Comme pour des millions de personnes à Gaza, le conflit a bouleversé la vie de Saaed
« Je me souviens du jour où j’ai décidé de devenir travailleur humanitaire. J’ai grandi sous occupation, dans une atmosphère marquée par le désespoir. Je voulais plus que tout aider ma communauté.
Avant la guerre, ma femme était enseignante, mes enfants allaient à l’école. Malgré l’occupation, nous trouvions le bonheur dans les petites choses du quotidien : partager un repas, dormir dans son propre lit.
Comme d’autres Gazaouis, nous avons dû fuir plusieurs fois ces derniers mois. Quelques jours après que la guerre a éclaté, notre quartier a été bombardé. Nous nous sommes réfugiés chez mon frère. Une semaine plus tard, la maison de mon frère a elle aussi été attaquée…
J’ai perdu de la famille, des amis et des collègues. Nous avons perdu nos maisons, nos rêves. Mes enfants ont peur des bombardements et des frappes aériennes que nous entendons jour et nuit. Le matin quand je pars au travail, ils me supplient de rester. »
L’urgence d’une aide humanitaire à Gaza
« D’un refuge à l’autre, j’ai continué à coordonner l’aide humanitaire d’urgence de CARE pour plus de 2 millions de personnes. Aussi difficile que soit ma situation, d’autres familles ont besoin de mon aide. »
"Chaque goutte d’eau, chaque bouchée de pain, chaque produit d’hygiène et chaque tente est d’une importance capitale pour la population de Gaza."
« Pour moi, c’est une « journée réussie » quand des colis CARE franchissent la frontière.
Mais on voit chaque jour le chagrin et l’horreur dans les yeux des gens. Certains sont aussi très malades. Il n’est pas rare de voir un enfant ou une jeune mère tousser, ou souffrir de diarrhée et de maladies de la peau. Pour dormir, des familles utilisent des bâches accrochées à des arbres en guise d’abris de fortune. D’autres, totalement démunies, dorment dehors. »
Vivre dans la peur de la guerre : le quotidien des travailleurs humanitaires
« Il est très dangereux pour les travailleurs humanitaires de circuler dans Gaza. Depuis octobre, trop d’humanitaires ont perdu la vie dans cette guerre. Chaque jour, je consulte l’équipe de sécurité de CARE pour réduire les risques autant que possible. Mais tant que cette guerre durera, nous ne serons en sécurité nulle part à Gaza.
L’accès à l’électricité est rare, ou inexistant. Il est difficile de passer des appels ou d’envoyer des messages. Les retraits d’argent, les simples opérations bancaires et l’accès au carburant… Tout est difficile.
Je suis fier de tout le travail réalisé par notre équipe ! Fier de la résilience de mes collègues et du nombre de vies que nous avons sauvées malgré le manque de ressources et les dangers. La situation est psychologiquement exigeante pour chacune et chacun d’entre nous. Chaque jour, nous parlons à des personnes qui ont perdu des êtres chers, à des mères qui craignent que la maladie emporte leurs enfants, à des enfants qui se murent dans le silence. Les travailleurs humanitaires sont eux aussi profondément marqués par la guerre. Nous vivons dans un état constant de peur et d’incertitude. »
L’avenir de Gaza, entre espoir et crainte
« Ma plus grande inquiétude est la sécurité et le bien-être de ma famille. Mes enfants pourront-ils retrouver une enfance normale un jour ? Quelles marques la guerre laissera-t-elle sur le reste de leur vie ? J’aimerais qu’ils grandissent en sécurité, qu’ils puissent retourner à l’école et concrétiser leurs rêves.
Je ne souhaite que la paix pour Gaza. Et que les gens du monde entier voient ce que nous traversons.
"Derrières les chiffres et les statistiques, il y a des êtres humains avec des familles, des rêves et des aspirations. Des familles comme la mienne."
« J’espère qu’ils nous soutiendront afin que nous puissions continuer à sauver des vies. »
L'action de CARE à Gaza
- L’ONG CARE agit en Palestine depuis 1948. Depuis l’escalade du conflit à Gaza en octobre 2023, l’équipe locale de CARE et ses partenaires ont aidé plus de 300 000 personnes : distributions d’abris, de couvertures et matelas, d’eau potable, de kits d’hygiène, soutien médical.
- Nous continuons aussi d’agir en Cisjordanie : soutien à l’agriculture, développement économique des femmes, programmes de santé axés sur la lutte contre les violences basées sur le genre, la santé sexuelle et reproductive et la santé mentale des enfants.
- Dans le cadre de sa réponse multi-crises, l’ONG CARE soutient les populations dans le besoin : Gaza, Syrie, Afghanistan… Nous apportons une aide humanitaire d’urgence partout où nous sommes en capacité de le faire. Notre mandat est clair : soutenir les victimes qui en ont besoin. Nous sommes résolument apolitiques afin de garantir notre accès à ces communautés impactées. En soutenant notre Fonds d’urgence, vous nous permettez d’apporter une aide vitale lors de ces crises.
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