Une crise plus longue qui impacte de plus en plus de personnes
La crise alimentaire mondiale actuelle ne montre aucun signe de ralentissement. Elle progresse au contraire à la même vitesse depuis déjà 3 ans (1) :
- +40% de nouvelles personnes impactées chaque année depuis 2019 : le nombre de nouvelles personnes souffrant de la faim ne cesse d’augmenter (+209,6 millions en 2022)
- Le nombre de nouvelles personnes souffrant de la faim à cause de la crise actuelle dépasse même le pic de la précédente crise alimentaire mondiale : avec, entre le pic de 2019 et aujourd’hui, une différence de 112 millions de nouvelles personnes atteintes par la faim dans le monde.
- La crise alimentaire actuelle est amplifiée par le Covid-19, les chocs des prix du carburant et des denrées alimentaires eux même induits par les conflits et les crises climatiques.
(1) Le rapport de CARE, 2023 est à télécharger ici
Les fonds débloqués sont insuffisants par rapport à l’ampleur de cette crise alimentaire mondiale
En 2022, les financements humanitaires qui devaient notamment lutter contre cette crise alimentaire mondiale ne couvraient qu’à peine la moitié des besoins. On est loin de la mobilisation massive de la précédente crise : les financements débloqués en 2007-2008 avaient couvert 72% des besoins, permettant ainsi d’enrayer la crise. « Alors que les décideurs ont répondu à la crise de 2008 par un financement sans précédent, la crise de 2022 ne fait pas l’objet de la même urgence dans la mise à l’échelle. Or, la crise est deux fois plus grave aujourd’hui » , déclare Emily Janoch qui a participé à cette étude de CARE.
La progression de la crise précédente avait été enrayée après deux ans. En orange sur le graphique, on voit que la progression de la famine avait nettement ralenti. Le nombre de nouvelles personnes sous-alimentées avait effectivement diminué grâce aux financements débloqués.
La progression de la crise précédente avait été enrayée après deux ans. En orange sur le graphique, on voit que la progression de la famine avait nettement ralenti. Le nombre de nouvelles personnes sous-alimentées avait effectivement diminué grâce aux financements débloqués.
Le système alimentaire n’a pas été suffisamment financé après 2008
"Nous n'avons pas besoin de nouvelles solutions, nous avons besoin de systèmes plus solides."
Emily Janoch de CARE
Aussi, le rapport de l’ONG CARE démontre que la communauté internationale n’a pas su tirer les leçons de la crise alimentaire de 2008. La réponse mondiale faite en 2008 a manqué de réflexion stratégique à moyen long terme, pour notamment faire face aux futures crises alimentaires mondiales. Les financements ont été alloués de manière inégale et des secteurs clés comme l’agriculture ont largement été sous financés. « L’intensification de la crise et le financement visant à répondre aux besoins immédiats n’ont pas permis de planifier suffisamment la sécurité alimentaire à moyen et à long terme pour éviter l’ampleur de la crise actuelle » , explique Emily Janoch.
La faim n’est pas une fatalité. Ensemble, nous avons les moyens d’y remédier !
Chez CARE, voilà 75 ans que nous nous battons au quotidien pour lutter contre la pauvreté. Et contre l’insécurité alimentaire, des actions sont possibles dès maintenant : dans plus de 100 pays, nous accompagnons les familles et personnes vulnérables dans leur lutte contre la pauvreté :
- Formation des populations sur les méthodes d’agroécologie, pour garantir la sécurité alimentaire tout en préservant l’environnement
- Soutien au développement de filières agricoles, en apportant une aide technique et matérielle (outils agricoles ou bétails)
- Soutien à la construction d’infrastructures comme des greniers de stockage alimentaire
- Soutien à l’accès des femmes à la propriété agricole et au développement d’entreprises agricoles, ainsi qu’à l’activité d’élevage.
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