L’excision, c’est quoi ?
L’excision est une mutilation génitale. Elle consiste en l’ablation partielle ou totale de l’appareil génital féminin extérieur (clitoris et petites lèvres), réalisée à l’aide d’un couteau, de lames de rasoir, de tessons, ou de tout objet contondant, pour des raisons non médicales.
Les filles et les femmes qui en sont victimes vivent généralement dans l’ouest, l’est et le nord-est de l’Afrique, ainsi que dans certains pays du Moyen-Orient et d’Asie.
En 2023, 4,2 millions de filles risquent de subir cet acte de violence, selon l’ONU (2)
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Quelles sont les raisons des excisions ?
Ces mutilations génitales sont généralement effectuées entre l’enfance et avant l’âge de 15 ans par des exciseurs traditionnels ou du personnel médical, pour des raisons qui varient d’une région à l’autre (croyance religieuse, superstition, assurer la fidélité conjugale, …). L’excision est aussi un moyen pour les hommes de contrôler la sexualité de leurs femmes.
Quels sont les dangers de l’excision ?
L’excision n’a aucune justification sur le plan médical et entrave le fonctionnement naturel des filles et des femmes. Plus l’intervention est importante, plus le risque pour la santé s’accroît, à court terme (douleur violente, hémorragie, septicémie, …) mais également à long terme (problèmes urinaires, menstruelles, vaginaux, …).
L’excision met en péril la santé physique, mentale, sexuelle, et le bien-être des filles et des femmes, et viole leurs droits fondamentaux.
Les filles et les femmes victimes d’excision ne sont pas consentantes. Les personnes qui la pratiquent portent atteinte à leur intégrité physique et morale, mais également à leurs droits humains en matière de santé, de sécurité, au droit de vivre à l’abri de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ces actes de violence sont le reflet de discriminations profondément enracinées à l’égard des femmes.
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L’excision, dans les années à venir
Le nombre de victimes de cette pratique pourrait doubler d’ici à 2050, pour plusieurs raisons:
- Le Covid-19, qui a obligé de nombreuses écoles à fermer et a perturbé les programmes destinées à mieux protéger les femmes et les filles.
- Le réchauffement climatique, qui fragilise l’équilibre économique et alimentaire de nombreuses familles et conduit les parents à marier très tôt leurs filles. Or, chaque fille mariée de façon précoce risque d’être victime de ce type de violences.
Le nombre de victimes de mutilations génitales féminines pourrait doubler d’ici à 2050.
Comment lutter contre l’excision ?
La sensibilisation des communautés et l’éducation des jeunes filles sont essentiels pour mettre fin au fléau de l’excision. En Somalie, 99% des femmes et filles âgées de 15 à 49 ans ont subi ces mutilations sexuelles entre l’âge de 5 et 9 ans (3). Dans ce pays, l’association CARE encourage les filles à se battre contre l’excision , grâce à un programme de formation en leadership destiné aux femmes et aux filles, afin que celles-ci deviennent de véritables militantes contre les mutilations génitales féminines. Elles sont sensibilisées à leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive, à la problématique des grossesses précoces et aux risques que ces pratiques présentent pour leur santé, et peuvent ensuite intégrer un groupe de lutte contre l’excision pour diffuser, aux côtés des équipes de CARE, ces informations auprès de leurs amis et de leur famille, des membres de leur communauté, mais aussi des enfants dans les écoles.
"Lorsque nous sensibilisons les parents et les personnes les plus âgées de notre communauté, certains nous disent : vous n’êtes que des enfants, pourquoi pourriez-vous nous dire quelque chose ? Mais nous continuons notre travail, parce que notre voix doit être entendue sur ce sujet qui nous concerne."
Jaweria, jeune fille formée au leadership par l’ONG CARE
Depuis la création du programme, 2 000 jeunes filles ont été formées en Somalie.
Sources : (1) Unicef, 2016 ; (2) Unicef, 2023 ; (3) Nations Unies, 2022
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