Les conséquences des crises augmentent la mortalité maternelle

L’absence de moyens de transport pour les femmes enceintes, les établissements de santé non fonctionnels et le manque de fournitures essentielles sont des problèmes majeurs causé par deux ans de conflit. En conséquence, de nombreuses femmes sont contraintes d’accoucher à domicile sans assistance qualifiée, augmentant ainsi le nombre de décès maternels. Avant le conflit, le Tigré enregistrait moins de 200 décès maternels pour 100 000 naissances. Aujourd’hui, ce chiffre atteint 840 (1), soit 60 fois plus que le taux de mortalité maternelle au Royaume-Uni qui est de 13 décès (2).  La plupart des décès au Tigré sont dus à des causes évitables.

Kahsa, 36 ans, soutenue par CARE témoigne : « Une femme de notre village est morte d’une hémorragie en accouchant chez elle pendant le conflit. »

Avec le soutien de CARE, Kahsa et les femmes leaders transforment leur communauté

Kahsa fait partie d’un groupe de 25 femmes leaders dans les situations d’urgence soutenu par CARE et notre partenaire, une association locale . Ces 25 femmes se réunissent régulièrement pour discuter de sujets liés à l’égalité des genres, tels que la participation des femmes à la vie politique de leur village et région, la création d’activités économiques par des femmes, et la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Leur objectif est de défendre les droits des femmes et de renforcer leur voix au sein de la communauté. 

« Avant, nous n’étions pas représentées dans la société. Nos maris étaient les chefs. Il était tabou pour une femme de parler au nom de la communauté. Aujourd’hui, nous participons aux prises de décision. Nous parlons haut et fort. Nous avons enfin une voix et nous nous battons pour nous, les mères », déclare Kahsa. 

Car Kahsa et sa communauté s’efforcent aussi de réduire les accouchements à domicile, particulièrement risqués sans assistance médicale qualifiée. 

un groupe de femmes en Ethiopie
© CARE
femme Ethiopie Afrique
© CARE
« Même après le conflit, il n'y a toujours pas de services de transport médical. Lors d'une de nos réunions, nous avons discuté du nombre élevé d'accouchements à domicile et trouvé une solution ensemble ».

Un groupe de femmes volontaires ont recours à une méthode traditionnelle pour transporter les patientes : deux bâtons et un sac en guise de civière. La marche jusqu’à la clinique prend trente minutes. Bien que fonctionnelle, cette méthode ne remplace pas un accès adéquat à des établissements de santé fonctionnels.
 

Pour cela, en plus, d’aider les femmes à s’organiser, CARE soutient le centre de santé proche du village de Kasha.

« CARE a participé à construire un point d’eau car avant notre intervention, les femmes étaient obligées d’apporter un jerricane de 5 litres d’eau pour pouvoir accoucher dans des conditions hygiénique », explique Kahsa.  

La complémentarité de nos actions fait la valeur ajoutée de notre intervention. En combinant nos compétences techniques, comme l’accès à l’eau, avec le renforcement des capacités des femmes leaders, CARE permet aux communautés de surmonter les défis et de construire un avenir meilleur. 

(1)  Royal College Obstetricians & Gynaecologists, 2023  ; (2) Oxford Population health 2024 

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