Combien de femmes meurent du fait de leur grossesse dans le monde ?
Dans le monde, 287 000 femmes sont mortes pendant leur grossesse, au moment de l’accouchement ou dans les quarante-deux jours suivant l’interruption de grossesse en 2020, selon les derniers chiffres de l’ONU (1). Ces données indiquent un recul majeur pour la santé maternelle : les décès maternels ont augmenté ou stagné dans presque l’ensemble des régions du monde.
Au-delà de ces terribles décès, il y a d’autres manques en termes de santé maternelle et reproductive : environ un tiers des femmes ne bénéficient pas de la moitié des contrôles prénatals recommandés ou ne reçoivent pas les soins postnatals essentiels (2). Aussi, dans beaucoup de pays, on dépossède les femmes de leur liberté de choix concernant leur propre santé et leur corps. Près de 270 millions de femmes n’ont pas accès à des méthodes modernes de planification familiale (3).
Quels pays sont les plus touchés par les décès maternels ?
Les chiffres mondiaux cachent de grandes disparités nationales en matière d’accès aux soins de santé. Les décès maternels sont largement concentrés dans les régions les plus pauvres du monde et dans les pays touchés par des conflits. Par exemple, environ 70 % de l’ensemble des décès maternels ont été enregistrés en Afrique subsaharienne (4).
Cependant, même certains pays riches ne sont pas épargnés par l’augmentation des taux de mortalité maternelle. Comme les États-Unis par exemple ou pour l’Europe, la Grèce.
Une fille de 15 ans en Afrique subsaharienne a 400 plus de risque de mourir à cause d’une grossesse qu’en Australie, en 2020.
– ONU.
Quelles sont les principales causes des décès maternels dans le monde ?
Trop de femmes meurent de causes évitables, c’est-à-dire de symptômes qui auraient pu être traités si elles avaient eu accès à des soins de santé de qualité. Parmi ces causes, on note les hémorragies graves, l’hypertension artérielle, les infections liées à la grossesse, les complications des avortements à risque et les affections sous-jacentes susceptibles d’être aggravées par la grossesse (comme le VIH/sida et le paludisme).
Si on cherche les raisons profondes des décès maternels, il faut donc se pencher sur le manque d’accès aux services de santé et aux médicaments et l’absence de service de protection sociale pour les populations les plus fragiles. Qui plus est, la santé des femmes est spécifiquement fragilisée du fait des discriminations et des stéréotypes sexistes de genre.
Pourquoi investir dans la santé des femmes ?
Tout d’abord, pour sauver des vies et améliorer la santé des femmes et des filles. Donner accès à la santé pour les femmes, c’est aussi faire progresser leurs droits. Quand les femmes ont à leur disposition des services de santé sexuelle et reproductive, elles sont libres de leurs choix et de décider de leur futur. Elles peuvent choisir de poursuivre leurs études, s’impliquer dans leur communauté, participer à l’économie. C’est toute la société qui en profite.
Aussi, il ne faut pas oublier que les femmes constituent 70 % du personnel de santé dans le monde. En misant sur elles, en leur offrant les mêmes droits et opportunités que les hommes, on œuvre donc au renforcement des systèmes de soins ainsi qu’au bien-être commun.
Quelles solutions mettre en place pour améliorer la santé des femmes et des mères ?
La réduction de la mortalité maternelle demeure l’un des défis sanitaires mondiaux les plus urgents. Pour que chaque femme puisse survivre à sa grossesse et que chaque mère voit ses enfants s’épanouir, voici les actions essentielles :
- Donner accès à des soins adaptés au plus près de chez soi, y compris pour les personnes en situation de précarité. C’est pourquoi l’association CARE soutient les systèmes de santé locaux (financements, formations, fourniture de matériels et médicaments) pour rendre les services de santé accessibles et équitables.
- Soutenir les travailleurs de la santé. CARE forme et collabore avec du personnel de santé afin d’améliorer la qualité des services de santé. Nous nous assurons que les besoins particuliers des femmes et des jeunes filles soient effectivement pris en compte.
- Défendre les droits des femmes dans les communautés. CARE collabore avec les communautés, les autorités et les acteurs locaux – y compris des organismes de défense des droits des femmes – pour éliminer les barrières sociales qui mettent la santé des femmes et des filles en danger (manque d’alimentation, excision) ou qui limitent leur accès aux services de santé.
CARE aide les femmes et les jeunes filles à faire leurs propres choix concernant leur corps et leur santé.
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L’action de l’ONG CARE pour l’accès à la santé dans le monde
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