptation.

« Dans le nord du Cameroun, il y a des régions où tout a été détruit et il faut reconstruire. Dans ces cas-là, il faut aller au-delà de la reconstruction et inclure des plans d’adaptation à long terme. »

Y. Boire, Mali

Pour les 200 organisations interrogées, différencier les pertes et dommages du financement de l’adaptation au changement climatique, et prioriser les allocations selon les besoins est un facteur essentiel de la réussite des politiques climatiques.

Mettre en place des politiques climatiques qui prennent en compte la voix des femmes

Les femmes sont les plus impactées par le changement climatique à travers le monde.

« Nous, les femmes, nous sommes très touchées par le changement climatique car c’est nous qui veillons au bien-être de notre famille. C’est nous qui allons puiser l’eau tous les jours. Si l’eau devient rare, nous nous devons de trouver des solutions. »

Febby, soutenue par CARE en Zambie

Les organisations de la société civile, conscientes de ces enjeux, exigent que les décisions et les plans mis en place pour lutter ou s’adapter face aux bouleversements climatiques prennent en compte leurs besoins.

© Paul Assaker/ CARE
Une femme plante un arbre en Zambie
© Paul Assaker/ CARE

Inclure les organisations de la société civiles et les municipalités dans les stratégies climatiques

Les organisations de la société civile et les collectivités locales sont au plus proche des enjeux climatiques locaux et des besoins des populations. Les stratégies d’adaptation au changement climatique et de réparation des pertes et dommages doivent donc pleinement intégrer ces acteurs clés. 

« En cas de catastrophe, la contribution des organisations locales est très importante, car elles sont présentes sur le terrain pendant longtemps. »

Yinda, Cameroun 

Encourager une aide tournée vers les initiatives locales

En plus d’inclure les organisations locales dans l’élaboration des politiques climatiques, ces dernières préconisent d’allouer 50 à 70 % des fonds sous forme de subventions directement aux initiatives locales, en donnant la priorité aux communautés rurales et éloignées. Il est important que le financement apporté par les pays développés pour réparer les pertes et dommages causés par des évènements climatiques destructeurs soit additionnel et qu’il n’alourdisse pas la dette des pays touchés. Il faut ainsi privilégier des outils de financement tel que les dons ou les prêts concessionnels, qui doivent s’ajouter à l’aide financière déjà engagée pour l’adaptation et l’atténuation.

« Les associations humanitaires ne sont là que pour un temps donné et ne peuvent pas couvrir toutes les zones du pays. Chaque communauté doit avoir son propre plan, sans s’appuyer uniquement sur des partenaires qui ne sont pas locaux et qui n’ont aucune connaissance des réalités », témoigne Y. Boire, Mali.

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En savoir plus sur l’étude 

La lutte contre le changement climatique nécessite une réelle participation des communautés les plus touchées pour définir les priorités et les stratégies.

Dans ce contexte, l’ONG CARE France a consulté 219 organisations, dont 149 organisations de la société civile et 77 municipalités dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Tchad, Bénin, Centrafrique, Sénégal, Guinée, Mali, Togo, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo, Niger), afin de connaitre leur réalité quotidienne et leurs demandes auprès des États actuellement réunis à la COP29 pour faire de la justice climatique une réalité.

L’étude menée par CARE France parue en novembre 2024 est divisée en un volet quantitatif et un volet qualitatif.

L'action de CARE contre le changement climatique

Parce qu’il est urgent d’agir, les équipes de l’ONG CARE se mobilisent dans plus de 100 pays contre le changement climatique et ses conséquences. Grâce à votre précieux soutien et à plus de 75 ans d’expertise humanitaire :

  • CARE soutient des projets de réduction des risques de catastrophes naturelles  et climatiques (renforcement des bâtiments, plans d’évacuation, stockage de nourriture…) et fournit une aide humanitaire d’urgence aux populations lorsqu’une catastrophe survient.
  • Nous aidons les populations les plus impactées et notamment les agriculteurs et agricultrices à s’adapter face aux dérèglements grâce à des solutions simples comme l’agroécologie.
  • Nous luttons pour la préservation ou la restauration de l’environnement.
  • Lors des conférences internationales sur le climat, nous soutenons la voix des populations les plus affectées afin que les gouvernements prennent des mesures  ambitieuses contre le changement climatique.

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