Les filles, premières sacrifiées lors des crises humanitaires
Après quatre ans de sécheresse, deux invasions de criquets et les impacts économiques de la pandémie de la Covid-19, la Somalie est aux portes de la famine. Cette crise humanitaire affecte plus de 1,4 million d’enfants.
Et la faim n’est pas le seul danger qui menace les jeunes filles. Car comme dans toute catastrophe humanitaire, les filles comme Hamdi portent un lourd fardeau. Les filles sont les premières à quitter l’école et pour soutenir leur famille. Ce sont elles qui marchent pendant des heures jusqu’aux sources d’eau éloignées. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Hamdi. « Avant de nous installer ici en ville, nous vivions dans un camp de personnes déplacées. Notre vie là-bas était très dure. Il n’y avait pas d’eau dans le camp où nous vivions. Alors je ne pouvais pas aller à l’école et je devais aider ma mère à la maison. »
Et au-delà de ça, lorsqu’une famille n’a plus assez d’argent pour nourrir les siens, souvent elle marie ses filles. En Somalie, une fille sur deux de moins de 18 ans est victime de mariage précoce.
Mais heureusement Hamdi a le soutien de sa mère. « Nous avons quitté le camp [il y a quatre ans] parce que nous ne trouvions rien à manger. Je voulais aussi envoyer mes enfants à l’école », explique sa mère Mariam, 43 ans.
Mais Mariam est responsable des revenus de la famille et s’occupe de ses enfants le plus souvent seule, car son mari a une déficience visuelle. Et la crise humanitaire en Somalie ne l’aide pas.
« Tout est cher ici. La nourriture est chère. Les frais de scolarité sont chers. Je ne peux pas me les permettre et c’est un gros fardeau. Nous sommes endettés. Je vends de la viande mais à cause de l’inflation et de la sécheresse, les choses ne vont pas bien. Mes voisins me demandent souvent ce qui s’est passé, pourquoi j’ai soudainement l’air si vieille. Tous ces défis me font vieillir. »
L'éducation des filles : sur la voie de l'indépendance
L’association CARE aide les familles frappées par la crise alimentaire et humanitaire en Somalie. Nous apportons une aide d’urgence mais nous aidons aussi les familles à se reconstruire. Pour ce faire, nos équipes soutiennent l’éducation des filles comme Hamdi. Hamdi a reçu des manuels scolaires et des fournitures pour aller à l’école (cahiers, crayons).
« J’aime aller à l’école. Je veux apprendre beaucoup de choses pour pouvoir subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille », déclare Hamdi. Mariam aussi veut que sa fille termine sa scolarité avec succès et devienne financièrement indépendante. « Je veux qu’elle réussisse et qu’elle ait un meilleur avenir. »
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Et son avenir, Hamdi le voit en grand. En Somalie, 72 % des femmes vivant dans les zones rurales ne sont jamais allées à l’école. Mais Hamdi a décidé de changer les choses. Elle a fait siennes les paroles inscrites à l’entrée de sa classe.
"Je veux aller à l'université un jour et devenir plus tard ministre de l'éducation pour que d'autres filles puissent apprendre."
Hamdi, soutenue par CARE en Somalie
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