Après les tremblements de terre, l'insécurité alimentaire menace les populations
Un an après la série de tremblements de terre qui ont frappé le sud de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie, le 6 février 2023, l’ONG CARE a aidé 95 120 personnes en Turquie et 1 976 630 dans le nord-ouest de la Syrie. Une action aujourd’hui compromise par le manque de financements.
En Syrie, l’année 2023 a également été marquée par l’escalade des hostilités la plus importante jamais enregistrée au cours des quatre dernières années. De ce fait, la situation s’est encore aggravée pour les plus de 4 millions de personnes affectées par le séisme. « Quatre Syriens sur cinq souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire dans la région du nord-ouest. Après les tremblements de terre, les communautés ont été confrontées à des pénuries alimentaires persistantes et à une inflation continue. Certaines familles ont recours à des mécanismes de survie négatifs tels que le mariage précoce forcé, l’emprunt d’argent pour acheter de la nourriture ou le travail des enfants pour faire face à l’augmentation des besoins cet hiver et la flambée des prix de première nécessité, notamment du carburant. Beaucoup sont contraints de sauter des repas ou de réduire les quantités de nourriture », déclare Rishana Haniffa, directrice de CARE en Turquie.
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Un manque de financements pour la réponse humanitaire
En décembre 2023, le plan d’intervention humanitaire pour la Syrie, qui demandait 5,41 milliards de dollars pour couvrir les besoins humanitaires des populations, n’avait obtenu qu’un tiers des fonds nécessaires. Les conséquences s’en font ressentir. En 2023, CARE dans le nord-ouest de la Syrie a distribué des bons alimentaires et une assistance financière à 42 000 familles et des repas à 9 000 familles. Mais en raison du manque de financements, ces chiffres diminueront de manière significative en 2024, d’environ 45 % et 83 % respectivement. « En raison de la pénurie des financements, les acteurs humanitaires, y compris CARE, sont confrontés à des choix impossibles, donner la priorité à une vie vulnérable plutôt qu’à une autre », dénonce Rishana Haniffa.
La réponse humanitaire en Turquie est confrontée aux mêmes manques de financements. À Hatay, la région turque la plus durement touchée, la pénurie d’eau persistante et l’insuffisance des installations sanitaires posent des risques de santé importants. Les perturbations des transports restent également une préoccupation majeure, affectant l’accès aux moyens de subsistance, à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux, en particulier pour les habitants des zones rurales isolées ou des sites d’accueil des populations mal reliés. Les taux de perturbation sont particulièrement élevés à Antakya (71%), Altınözü (49%) et Samandağ (38%).
« En Turquie, les conséquences des tremblements de terre dévastateurs restent palpables. Les communautés turques et syriennes vivent dans des conditions précaires, dans des sites de conteneurs ou des abris de fortune à proximité de leurs maisons dans des quartiers dévastés. La situation est d’autant plus grave que les fonds internationaux alloués à la réponse de la Turquie et la Syrie au tremblement de terre sont insuffisants et que les gens perdent espoir », témoigne Rishana Haniffa. « Un an après les tremblements de terre, nous insistons sur la responsabilité des gouvernements et des bailleurs de s’attaquer rapidement aux impacts socio-économiques à long terme de cette catastrophe, tant en Turquie qu’en Syrie déchirée par la guerre. Sans financement suffisant, la crise humanitaire dans ces deux pays ne fera que s’aggraver. »
Notes aux rédactions :
19 millions de personnes ont été affectées par les tremblements de terre en Turquie et en Syrie. En Turquie, environ 15 millions de personnes résident dans les zones touchées, dont environ 1,7 million de réfugiés syriens. La région la plus touchée de la Syrie compte près 4,6 millions d’habitants, dont près de la moitié sont des personnes déplacées. Il s’agit d’une tragédie au sommet d’une tragédie, qui n’a fait qu’amplifier les besoins existants de la population.
Avec nos partenaires locaux, nous avons fourni une aide humanitaire indispensable, allant des vêtements aux abris, en passant par les tentes, les matelas, les couvertures, la nourriture et les articles non alimentaires, l’assistance en espèces pour la nourriture et l’hivernage, ainsi que de l’eau, des kits d’hygiène et des installations sanitaires portables sur le terrain, à la fois en Turquie et dans le nord-ouest de la Syrie. Compte tenu de l’ampleur des destructions, les gens ont encore besoin d’une aide d’urgence et d’une aide pour reconstruire leur résilience et leurs moyens de subsistance.
Contact presse pour les médias
- Nos équipes locales présentes en Turquie et Syrie (anglophones et arabophones) sont disponibles pour toute demande d’interview. Contactez Chloé Sublet : sublet@carefrance.org | 07 86 00 42 75
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