Les conflits et la dégradation de la situation humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) ont forcé des centaines de milliers de personnes à fuir les violences. Beaucoup ont trouvé refuge en Ouganda. Ruwani, membre de nos équipes qui aident les réfugiés, témoigne.
Le conflit en RDC semble ne jamais prendre fin
La première fois que je suis venue sur les rives du lac Albert, qui constitue la frontière avec la RDC, c’était au mois du février, au plus fort de l’afflux de réfugiés congolais. À ce moment-là, plusieurs milliers de personnes arrivaient chaque jour. Les berges s’étaient transformées en camp de fortune. Vous pouviez voir des enfants remplir des bouteilles d’eau au même endroit où des femmes faisaient leur lessive et où des excréments flottaient… Personne n’était préparé à un tel afflux de réfugiés. Il a fallu s’organiser dans l’urgence.
Aujourd’hui, quand vous vous tenez au bord du lac, il n’est pas évident de deviner qu'une terrible crise se déroule juste de l'autre côté. Malgré tout, des dizaines de personnes traversent encore le lac quotidiennement au péril de leur vie. Toutes racontent les mêmes histoires effroyables. Le conflit en RDC semble ne jamais prendre fin :
« Le conflit se rapprochait chaque jour un peu plus. Dans le village voisin, il y a eu des massacres, des gens découpés en morceaux à coups de machette, des maisons brûlées, des vols de bétails… Nous avons décidé de fuir. Nous avons seulement eu le temps de prendre quelques vêtements. Tout le reste, nous l’avons laissé derrière nous… Le bateau pour traverser le lac était bondé », m’explique Gloria*, 18 ans.
J’ai entendu dire qu’ici, nous pourrions recommencer notre vie
Gloria a fui son village, situé dans la province d’Ituri, avec son mari et sa fille de deux ans. En RDC, elle était agricultrice, son mari pêcheur et passionné de football : il jouait pour l'équipe de leur village.
« Ici, il y a la paix. Tout que je souhaite, c’est la paix. Et j’avais entendu dire qu’ici, nous pourrions recommencer notre vie, qu’il y avait des services en place pour nous soutenir. »
Mais sans les fonds nécessaires, il sera très difficile pour les ONG et le pays de répondre à l’ensemble des besoins humanitaires. En effet, aux réfugiés congolais s’ajoute près d’1,4 million de réfugiés en provenance du Soudan du Sud. Les besoins sont multiples : eau potable, nourriture, abris mais aussi soutien psychosocial et aide aux victimes de violences sexuelles.
*Le prénom a été modifié
L'action de CARE en Ouganda
CARE intervient dans le site de réfugiés de Kyangwali, notamment auprès des femmes et des filles victimes de violences à travers un soutien psychologique et psychosocial. Nos équipes garantissent également un accès aux services essentiels : santé et abris.