50 000 réfugiés sont actuellement bloqués en Grèce. Sherine, réfugiée syrienne, témoigne de l’insalubrité des campements informels autour d’Athènes. Nos équipes y ont déjà aidé plus de 2 000 personnes.
Des milliers de réfugiés bloqués en Grèce
Suite à la fermeture des frontières dans les Balkans et à l’accord entre l’Europe et la Turquie, 46 000 personnes se retrouvent coincés en Grèce continentale où elles survivent dans des conditions difficiles*. La majorité d’entre elles vivent dans des camps de fortune sur plus de 30 sites répartis dans des régions reculées.
Elles manquent de nourriture, d’abris sûrs, d’installations sanitaires et d’informations sur les démarches à effectuer pour demander l’asile, faire une demande de réinstallation ou de regroupement familial. Les réfugiés, dont un nombre croissant de femmes et d’enfants, ont cruellement besoin d’aide. Ils vivent dans l’inquiétude.
L'Europe doit être solidaire
Le plan de réinstallation prévu par l’Europe exigeait de procéder à 20 000 réinstallations d’ici mi-mai. À ce jour, seulement 876 personnes ont été réinstallées.
De plus, la capacité de la Grèce, pays particulièrement touché par la crise économique, à renforcer son système de protection et d’accueil des réfugiés est limité. Sur les 5 000 experts attendus pour soutenir le bureau européen d’appui pour l’asile en Grèce, seulement 300 sont arrivés.
* Les autres réfugiés sont actuellement coincés dans les îles grecques.
« Ici, nous sommes dépouillés de notre dignité et de notre avenir. »
Sherine est originaire d’Alep. En février, sa maison a été détruite par une bombe. Son mari a vendu sa boutique de téléphones portables et leur voiture pour payer leur voyage jusqu’en Europe. Quelques jours plus tard, ils ont pris un avion pour la Turquie, avec leurs deux garçons, Ismail et Syed, âgés de 4 et 6 ans.
Arrivés au village d’Idomeni, ils ont constaté que la frontière avec la Macédoine était fermée depuis quelques jours. Après avoir attendu là pendant 35 jours, ils ont fini par rejoindre un autre camp informel au port du Pirée, où environ 2 500 personnes vivent dans des tentes surpeuplées. Le quai d’embarquement E1 est devenu leur nouvelle maison.
« Personne ne voudrait vivre ici plus d’une journée. Ce n’est pas un endroit approprié pour des enfants. Ce n’est pas sûr, il n’y a pas d’école et pas assez de sanitaires. Au moins, nous recevons de la nourriture, mais presque exclusivement des pâtes et l’état de santé de mes enfants se dégrade.
J’ai été naïve de penser que l’Europe nous accueillerait à bras ouverts pour cette raison. Mais, quand nous sommes arrivés, je me suis rendue compte que nous étions vus comme des terroristes. Je suis seulement une maman qui veut que ses enfants aillent à l’école et vivent en sécurité. J’invite les politiciens qui conçoivent de telles lois à vivre une seule journée avec nous dans notre tente. Je me demande si, alors, ils se sentiront comme moi, dépouillés de leur dignité, de leur humanité, de leur avenir. »
Jusqu’à maintenant, Sherine et sa famille n’ont pas fait de demande de réinstallation. Ils ignoraient auprès de qui faire la demande et quelles options se présentaient à eux.
CARE a déjà soutenu 2 000 personnes
CARE aide financièrement les réfugiés à Athènes et dans le nord du pays, afin qu’ils puissent couvrir certains de leurs besoins fondamentaux (nourriture, vêtements, soins de santé). Jusqu’à maintenant, CARE et son partenaire local, l’association Solidarity Now, ont soutenu 2 000 réfugiés.
Dans les mois à venir, CARE prévoit de distribuer des kits d’hygiène aux réfugiés et de leur procurer un accès à l’eau ainsi que des installations sanitaires. Nos équipes mèneront des séances de sensibilisation aux pratiques et règles d’hygiène. CARE fournira également un accès gratuit à internet et des services de rechargement de téléphones portables dans certains des sites.
Comme Sherine, quatre millions de Syriens ont fuit les violences. Beaucoup essaient de venir en Europe dans l'espoir de trouver un endroit sûr. La fermeture des frontières précarisent leurs conditions et les poussent entre les mains des passeurs.
Nous demandons aux pays de l’Union européenne de respecter les droits fondamentaux des réfugiés et de mettre en place des voies d’accès légales et sûres pour les personnes ayant besoin de protection.
En Europe, nous apportons une aide humanitaire aux réfugiés en Grèce, dans les Balkans, en Allemagne et en Autriche. Nos équipes soutiennent également les populations syriennes en Syrie, en Jordanie, au Liban et en Turquie.