Comment les menstruations empêchent les filles d’aller à l’école en Somalie
"Avant, [lorsque j’avais mes règles à l’école], j'avais honte de parler avec les gens, surtout quand je n’avais pas de serviette et que tout le monde me voyait avec une tache".
Farida, 17 ans.
Dans la région de Puntland où elle vit, Farida a dû arrêter l’école. L’une des raisons : le tabou et la stigmatisation autour du sujet des menstruations. Trois ans après, elle a pu reprendre sa scolarité grâce au soutien de CARE ! Mais selon Farida elle-même, le combat n’est pas terminé.
Lorsqu’elles ont leurs règles, les filles restent trop souvent à la maison. Ces absences répétées empiètent sur leurs résultats scolaires et leur avenir professionnel. En Somalie, plus d’une jeune femme sur deux âgée de 20 à 24 ans n’a pas été scolarisée ou n’a qu’un niveau d’éducation primaire. Dans la communauté de Farida, de nombreuses jeunes filles et leurs parents manquent d’informations sur les règles et les bonnes pratiques d’hygiène pour éviter les infections gynécologiques.
Shanad, une jeune fille de 17 ans, a elle-même vécu cette réalité. « Lorsqu’on n’avait aucun soutien face aux problématiques d’hygiène menstruelle, c’était comme se battre seule dans le noir. C’était isolant et frustrant. »
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Distribution de protections hygiéniques et sensibilisation des écolières
Pour les soutenir, CARE fournit gratuitement des serviettes hygiéniques réutilisables dans 20 écoles. Au total, 3782 filles ont pu en bénéficier !
« Je ne sais pas comment exprimer ma gratitude envers CARE pour la fourniture gratuite de serviettes hygiéniques, qui ont joué un rôle crucial dans mon éducation », témoigne Farida.
Nos équipes ont également mis en place des ateliers de sensibilisation pour mettre fin aux préjugés entourant les menstruations. Un véritable succès !
« Le dialogue ouvert est essentiel pour surmonter les tabous et sensibiliser les adolescentes à l’hygiène menstruelle. Cela leur permet d’assumer la responsabilité de leur corps avec confiance et dignité », explique Shukri, l’une des couturières formées par CARE à la fabrication de serviettes.
Les impacts à long terme sur la fréquentation scolaire des filles
Les écoles, soutenues par CARE, n’ont pas voulu s’arrêter là : elles ont modernisé les toilettes pour filles et ont créé des clubs d’autonomisation des filles ! Grâce au partage de leurs expériences, les adolescentes qui s’interrogeaient en silence sur la puberté ont pu trouver réconfort, solidarité et toutes les informations pratiques dont elles ont besoin pour vivre leurs règles dignement.
« Nous nous réunissons dans un espace de soutien, où nous apprenons, grandissons et surmontons les défis menstruels ensemble », affirme Halima, étudiante de 18 ans.
Le taux de fréquentation des filles s’élève désormais à 88 % dans la région, selon la dernière évaluation de CARE en mars 2024.
Résultat ? En plus d’une hausse du taux de fréquentation des filles à l’école, les menstruations deviennent peu à peu un sujet naturel, décomplexé dans les communautés sensibilisées et pour les prochaines générations. C’est la raison d’être des associations comme CARE : améliorer les conditions de vie des populations soutenues sur le long terme !
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Des collaborations inédites, des illustrations drôles sur les réseaux sociaux, des vidéos interpellantes, des témoignages poignants… Retrouvez-nous le 28 mai à l’occasion de la Journée mondiale pour l’hygiène menstruelle pour une grande action de sensibilisation en France contre le tabou des règles !
Les dessinatrices Margaux Motin, Cécile Dormeau et Hina Hundt s’engagent notamment avec des illustrations inédites sur le tabou des règles. Objectif : dénoncer les inégalités liées aux menstruations avec CARE ! Rendez-vous sur notre compte pour nous mobiliser ensemble.
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