"Les bombardements vont commencer. Je ne sais pas où aller !"

« Où dois-je aller ? Je ne sais pas où aller ! »  Ce message d’angoisse d’un membre de notre équipe nous est parvenu via WhatsApp. Il avait reçu un ordre d’évacuation annonçant de prochains bombardements. C’est le quotidien des deux millions de femmes, d’enfants et hommes à Gaza depuis la fin du cessez-le-feu mi-mars. Plus globalement depuis le début du conflit en octobre 2023.

Son quartier était encerclé par les chars israéliens, notre collègue craignait d’être pris pour cible en fuyant avec sa famille. Je sentais la panique monter dans ses messages. Il ne trouvait pas la route d’évacuation.

Car Gaza est méconnaissable, rasée par les bombes. Même pour les familles qui ont vécu là toute leur vie : des cratères remplacent les rues, les bâtiments familiers ont été détruits.

En 14 ans d'humanitaire, je n'ai jamais vu de telles destructions

Les derniers jours ont été les plus meurtriers depuis le début du conflit : plus de 800 morts en une semaine, portant le total de victimes à plus de 50 000 depuis octobre 2023. L’une de nos collègues vient de perdre neuf membres de sa famille dans un seul bombardement. Chaque jour, les habitants reçoivent des ordres d’évacuation, aussi bien au nord qu’au sud. Aucun endroit n’est sûr. Les bâtiments des Nations Unies censés être protégés ont été bombardés, tout comme une clinique soutenue par CARE.

En plus de 14 années de travail humanitaire dans les zones de conflit, y compris en Syrie et au Yémen, je n’ai jamais vu une telle destruction. J’étais dans le nord de Gaza il y a 3 semaines, j’avais l’impression surréaliste d’être sur la lune. Partout des cratères, de la poussière. Et les gens y sont totalement coincés, personne ne peut fuir, ne peut sortir de Gaza. Tout comme aucune aide ne rentre.

© CARE
Ramadan à Gaza
© CARE

Plus que quelques jours de stocks d'aide : un blocus total

Depuis 26 jours, aucune aide humanitaire n’a pu entrer dans Gaza. Plus de nourriture, plus d’eau, plus de carburant pour alimenter les générateurs des hôpitaux et des stations de traitement de l’eau. Le blocus de l’aide est utilisé comme arme de guerre.

Les réserves s’amenuisent à une vitesse alarmante. L’eau potable devient introuvable, l’accès aux soins est pratiquement inexistant par rapport à l’ampleur des besoins. Ce n’est plus une question de semaines, mais de jours avant une catastrophe totale.

Les familles sont à bout. Des mères, y compris des femmes enceintes, se privent de nourriture pour tenter de nourrir leurs enfants. La malnutrition aiguë progresse dangereusement avec toujours ce risque de famine. Avant le cessez-le-feu, trop peu d’aide humanitaire nécessaire parvenait à Gaza. Aujourd’hui, il n’y a plus rien.

Le choc est d’autant plus brutal que le cessez-le-feu avait créé un vrai sentiment d’espoir. Les populations voulaient croire à la paix après 15 mois de cauchemar. Combien de temps les populations de Gaza vont pouvoir vivre dans ce sentiment de terreur totale sans aucune aide pour leur survie ?

CARE appelle à un cessez-le-feu immédiat, à la fin des attaques contre les populations civiles, à la libération de tous les otages, au respect du droit humanitaire et au passage sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza.

CARE continue d'agir à Gaza

  • En tant qu’ONG de solidarité internationale, CARE agit en Palestine depuis 1948. Depuis l’escalade du conflit en octobre 2023, nos équipes et partenaires ont aidé plus de 850 000 personnes. Si nos équipes essayent de survivre avec leur famille face au regain de violences, nous continuons aussi nos actions. Même si nos stocks arrivent à épuisement, nous assurons des distributions d’abris, de couvertures et matelas, d’eau potable, de kits d’hygiène, soutien médical via plusieurs cliniques et centres de santé
  • Nous continuons aussi d’agir en Cisjordanie où les besoins humanitaires augmentent chaque jour du fait des déplacements forcés.
  • Dans le cadre de sa réponse multi-crises, l’ONG CARE apporte une aide humanitaire d’urgence aux populations dans le besoin : Gaza, Syrie, Afghanistan… En soutenant notre Fonds d’urgence, vous nous permettez d’apporter une aide vitale. 

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