La hausse des températures va s’accélérer si nous n’agissons pas face au changement climatique

« Chaque dixième de degré compte. Une Terre à 2 °C est déjà beaucoup moins habitable. À 3 °C, ce sera très, très difficilement gérable », affirme Gilles Ramstein, climatologue.

Les experts sont sans appel : au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre et sans mesures immédiates pour lutter contre les sources du changement climatique, les 3 °C de réchauffement seront atteints entre 2081 et 2100, selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) (1).
Ce scénario très probable risque de bouleverser l’ensemble de notre écosystème et de faire basculer des millions de vies. L’année 2024 aura déjà marqué un tournant : elle est la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne supérieure de 1,5°C sur la surface du globe (2). Elle a aussi été le théâtre de nombreuses catastrophes climatiques.

Alors que se passerait-il s’il faisait 3°C de plus ?

Montée du niveau des mers, inondations et déplacements massifs de populations

Des écosystèmes entiers brisés

La fonte des glaces en Arctique et en Antarctique, qui se réchauffent plus vite que les tropiques, aura pour conséquence une hausse considérable du niveau des mers et des océans et accélèrerait le processus déjà enclenché d’acidification des eaux. Cette acidification entrainera le déclin des écosystèmes marins, parmi les plus riches en biodiversité et les plus essentiels à la survie humaine.

Des villes et des pays ensevelis sous les eaux

Si les prévisions se confirment, de nombreux pans de territoire pourraient disparaitre. Les inondations pourraient considérablement augmenter et des millions de personnes pourraient perdre leur habitat.

Des villes et des pays verraient une grande partie de leur surface ensevelie, et donc inhabitable. C’est le cas de Jakarta, la capitale de l’Indonésie qui prévoit d’être déménagée, de Lagos au Nigéria, de Londres, de Venise ou encore de Miami (3). Pire encore, certains États insulaires comme les Maldives pourraient être quasi totalement rayés de la carte. Leurs populations deviendraient alors des réfugiés climatiques.Selon les scénarios les plus alarmants, 630 millions de personnes dans le monde pourraient vivre sur des terres exposées à des inondations chroniques d’ici à 2100.

Et en France ? La hausse du niveau des mers et des océans pourrait atteindre plus de 1 m d’ici 2100 *. Elle va engendrer des tempêtes de plus en plus violentes et une érosion du littoral. Plus de 50 000 logements et villes seraient menacés sur les côtes françaises (4).

Sécheresses et vagues de chaleurs plus fréquentes et mortelles

Intensification des sécheresses et des incendies

Alors que de nombreuses régions du monde sont déjà impactées par les canicules et les sécheresses, un scénario de +3°C démultiplierait ces effets dévastateurs :

  • À l’échelle du globe, les sécheresses seront multipliées par 4 par rapport à l’ère préindustrielle.
  • Le continent africain serait parmi les plus touchés, alors que sa population fait déjà face à des épisodes de stress hydrique intenses. Depuis 60 ans, l’Afrique s’est réchauffée plus rapidement que le reste du monde (5).
  • En Europe, les sécheresses feraient perdre 40 milliards d’euros par an (contre 9 milliards aujourd’hui) (6).
  • Le changement climatique accroît également les risques d’incendies de forêt et de feux incontrôlés, qui vont augmenter de 50% d’ici à 2100 (7).

Vagues de chaleurs et températures extrêmes

Le nombre de jours caniculaires pourrait exploser. La moitié de la population mondiale sera soumise à des températures létales pendant au moins 20 jours dans l’année en Europe, plus de 100 jours en Afrique, au Moyen-Orient, ou encore en Amérique du Sud. Ces vagues de chaleur constituent une menace extrême pour la santé publique, qui touche principalement les communautés les plus pauvres du monde.

En France d’ici 2050, le nombre de jours de vagues de chaleur devrait doubler, quel que soit le scénario d’émissions de gaz à effet de serre. Avec une hausse de la température de +3°C, ces vagues pourraient s’étaler de mai à octobre (8).

© CARE
© CARE

Eau potable et nourriture : des pénuries de plus en plus incontrôlables

L’eau potable serait une ressource de plus en plus rare

La hausse des vagues de chaleur et des sécheresses aurait une autre conséquence : plus de cinq milliards de personnes auront des difficultés à avoir de l’eau potable d’ici le milieu du siècle (9).

De nombreuses régions du monde, notamment parmi les plus touchées par la pauvreté, seront en situation de situation de stress hydrique ou de pénurie. Pour les populations qui luttent déjà aujourd’hui pour leur survie, ces changements seraient catastrophiques.

Une hausse de la faim et de la malnutrition

Le réchauffement climatique rend déjà difficile la culture d’un certain nombre de produits : café, raisins et chocolat par exemple. Mais de nombreuses cultures qui constituent la base de l’alimentation mondiale sont également menacées. Les agriculteurs et agricultrices des pays les plus pauvres voient déjà leurs récoltes détruites et leurs rendements diminuer. C’est pourtant leur seule source de revenus.

D’ici à 2100, le rendement moyen des cultures de blé et de maïs diminuera, quelle que soit l’augmentation des températures. Jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires seront touchées par la malnutrition d’ici à 2050 (10).

Peut-on éviter ce scénario ?

Si aucun continent ne sera épargné par ces bouleversements, ils toucheront en priorité les populations les moins responsables du changement climatique en Afrique, en Asie, dans des pays qui luttent déjà contre la pauvreté. C’est là toute l’injustice climatique.

On finit par une bonne nouvelle ? Il est encore possible de les empêcher ! Les États ne doivent plus perdre une minute et mettre en place des mesures à la hauteur de l’urgence : baisse drastique des pays les plus pollueurs des émissions de CO2, taxe pour les industries supers-pollueuses du pétrole, du gaz et du charbon, sortie de toutes les énergies fossiles, hausse de l’aide à l’adaptation pour les populations les plus impactées.

Sources :
(1) Rapport du Giec, 2021
(2) OMM, 2025
(3) World Economic Forum
(4) Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires
(5) OMM, 2024
(6) Commission Européenne
(7) ONU, 2022
(8) Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires
(9) ONU, 2023
(10) ONU, 2023

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  • Nous aidons les populations les plus impactées et notamment les agriculteurs et agricultrices à s’adapter face aux dérèglements grâce à des solutions simples comme l’agroécologie.
  • Nous luttons pour la préservation ou la restauration de l’environnement.
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