Changement climatique, guerre en Ukraine, COVID 19 : un contexte qui fragilise des pays du Sud déjà vulnérables

Au cours des trois dernières années, la pandémie, la guerre en Ukraine et l’urgence climatique ont eu des répercussions sévères à travers le monde et particulièrement dans les pays du Sud. En 2020, et pour la première fois depuis les années 1990, l’extrême pauvreté a de nouveau augmenté (1). 93 % des pays les plus vulnérables aux catastrophes climatiques sont en situation de surendettement, ou pas loin de l’être (2). De plus, l’accès aux soins a été perturbé avec le COVID 19 : la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme a été retardée (3). La situation est alarmante, elle augmente les risques de crise de développement et creuse les inégalités. Ainsi, la convergence de ces crises a réduit la marge de manœuvre fiscale et budgétaire d’un grand nombre de pays qui rencontrent désormais des difficultés à garantir l’accès pour leurs populations à l’éducation ou la santé.

Renforcer la solidarité avec les pays du Sud

En novembre 2022, à l’occasion du Sommet du G20 et à l’issue de la COP27, Emmanuel Macron annonçait l’organisation d’une conférence internationale en juin 2023 afin de faire un point d’étape sur « toutes les voies et moyens d’accroître la solidarité financière avec le Sud » . Ainsi, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial se tiendra les 22 et 23 juin 2023 au Palais Brongniart à Paris. Présidé par la France, il rassemblera des dirigeant.es mondiaux, responsables d’organisations internationales, représentant.es de la société civile, des fondations, des fonds et du secteur privé (4). Le Sommet a pour ambition de faire converger plusieurs agendas (climat, développement, dette) et de proposer des solutions pour faire face à ces enjeux (5).

Quatre grands objectifs ont été annoncés : 

  • Redonner un espace budgétaire aux pays qui font face à des situations difficiles à court terme, notamment les pays les plus endettés.
  • Favoriser le développement du secteur privé dans les pays à faible revenu.
  • Encourager l’investissement dans les infrastructures dites « vertes », c’est-à-dire des aménagements respectueux de la biodiversité, pour faciliter la transition énergétique dans les pays émergents et en développement.
  • Mobiliser des financements innovants pour les pays vulnérables au changement climatique.

Le constat est clair:  l’architecture financière datant des accords de Bretton Woods en 1944, est dépassée par rapport aux problématiques actuelles, et doit être transformée en profondeur. Concrètement, les pays à faible revenu n’ont pas les outils financiers nécessaires pour protéger efficacement leurs populations face aux impacts de ces crises multiples, dont ils ne sont d’ailleurs pas responsables. Ce Sommet a donc pour objectif de redéfinir les règles du jeu et d’identifier des solutions innovantes pour financer la lutte contre le changement climatique et la pauvreté, et réduire le surendettement qui touchent de nombreux pays du Sud.

Ce Sommet a pour objectif de redéfinir les règles du jeu et d’identifier des solutions innovantes pour financer la lutte contre le changement climatique et la pauvreté.

Stop à l’impunité des super pollueurs !

Depuis le début de l’année, l’ONG CARE se mobilise aux côtés de nombreuses associations françaises et internationales pour que ce Sommet ne soit pas juste l’occasion d’avoir une énième photo de famille des dirigeants mondiaux mais bien d’obtenir des avancées majeures pour soutenir les pays les plus vulnérables

Parmi nos attentes, nous demandons la mise en place de taxes reposant sur le principe de pollueur-payeur, en particulier vis-à-vis de l’industrie des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) qui continue d’engranger des profits indécents tout en détruisant la planète. C’est tout l’enjeu de la pétition que nous avons lancée début juin aux côtés de 11 associations françaises et internationales engagées pour la justice climatique (6). D’autres taxes pourraient porter sur les émissions des secteurs aérien et maritime, sur les transactions financières, mais aussi les revenus et richesses des millionnaires et milliardaires. Une partie de l’argent collecté via ces taxes pourrait ainsi être redirigée vers le Fonds pertes et dommages, décidé à la COP27, afin d’aider financièrement les pays touchés par les dégâts irréversibles dus au dérèglement climatique.

Il est temps de faire payer les plus pollueurs : chacun doit prendre sa part dans cet effort collectif ! 

Sources : (1) Banque mondiale, 2022 ; (2)  Rapport Action Aid, 2023 ; (3) Infectiologie.com ; (4) Nouveau Pacte financier ; (5) Focus 2030.org ; (6) Lien pétition ici  

Signez notre pétition pour demander aux leaders politiques de taxer les super-pollueurs.

L'ONG CARE se mobilise tout au long de la semaine :

  • 17 juin : Intervention de CARE France dans l’émission “Affaires étrangères” sur France Culture “Pauvreté et climat : comment financer le Sud”. A réécouter ici.
  • 20 juin : Intervention de CARE lors de la conférence de presse commune, organisée en collaboration avec le CCFD-Terre Solidaire, ONE, Oxfam France, Global Citizen et le Réseau Action Climat.
  • 21 juin : Publication d’une tribune inter-associative concernant nos attentes vis-à-vis du Sommet dans un grand média national
  • 22 juin :

– 9h à 18h : Participation au Sommet au Palais Brongniart

– 13h30 à 14h30 : Co-organisation d’un événement thématique aux côtés du Climate Action Network Europe, Climate Action South Asia et Oxfam France intitulé “How to make Polluters Pay: climate finance to support global equity” de en salle Napoléon, Palais Brongniart – uniquement sur accréditation.

Contact presse pour les médias : 

  • Walter Mawere (CARE Somalie) et Fanny Petitbon (CARE France) sont disponibles pour des interviews.
  • Merci de contacter Delphine Holstein, Chargée des relations médias, CARE France, holstein@carefrance.org, 07 86 00 42 75

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