Lal Subha et Bishnu vivent dans un village de la région de Gorkha, situé à l'épicentre du séisme de l'an dernier. Elles évoquent l'impact positif des programmes CARE en matière d'hygiène dans leur quotidien.
En réponse aux dommages causés par les deux séismes qui ont frappé le Népal en 2015, CARE a mis en place des programmes d’assainissement et d’hygiène à destination de 120 000 personnes. Afin de limiter l’apparition et la propagation de maladies, nos équipes ont distribué des kits d’hygiène et soutenu la reconstruction de latrines.
Découvrez les témoignages de deux bénéficiaires de ces programmes. Lal Subha et Bishnu vivent dans le village de Barpak, à 1 900m d’altitude, dans la région de Gorkha. Plus de 80% des maisons de ce village, situé à l’épicentre du séisme, ont été endommagées ou détruites.
Lal Subha : « Nous devions faire plusieurs heures de queue pour utiliser les deux toilettes publiques ont qui résisté au séisme »
« J’ai tout perdu à cause des tremblements de terre : ma maison, mes vêtements et les ustensiles qui me servaient à fabriquer le vin artisanal que je vendais.
Les premières semaines après le séisme ont été très dures. J’ai dû vivre dans une tente avec mes voisins. Mes toilettes avaient été détruites. Je n’avais aucune intimité. C’était très difficile.
Heureusement, deux toilettes publiques, construites sur une base bétonnée, ont résisté aux séismes. Un matin, j’avais très mal au ventre et j’ai couru vers les toilettes. Il y avait déjà une centaine de personnes qui faisaient la queue. Même de loin, on pouvait sentir l’odeur nauséabonde des toilettes. J’ai attendu pendant près de deux heures. Je me demandais comment j’en étais arrivée là. Toutes les choses basiques étaient devenues si compliquées. Je me sentais impuissante et seule, car mon mari est mort il y a plusieurs années et j’ai peu de nouvelles de mon fils parti à Katmandou.
Le manque d’hygiène commençait à m’inquiéter. J’avais peur de tomber malade. Heureusement un mois après le séisme, j’ai obtenu de l’aide de plusieurs ONG : j’ai pu construire un abri en tôle sur le terrain de mon cousin et CARE m’a aidée à construire des toilettes. Les équipes de CARE m’ont également appris les bonnes pratiques en termes d’hygiène. J’ai compris qu’un environnement propre nous protège de plusieurs maladies transmissibles. »
Bishnu : «J’avais peur des maladies à cause du manque d’hygiène après le séisme »
« Tous nos biens ont été enfouis sous les décombres : nos habits, notre nourriture, nos produits d’hygiène.Après le séisme, nous avons porté les mêmes vêtements pendant des semaines. Ils devenaient très sales. Heureusement, nous avons réussi à récupérer quelques vêtements sous les décombres mais ils étaient couverts de boue et de poussière.
J’avais peur que des maladies se répandent dans notre village car peu d’habitants se lavaient les mains, notamment après avoir fait leurs besoins. Heureusement, l’un de nos voisins a retrouvé un peu de savon qu’il a partagé avec notre famille.
Quand CARE nous a distribué des kits d’hygiène, j’ai été soulagée car cela allait aider notre village à éviter la propagation de maladies. J’ai aussi reçu des serviettes hygiéniques. C’était un cadeau tombé du ciel, car j’avais mes règles et les magasins étaient détruits ou endommagés. J’ai pu garder une bonne hygiène pendant cette période difficile. »
CARE poursuit son action
L'action de CARE se poursuit : Il alerte aussi sur l’arrivée imminente des quatre mois de mousson, avec ses pluies torrentielles et ses épidémies, comme les diarrhées sanglantes et les typhoïdes. Après des actions de réponse à l’urgence, CARE participe à la reconstruction des régions les plus affectées par les séismes. Nos équipes soutiennent les communautés à rebâtir de nouvelles latrines, plus solides, afin qu’elles puissent résister à d’éventuelles prochaines catastrophes. Nous poursuivons également nos campagnes de sensibilisation aux bonnes pratiques en matière d’hygiène.