Qu’est-ce que les "páramos" et pourquoi faut-il les protéger ?
Les ressources en eau douce se raréfient partout dans le monde. Un constat qui met en évidence l’importance de certains écosystèmes naturels qui jouent un rôle de régulation hydrique indispensable. En Equateur, les landes d’altitudes appelés « páramos andins » captent l’eau des pluies et de la fonte des glaciers, alimentent les rivières, et ce faisant approvisionnent en eau les communautés qui vivent en aval. C’est par exemple le cas de la province de Tungurahua, dont l’approvisionnement en eau provient à 90% des páramos (1).
Mais cet écosystème, qui abrite une faune et une flore diversifiées, est sévèrement menacé :
- par le changement climatique à l’origine de périodes de sécheresses qui réduisent le débit en eau des rivières ;
- par les activités agricoles extensives, qui empiètent de plus en plus sur les zones de páramos au fur et à mesure des années.
Les communautés andines qui dépendent de l’eau des páramos à la fois pour produire de la nourriture et pour leur propre consommation, voient leurs conditions de vie directement menacées par leur disparition. L’ONG CARE a choisi de soutenir les communautés impactées qui désirent être actrices de la préservation de ces écosystèmes.
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Comment préserver les páramos sur le long terme ? La mobilisation nécessaire de tous les acteurs
Doña Maria est productrice agroécologique. Avec le soutien de CARE, elle joue désormais un rôle clef dans la protection des páramos, en tant que porte-parole du conseil cantonal des productrices agroécologiques. « C’était un grand défi d’assumer ce rôle de leader, mais j’ai été accompagnée par CARE dans mes fonctions. J’ai appris à prendre la parole en public et porter la voix de ma communauté. Maintenant je comprends l’importance de faire le lien entre les acteurs qui dépendent des páramos et je me sens capable d’assumer n’importe quelle responsabilité » , explique-t-elle.
Pour se poursuivre sur le long terme sans le soutien de l’ONG CARE, la protection des páramos nécessite la mobilisation et la collaboration de tous les acteurs et utilisateurs des ressources en eau. Cela inclue les communautés, les autorités locales et les entreprises, notamment celles du secteur agricole.
Afin que toutes et tous aient un même socle de connaissances, l’ONG CARE a mis en place des ateliers de sensibilisation sur le changement climatique, la protection des ressources naturelles et les pratiques d’agroécologie. Nous renforçons également les espaces de concertation multi-acteurs pour fluidifier les échanges et soutenons la voix des femmes petite productrices issues de communautés indigènes, souvent tenues à l’écart des processus de concertation et de prise de décision.
L’ONG CARE soutient la voix des femmes petite productrices issues de communautés indigènes.
L’ingrédient clé pour que le projet perdure sans l’ONG CARE : son modèle économique
En plus d’appuyer les femmes petites productrices dans leurs activités agroécologiques, CARE les a formées à l’entreprenariat. L’objectif : leur permettre de trouver des débouchés pour leur production et de maximiser leurs revenus.
En parallèle, un mécanisme de financement public-privé appelé « fonds pour l’eau » a été mis en place en concertation avec les différents acteurs du territoire, qui fonctionne sur le modèle suivant : les grands utilisateurs des ressources en eau que sont les entreprises du secteur agricole paient une contribution au fonds, qui est collectée par les autorité locales, et gérée par les communautés. Le fonds permet de financer des actions de protection de la nature et des écosystèmes, à l’initiative des habitants de la région.
Voilà un cercle vertueux, qui profite à toutes et à tous et garantit la gestion durable des ressources !
Un projet est véritablement terminé lorsque les parties impliquées peuvent collaborer sans nous. En tant qu’ONG, c’est une fierté de nous dire que le projet de préservation des páramos pourra un jour se poursuivre sans nous, en bénéficiant aux communautés.
Source : (1) Medium, 2020
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