En 2014, plus de 4 millions de personnes au Niger étaient victimes d'insécurité alimentaire. Cette situation est due en partie aux effets du changement climatique dans la région sahélienne. CARE soutient les populations rurales à adapter leurs techniques agricoles et pastorales.

L'association humanitaire CARE lutte contre le changement climatique
En 2014, plus de 4 millions de personnes au Niger étaient victimes d'insécurité alimentaire. © CARE

L'insécurité alimentaire au Niger

Depuis une dizaine d'années, les crises alimentaires qui affectent le Niger sont de plus en plus rapprochées (1 toutes les 3 ans) et de plus grande ampleur. Cela s'explique notamment par l'impact du changement climatique sur les pluies : démarrage tardif de la saison des pluies, augmentation des jours secs, fréquences plus importantes des inondations, etc.

Les conséquences sont directes sur les productions céréalières et l'activité pastorale, et donc sur la sécurité alimentaire des populations. 60% des familles nigériennes n'arrivent à couvrir que 3 à 5 mois de leurs besoins alimentaires annuels.

La nécessité de renforcer les actions d'adaptation au changement climatique

Aujourd'hui, les populations peinent à se remettre d'une crise lorsqu'une autre survient. Des millions de personnes sont prisonnières d'un cycle sans fin : à chaque crise, elles perdent leurs cultures et bétail ou les bradent afin de survivre. Elles deviennent de plus en plus vulnérables.

Le système d'aide actuel ne permet pas de briser ce cercle vicieux :

« La communauté internationale et les autorités locales se contentent aujourd'hui d'une réponse partielle à l'urgence. Seule la moitié des fonds demandés par les Nations unies pour les besoins d'urgences a été financé en 2014. Nous savons que la prévention et l'adaptation coutent 3 à 4 fois moins cher. Il est temps que la communauté internationale modifie ses approches pour privilégier un impact durable à moyen et long-terme », explique Omar Tankari du bureau CARE au Niger.

L'association humanitaire CARE lutte contre le changement climatique
Ces dernières décennies, les éleveurs nigériens ont perdu une importante part de leur bétail du fait des sécheresses récurrentes. © CARE

L'action de CARE

Les équipes de CARE soutiennent les populations nigériennes en développant des structures de collecte de l'information climatique afin de mieux anticiper les conditions météorologiques. CARE renforce aussi les compétences des paysans et éleveurs, en soutenant notamment des techniques de production résilientes à la sécheresse.

La distribution de petits ruminants

Ces dernières décennies, les éleveurs nigériens ont perdu une importante part de leur bétail du fait des sécheresses récurrentes. Dans le département de Dakoro, CARE a aidé 200 femmes à acquérir 400 petits ruminants. Après les premières mises-bas, une partie des animaux est offerte à d'autres femmes. Ce projet a permis d'améliorer la qualité du régime alimentaire des familles et d'augmenter leur revenu.

« En 2012, j'ai reçu un couple d'ovins. 6 mois après, la brebis a mis bas deux agneaux. J'en ai vendu un. Cela m'a permis de récupérer mon champ mis en gage il y a deux ans. A l'approche de la saison des pluies, j'ai vendu la brebis pour en acheter une plus petite. J'ai utilisé l'argent économisé pour acheter de la nourriture », témoigne Mme Tchima Adamou, 55 ans, mère de 9 enfants.

Conférence

« La faim, l'autre visage du changement climatique », le 26 mai 2015.

A six mois de la COP21, et quelques jours avant la session de négociations sur l'accord de Paris à Bonn, les représentants des gouvernements, de la recherche, des sociétés civiles se réunissent pour débattre des conséquences du changement climatique sur la faim et la sous nutrition, et sur la place qu'il faut accorder à ces enjeux dans l'accord de Paris.

Pour en savoir plus et s'inscrire : http://faimetclimat.com