Près de 2 500 réfugiés, la majorité venant de Syrie, sont bloqués depuis des semaines voire des mois au port du Pirée à Athènes. CARE aide ces familles. Nos équipes ont également recueilli le témoignage de Reem et de son mari Walid. Originaires d’Alep, ils témoignent des épreuves qu’ils vivent depuis cinq ans et de leur espoir de trouver un endroit sûr pour leurs cinq enfants.
« Nos enfants n’ont pas été à l’école depuis des années mais ils reconnaissent parfaitement les sons de la guerre »
Reem et son mari se souviennent des horreurs qu’ils ont vécues en Syrie. Cela a marqué à jamais leurs cinq enfants.
« Les enfants sont résistants et font preuve d’une grande capacité d’adaptation mais comment leur expliquer la situation en Syrie : notre maison a été bombardée, nous avons tout perdu », témoigne Reem.
« Nous avons vendu tout ce qui nous restait pour que nos enfants soient en sécurité. Nous avons fui Alep et la guerre. Nos enfants n’ont pas été à l’école depuis des années mais ils savent parfaitement faire la différence entre les sons des tirs d’artillerie, des bombardements aériens et des armes de guerre. Ils ont grandi avec ça », explique son mari Walid.
Reem raconte les difficultés de leur long exil :
« Les premières semaines de notre fuite, nous faisions comme si tout cela était un jeu pour ne pas inquiéter les enfants. Toutes les épreuves que nous vivions faisaient partie d’une grande aventure. Aujourd’hui, ils sont malades et ont compris que rien de cela n’était un jeu. »
« Cela fait des semaines que nous dormons à même le sol »
En Grèce, ils vivent désormais dans le campement installé dans le port du Pirée. Leurs conditions de vie y sont très difficiles.
« Ici, il n’y a que quelques salles de bains avec de l’eau froide pour des centaines de personnes. Certains enfants ont la gale. Je prie pour que mes enfants soient épargnés.
Nous dormons à même le sol. Nous n’avons pas d’intimité et ne nous sentons pas en sécurité. Cela fait des années que je ne dors pratiquement pas. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même », raconte Reem.
« Je pense que les gens en Europe ne connaissent pas notre situation. S’ils savaient, ils viendraient nous aider »
Walid est désespéré par cette situation et ne pense qu’au sort de ses enfants :
« Comment en sommes-nous arrivés là ? Où avons-nous mené nos enfants en espérant qu’ils soient de nouveau en sécurité ? Maintenant, ils sont coincés dans ces limbes. Je n’ai plus d’espoir pour l’avenir. Je ne veux qu’une seule chose : trouver un endroit sûr. Le lieu n’a pas d’importance, du moment que nous échappons à la guerre. »
Reem, quant à elle, s’efforce de rester positive et garde espoir en la générosité des pays européens :
« L’essentiel c’est que notre famille soit réunie. Je pense que les gens en Europe ne connaissent pas notre situation. S’ils savaient ce que nous vivons, ils viendraient nous aider. Ce n’est qu’une question de temps. Les choses vont s’arranger. »
Vous pouvez nous aider à soutenir les réfugiés
En Grèce, CARE distribue des kits d’hygiène ainsi qu’une assistance financière pour aider les réfugiés. Nous participons également à favoriser un accès à de l’eau potable et à des équipements sanitaires. Dans les jours à venir, nos équipes vont mettre en place des accès gratuits à internet ainsi que des endroits pour recharger les téléphones portables.
En Europe, nous apportons également une aide humanitaire aux réfugiés dans les Balkans, en Allemagne et en Autriche. Au Moyen-Orient, nos équipes soutiennent les populations syriennes en Syrie, en Jordanie, au Liban et en Turquie.
En plus de ces actions de terrain, nous demandons aux pays de l’Union européenne de respecter les droits fondamentaux des réfugiés et de mettre en place des voies d’accès légales et sûres pour les personnes ayant besoin de protection.