La probable entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat dès cette année, après la ratification de la Chine et des Etats-Unis annoncée avant le G20, est une bonne nouvelle. Elle ne doit pas cacher, cependant, la réalité de l’urgence climatique : signer et ratifier l’Accord de Paris, c’est bien ; l’appliquer et accélérer l’action avant 2020, c’est indispensable. Avec des avancées modestes, ce dernier G20 est une occasion manquée pour les pays les plus riches de la planète, représentant les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre mondiales, d’accélérer les efforts pour rester bien en-dessous des 2°C de réchauffement climatique, tels qu’ils se sont engagés à le faire dans le cadre de l’Accord de Paris.
« Le G20, qui traite des questions financières, doit impérativement traduire les engagements de la COP21 en mesures concrètes visant à sortir les financements publics et privés des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), pour les investir dans les énergies renouvelables et les autres solutions de la transition écologique. Ce G20 n’a pas permis d’avancées majeures. Afin de planifier la transition, nous attendons que tous les pays du G20 publient, avant 2018, des plans de sortie des énergies fossiles, leur permettant d’atteindre 100% d’énergies renouvelables à horizon 2050. Une mention qui était présente dans le texte de ce G20 mais n’a pas survécu aux derniers moments de la négociation », explique Armelle Le Comte, chargée de plaidoyer Climat et énergies fossiles à Oxfam France.
« Tandis que la Chine se présente comme le nouveau pays moteur de l’action climatique, l’Europe, elle n’a toujours pas ratifié l’Accord de Paris à cause de désaccords internes. La Chine est devenue le leader mondial des énergies renouvelables, avec 103 milliards dollars investis en 2015, mais l’Europe hésite encore à accélérer sa transition énergétique. Elle accumule les retards dans le développement du solaire ou de l’éolien, ou dans l’efficacité énergétique des camions ou de l’industrie. La ratification de l’Accord de Paris par la Chine et les Etats-Unis est un appel au réveil de l’Europe en matière climatique », alerte Célia Gautier, responsables des politiques européennes et internationales au Réseau Action Climat.
« Pour mettre en œuvre l’Accord de Paris, nous attendons du G20 qu’il oblige les entreprises et les investisseurs à publier des informations sur l’exposition de leurs investissements aux risques climatiques. Ce reporting est un des outils nécessaires pour aider leur transfert des énergies fossiles aux énergies renouvelables. Cette année, les résultats ne sont pas au rendez-vous. La France doit dès à présent travailler à convaincre les autres Etats du G20 à s’engager dans cette voie, aux côtés de la présidence allemande pour 2017. Malgré ses limites, l’article 173 de la Loi de transition énergétique française est un exemple sur lequel elle peut s’appuyer » demande Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre France.
« Si les États veulent être cohérents avec la COP21, ils ne peuvent pas continuer à subventionner les énergies fossiles polluantes, y compris en France. Le coût de ces subventions pour la société française, d’après le FMI, est de 30 milliards d’euros par an. Les modes de transport routier et aérien, les plus émetteurs de gaz à effet de serre, sont avantagés par rapport aux transports propres : ils bénéficient d’une exonération de taxe partielle ou totale sur la consommation de carburant. Nous attendons donc du gouvernement qu’il mette en place, avant son départ, un calendrier officiel de suppression des subventions et niches fiscales pour les énergies fossiles », alerte Denis Voisin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot.
Contacts presse :
- Célia Gautier, Responsable des politiques européennes et internationales au Réseau Action Climat : celia@rac-f.org, +33 6 72 34 00 27
- Laury-Anne Bellessa, Chargée des relations médias chez CARE France : bellessa@carefrance.org, +33 6 24 61 85 37
- Caroline Prak, Responsable communication et médias, Oxfam France : cprak@oxfamfrance.org, +33 6 31 25 94 74
- Denis Voisin, Porte Parole, Fondation Nicolas Hulot : d.voisin@fnh.org, +33 6 98 46 00 42
- Lucie Pinson, Chargée de campagne Finance privée / Coface, Les Amis de la Terre France : lucie.pinson@amisdelaterre.org, +33 6 79 54 37 15
- Benoit Hartmann, Porte Parole, France Nature Environnement : porteparolefne@gmail.com, +33 6 87 70 41 07