Le drame des enfants abandonnés en Roumanie
CARE et son partenaire local SERA agissent depuis 30 ans en Roumanie pour défendre les droits des enfants. Dans le pays, la pauvreté amène de trop nombreuses familles qui ne peuvent plus leur offrir des conditions de vie décentes à placer leurs enfants sous la protection de l’État. Pour ces familles, c’est un déchirement.
Nos équipes mobilisées sur place agissent pour prévenir ces abandons en luttant contre la pauvreté, et réintégrer les enfants placés pour qui un retour dans la famille biologique est possible. Ainsi nous avons permis à des familles de rester ensemble et de sortir de l’extrême pauvreté, et à des parents de prendre leur destin en main avec une aide financière et sociale.
Mais nous agissons aussi pour offrir aux enfants qui ne peuvent grandir dans leurs familles de meilleures conditions de vies, grâce au développement de « maisons de type familial ». Contrairement aux anciens centres de placement, vétustes, ces structures recréent pour les enfants un cadre protecteur.
Les conditions de vie préoccupantes dans les anciens centres de placement
Florin Coman est le directeur d’une maison de type familial dans le département de Covasna. Ancien enfant placé, il a connu la misère des orphelinats vétustes. Il nous a expliqué les plus grandes différences entre les centres de type ancien, qu’il a bien connus, et ce que les enfants trouvent dans les maisons de type familial.
« Avez-vous un plat préféré ? Un repas qui vous met en joie avant même d’avoir d’y avoir goûté ? Ou à l’inverse, avez-vous un plat détesté ? Une personne de votre entourage connait surement vos goûts et les prend en compte. La plupart des enfants abandonnés grandissant dans des centres de placement de type ancien, non adaptés à leurs besoins, ne connaissaient pas cette chance. »
Au-delà de l’équipement nécessaire pour grandir dans des conditions acceptables (un lit à sa taille, un bureau, une salle de bain), c’est surtout l’affection qui manquait cruellement dans les grands centres anciens. Avoir une figure d’attachement qui vérifie que vous avez correctement mangé, qui s’intéresse à votre journée et vous protège des abus, est pourtant indispensable au développement et au bien-être des enfants.
Les maisons de type familial permettent aux enfants de grandir sereinement
Grandir en développant ce lien affectif positif est désormais possible pour les enfants accueillis dans ces maisons de type familial qui accueillent 12 enfants maximum. Depuis les années 2000, CARE-SERA ferme les centres de type ancien et développe ces structures alternatives.
Les éducateurs et éducatrices les aident pour leurs devoirs, leur préparent à manger, les encadrent et sont à leur écoute. Les enfants participent en fonction de leur âge et aptitude, à l’organisation de la vie commune.
« On y trouve la chaleur d’un foyer, les repas sont pris ensemble. Autour de la table, on raconte sa journée, l’équipe encadrante veille au développement affectif et social de chacun et chacune, prenant en compte leur goûts et préférences, et leur besoin d’être écoutés, considérés, choyés.
Dans ce lieu de vie il leur est possible d’avoir un plat préféré ou un plat qui les rebute ! Les enfants ne sortent plus de table le ventre vide et peuvent dormir la nuit en paix sans craindre qu’un enfant plus âgé, aussi en souffrance, les tourmente. Jeunes et moins jeunes apprennent à créer une vie équilibrée et se préparent à l’autonomie : cuisiner, prendre soin de leur personne, s’exprimer, aller à l’école, se connaître et s’épanouir… »
Un environnement sécurisant, serein et chaleureux : c’est ce que CARE-SERA participe à construire, avec l’aide de ses donateurs et donatrices.
C’est la générosité des donateurs et donatrices de CARE France pour les projets en Roumanie qui a permis toutes ces réalisations. Celle-ci représente plus de 77% du financement des projets. Sans vous, rien ne serait possible !
Le drame des enfants abandonnés en Roumanie et l'action de CARE
- Il y a 30 ans, le monde entier découvrait les orphelinats roumains, de véritables mouroirs où 120 000 enfants vivaient dans un dénuement extrême. En 1989, l’abandon était devenu un acte banal soutenu par l’État, notamment pour les enfants en situation de handicap. Ce système n’a été abrogé qu’en 1997, mais reste aujourd’hui entretenu par un contexte économique difficile. Les familles se voient contraintes d’abandonner leur enfant du fait du manque de soutien et/ou de services médicaux ou sociaux adaptés aux handicaps.
- Depuis 1990, l’association SERA – qui a désormais fusionné avec CARE – œuvre pour faire respecter le droit de chaque enfant à grandir dans une famille. Nous développons des programmes d’inclusion sociale, de prévention de l’abandon, de fermeture des centres de placements vétustes et soutenons l’amélioration de la prise en charge médicale des enfants en situation de handicap. L’ensemble de nos différents projets ont déjà aidé plus de 85 000 enfants vulnérables.
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