Un an après le séisme qui a dévasté le Népal, la période de reconstruction a commencé. Après avoir apporté une aide d’urgence aux victimes, CARE forme les familles et des maçons professionnels à rebâtir des maisons plus solides. Découvrez les témoignages des habitants de la région de Dhading.
« Notre maison familiale a été entièrement détruite »
Bed Kumari Shrestha vit à Salyantar, dans l’une des régions les plus touchées par le tremblement de terre. Près de 90% des maisons de son district ont été endommagées ou totalement détruites. La maison de Bed ne fait pas exception.
« Nous étions en train de préparer le repas avec ma fille, dans la cuisine, quand nous avons senti la première secousse. Nous avons couru dans l’arrière-cour. Ma petite-fille jouait devant la maison. J’avais peur qu’elle essaye de retourner à l’intérieur », explique Bed.
Heureusement, aucun membre de sa famille n’a été grièvement blessé mais les dégâts matériels sont très importants.
« Cela fait plusieurs générations que nous vivions là. Le père de mon mari, et son grand père avant lui, avaient construit peu à peu cette maison de 3 étages. Aujourd’hui, elle est entièrement détruite. Cela va nous prendre beaucoup de temps pour la reconstruire », se désole Bed.
Des abris sûrs en attendant la reconstruction des maisons
Rapidement après le séisme, les équipes de CARE ont distribué à la famille de Bed du matériel pour construire un abri temporaire : bâches, tôles, outils, clous, etc.
Depuis plusieurs mois, CARE et son partenaire local SAHAS organisent des formations afin de renforcer les connaissances techniques des communautés pour construire des abris sûrs.
« Ces séances de sensibilisation m’ont appris comment mieux arranger notre abri temporaire. Nous avons su comment nous protéger pendant la mousson et l’hiver très froid qui ont suivi le séisme », explique Bed.
Ces formations vont également aider les familles à reconstruire leur maison.
CARE diffuse des techniques de construction antisismiques
La reconstruction du village de Bed a tout juste débuté, même si de nombreuses familles attendent que le programme national de reconstruction soit lancé par le gouvernement. Chaque famille dont la maison a été endommagée doit recevoir la somme de 1 700€ (2 000 dollars).
Afin d’aider les familles affectées, CARE et SAHAS forment également des maçons locaux aux techniques de construction antisismiques. L’objectif est d’ajouter des éléments consolidateurs aux méthodes traditionnelles : ajouts de bois ou bambous dans la structure en roche taillée pour absorber les vibrations, des pierres angulaires suffisamment longues pour constituer un joint solide entre les murs.
« Je veux construire des maisons sûres et solides, pas des tombeaux »
Pyaksi est l’une des rares femmes qui participent à ces formations professionnelles. Après la disparition de son mari il y a plus de 10 ans, Pyaksi s’est formée sur les chantiers de son village mais n’avait jamais suivi de formations techniques.
« Nous expliquons aux propriétaires des maisons pourquoi il est important d’utiliser ces nouvelles techniques. Je veux construire des maisons sûres et solides, pas des tombeaux », explique Pyaksi qui travaille désormais avec deux autres maçons formés par CARE.
« Cette formation et ces nouveaux savoir-faire ont permis d’augmenter mon revenu de 800 à 1200 roupies par jour (soit 6 à 10€ de plus par jour). Je peux subvenir aux besoins de ma famille. J’espère que cela servira d’exemple aux autres femmes de ma communauté. Elles doivent savoir qu’une femme peut travailler et gagner de l’argent comme les hommes. »
CARE a formé une centaine de maçons
Un homme du village se réjouit des effets positifs de l’action de CARE :
« Reconstruire nos maisons va coûter cher. Nous allons réutiliser les matériaux de nos maisons détruites, comme les pierres, mais il faudra payer la main d’œuvre expérimentée. Notre village se situe dans une zone reculée. Auparavant, les maçons venaient de très loin et cela coûtait très cher. Maintenant, nous avons des maçons au sein même de la communauté. »
CARE mène ce programme dans plusieurs villages au Népal. Nos équipes ont déjà formé une centaine de maçons.
* Ces témoignages ont été recueillis par Margaux Saillard, membre de l’équipe « urgences » de CARE France