50 000 réfugiés sont actuellement coincés en Grèce. Nos équipes ont déjà aidé plus de 2 000 personnes. Parmi elles, des femmes et des enfants qui espèrent pouvoir rejoindre leur famille déjà installée en Allemagne ou en Suède.
« Nous sommes arrivés jusque-là. Et maintenant ? »
Tahani, 38 ans, a quitté Damas avec deux de ses quatre enfants, sa fille de 16 ans et son fils de 6 ans. Le reste de sa famille a rejoint l’Allemagne en avion.
« Mon mari voulait payer un passeur pour que nous puissions les rejoindre. Mais personne ne s’est montré. »
Tahani a alors vendu tous ses biens et ses bijoux pour rassembler la somme de 4 000 € afin de pouvoir quitter la Syrie et la guerre.
Tahani rêve d'un futur sans guerre pour ses enfants
« Ces dernières années, je ne pensais qu’à une seule chose : il existait des endroits qui n’étaient pas en guerre, où les gens ne s’entretuaient pas, où mes enfants pourraient aller à l’école. Quand j’ai entendu que l’Europe fermait ses frontières, j’en ai eu la nausée. Nous venions de si loin et j’ai dépensé tout mon argent. »
En Grèce, Tahani et ses enfants vivent dans un camp informel de réfugiés, près d’Athènes. Avec l’aide financière distribuée par CARE, elle achètera de la nourriture pour sa famille et des bâches en plastique pour protéger leur tente de la pluie et de la boue.
« Je n’ai pas réussi à rejoindre mon mari et mes enfants en Suède. »
Maize, 38 ans, a fui la région du Golan en Syrie avec son fils de 7 ans et sa fille de 16 ans.
« Il y avait tout le temps des combats dans notre ville. Une fois, nous n’avons pas pu sortir de notre maison pendant une semaine et nous n’avions rien à manger. Nous avions trop peur d’aller dehors pour acheter du pain. »
Ses deux autres fils et son mari ont rejoint la Suède il y a quelques mois.
« Mon mari a été emprisonné pendant deux ans en Syrie. Des hommes nous harcelaient, ma fille et moi. Quand mon mari a été libéré, il a quitté le pays avec nos aînés pour qu’ils n’aient pas à rejoindre l’armée. »
Leur périple jusqu'en Europe
En septembre 2015, Maize est arrivée en Turquie, espérant rejoindre l’Europe légalement, en engageant une démarche de réunification familiale. Lorsqu’elle a reçu une réponse négative, elle a décidé de donner le reste de son argent à des passeurs pour rejoindre la Suède.
« Je suis professeure. Mon fils n’a jamais été scolarisé et ma fille ne va plus l’école depuis trois ans. Je veux qu’ils aient une vie meilleure. »
Mais lorsque Maize est arrivée à Idomeni, la frontière était déjà fermée. Après six semaines, ils ont perdu espoir.
Réunification familiale : des démarches administratives compliquées
Désormais, ils vivent dans un camp près d’Athènes. Ils essayent d’obtenir un accord de réunification familiale mais la tâche n’est pas aisée.
« Les services administratifs ne sont joignables qu’une heure par semaine et nous devons les contacter via Skype. Il n’y a pas de Wi-Fi dans notre camp et je n’ai pas les moyens d’acheter suffisamment de crédits téléphoniques. Des milliers de personnes composent le même numéro pour accéder à ce service. Je ne sais pas comment nous sommes censés parvenir à les joindre. »
CARE a déjà aidé 2 200 réfugiés. Vous pouvez nous aider à poursuivre notre action
CARE aide financièrement les réfugiés à Athènes et dans le nord du pays, afin qu’ils puissent couvrir certains de leurs besoins fondamentaux (nourriture, vêtements, soins de santé). CARE fournit également un accès gratuit à internet et des services de rechargement de téléphones portables dans certains des sites.
Dans les semaines à venir, CARE et son partenaire local, l’association Solidarity Now, prévoient de distribuer des kits d’hygiène aux réfugiés et de leur procurer un accès à l’eau ainsi que des installations sanitaires. Nos équipes mèneront des séances de sensibilisation aux pratiques et règles d’hygiène.